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Juliette Marie Léonie LACAZE est née le 19 mai 1898 à 8 h du matin à MILLAU
Paul GUILLAUME, de 7 ans son aîné est le 1er époux de Juliette ;
il est né le 28 novembre 1891 (21 h) à Paris (6ème) dans une famille Franc Comtoise.
Paul GUILLAUME, Amateur d'Art, marchand et collectionneur à la fois, entretient de bonnes relations avec les grands peintres.
Paul GUILLAUME a sorti Juliette LACAZE du cabaret où elle était employée au vestiaire et désormais ils vivent dans un appartement de 600 m² au 22 de l'avenue du Bois.
Elle l'épouse le 8 octobre 1920.
Une dizaine d'années plus tard, lors d'une traversée sur le Normandie , elle fait la connaissance d'un veuf, Jean WALTER, un architecte extrêmement riche. Il était attaché militaire de Georges CLÉMENCEAU. Elle en fait son amant. Le ménage à trois a débuté.
Mais moins de deux ans plus tard, son mari est souffrant. Il est pris de fièvre, de vomissements et de douleurs violentes au ventre. Elle prend son temps avant de décider de le faire hospitaliser. Il arrivera trop tard sur la table d'opération. La péritonite dont il souffre a terriblement évolué. Il s'agit désormais d'une septicémie. Paul GUILLAUME meurt en octobre 1934.
Sachant que son époux avait fait legs de sa fortune au Musée du Luxembourg, elle laisse entendre qu'elle porte son enfant. Ce qui fait de lui son héritier.
Mais de grossesse il n'y a pas. Elle a "acheté" un enfant auprès d'une trafiquante de la Rue Pasquier bien connue de la haute société pour ensuite l'adopter. Sa naissance est déclarée le 30 novembre 1934. Il portera le nom de Jean Pierre GUILLAUME, enfant posthume, mais ne sera adopté qu'en 1940.
Le 25 septembre 1941, à Cannes, elle épousera son amant, Jean WALTER, originaire de Montbéliard (Doubs), en secondes noces. Il a 15 ans de plus qu'elle. Elle a 43 ans, lui 58. Il est propriétaire d'un gisement minier. Il prendra sous son aile le jeune Jean Pierre GUILLAUME qui devra se contenter de l'amour du personnel de maison.
Moins porté sur l'Art moderne, Jean WALTER décidera sa femme à vendre quelques unes (200) des toiles de son héritage dont plusieurs oeuvres de MODIGLIANI, de PICASSO et la totalité des oeuvres de CHIRICO. Une fortune !
Elle cèdera également la totalité des statuettes et sculptures africaines et fera cadeau à des proches des toiles de LORJOU.
Déjà 10 ans qu'elle est l'épouse de Jean WALTER et environ un an, qu'elle est devenue la maîtresse de Maurice LACOUR, le médecin rhumatologue.
Son fils adoptif approche de sa majorité...mais auparavant, il doit répondre aux obligations militaires.
Or durant l'été 1957, Jean WALTER est victime d'un accident de la circulation ; il vient d'être renversé par une voiture. Domenica, comme elle se fait appeler, refuse qu'on appelle une ambulance. Son ami et amant le docteur Maurice LACOUR insiste aussi pour transporter le blessé à l'hôpital avec leur propre véhicule. C'est bien ce qui sera fait...mais si peu vite qu'on pourrait supposer qu'on attend la mort du blessé. Et le blessé en effet va décéder avant d'arriver aux portes de cet hôpital.
Les mauvaises langues y verront là à redire.
Héritière de ce second mari d'un gisement minier au MAROC, elle place à la tête de la Sté son jeune frère : Jean LACAZE.
Jean Pierre GUILLAUME envoyé dans les parachutistes en ALGÉRIE échappera de justesse à une tentative d'assassinat. Un procès mettra en cause le compagnon de sa mère et son oncle. Faute de preuves, seuls subsistent les doutes.
Les années passent et les relations mère-fils ne s'améliorent guère.
"Polo" devenu pigiste pour Paris Match tombe sous le charme d'une coiffeuse qui en réalité n'est qu'une call-girl. Elle est payée pour le dénoncer comme son souteneur. ....ce qui l'évincerait de l'héritage...mais elle est bavarde et raconte à l'intéressé les dessous de l'histoire menée par son oncle : Jean LACAZE.
Les journaux en font des choux gras. Jean LACAZE se débat de toutes ces accusations.
Juliette (ou Domenica) déjeune avec "le beau Monde" ; André MALRAUX, Ministre de la Culture enregistre le fait que deux cessions de 146 contrats à l'avantage de l'État sont en passe d'être signés. Deux ans de négociations....pour l'immunité de son frère qui sortira de prison tout en clamant son innocence.
Domenica vivra jusqu'en 1977 ; elle s'éteint le 29 juin à 79 ans.
Bonne Lecture,
Évelyne LUCAS
