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vendredi 3 juillet 2020

Promesse non tenue

BONJOUR,

Augustine GRIMPARD a 20 ans ; elle est la fille d'un tisserand et d'une toilière au hameau du Trait au Parc à Saint Georges du Vièvre, dans l'Eure.



Augustine est tombée sous le charme d'un charmant jeune homme : Alexandre-Léon BÉTILLE, de 5 ans son aîné, originaire de Rouge-Perriers, à 25 kms de là. Il a été promu facteur en avril 1898.

Très amoureux ils sont les parents d'une petite fille née le 29 Mars 1898, ils ont annoncé leur mariage qui devrait régulariser la naissance de la petite Marie Alphonsine -née sous le patronyme de sa mère-.


Le deuxième ban paraît en Octobre, le 9, quand un événement macabre survient dans le bourg, dix jours plus tard.

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Un jeune gamin est envoyé porter du lait à Alphonse PLESSIS, rentier désormais après avoir été commerçant, âgé de 67 ans, (veuf pour la seconde fois depuis peu) et à sa bonne : Marie Françoise THOUROUDE Veuve VANNIER, âgée de 72 ans.
Il rentre en courant chez son maître. Il vient de découvrir les deux vieilles personnes baignant dans une mare de sang dans la maison.
Le maire est prévenu ; les gendarmes sont alertés ; une enquête commence. Le vol semble être le mobile de ces crimes.
L'autopsie révèle que les deux victimes ont reçu très violent d'un gros objet au bout pointu. Un pieu comme on en utilise pour les chèvres.

piquet d'attache pour chèvre
Les villageois coopèrent bien entendu. Les gendarmes enregistrent bien des ragots mais certaines révélations demandent à être mieux étudiées. Notamment celles sur le jeune facteur qui vit au-dessus de ses moyens, joue et est sur le point de se marier. Sa jeune fiancée attend de voir sa fille reconnue par son père ; le temps presse pour lui d'amasser un peu d'argent pour assumer le devenir de sa future famille.

Les gendarmes ont recueilli suffisamment d'éléments à son encontre et il est bientôt entendu et arrêté. Il ne nie pas. Le procès débute le 24 janvier 1899 ; on lui reproche deux meurtres et le vol de plusieurs sommes d'argent ; il est question de préméditation.   
La condamnation tombe ; elle est implacable. Mais un vice de forme est intervenu et un second procès se tient cinq mois plus tard, en Mai 1899 à ROUEN.
Reconnu coupable de vol et de deux meurtres avec préméditation, sans aucune circonstance atténuante, une nouvelle fois la peine capitale est réclamée. La grâce est refusée. 
Le jeune facteur est exécuté le 6 juillet 1899.

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Qu'est-il advenu de sa jolie fiancée ?

Augustine Joséphine Octavie  a mis au monde une petite fille le 29 mars 1898 ; le mariage prévu en Octobre devait régulariser la situation de l'enfant qui aurait été reconnue au mariage et aurait ainsi été légitimée : Marie Alphonsine Marthe BÉTILLE.

Retenu derrière les barreaux, le jeune facteur n'épousera jamais Augustine qui se décidera le 28 décembre 1898 à reconnaître sa fille ; Marie Alphonsine Marthe GRIMPARD.

Le futur fiancé exécuté, Augustine Joséphine Octavie acceptera en 1903 d'épouser Louis Delphin MABIRE qui reconnaîtra Marie Alphonsine Marthe comme étant sa fille. Trois autres enfants naîtront au sein de ce couple. 

Augustine Joséphine Octavie GRIMPARD 
qui devait épouser son beau facteur
était née le 27 Juillet 1878 à 23 h à Saint Georges du Vièvre (Eure)


Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr