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samedi 12 décembre 2020

Le seul passager noir ......

 BONJOUR,


Puisque nous parlons du carré SATURNE-URANUS, .....

voici Joseph Philippe LEMERCIER LAROCHE,  né le 26 mai 1886, à Haïti




Joseph Philippe LEMERCIER LAROCHE est envoyé par sa mère -négociante en café- en France, afin de poursuivre des études, en 1901; à BEAUVAIS, il obtiendra son baccalauréat puis il poursuivra ses études dans le but d'obtenir un diplôme d'ingénieur ; il oeuvre pour le métro Parisien (ligne de la porte de la Chapelle à la porte de Versailles - ligne A ouverte en novembre 1910). 


14° VIERGE : un boeuf tire un lourd tronc d'arbre, derrière lui, un homme attaque au pic le rocher qui limite l'horizon

Lors d'un voyage à Villejuif, en compagnie de l'évêque : Mgr KERSUZAN, il a fait la connaissance d'une fille et petite fille de négociants en vins dans les Hauts de Seine : Juliette Marie Louise LAFFARGUE.

Malgré les fortes réticences de certains, à cette époque, concernant les mariages mixtes, les jeunes gens se marient le 18 mars 1908. 

Bientôt la famille s'agrandit avec la venue de Simone et Louise.



Parmi les nombreux descendants de son grand père Henri cadet, sa cousine : Reine LAROCHE vient à décéder en 1911 ; son époux : J.J. Dessalines Michel Cincinnatus LECONTE est élu Président de la République Haïtienne ; l'envie leur prend de s'installer à Haïti où il sera moins sujet au racisme. 



Juliette Marie Louise LAFARGUE est née au sein d'une famille aisée de commerçants en vins. 





La famille LAROCHE a pris des billets sur le FRANCE (le 2ème paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique à porter ce nom) pour se rendre à New York d'où ils prendront un autre bateau pour Haïti. Mais quand elle apprend qu'en 1ère Classe, les enfants ne sont pas autorisés à déjeuner ou dîner avec leurs parents, Juliette fait annuler la réservation pour la reporter sur le TITANIC mais en 2ème classe.

Le 10 avril 1912, Joseph -à peine 26 ans- et Juliette -23 ans- enceinte d'à peine un mois de grossesse- sont à bord du paquebot.


Le 13 avril 1912, le paquebot bien qu'averti d'un brouillard dense et de la présence de nombreux icebergs, en a heurté un et un incendie s'est déclaré ; rien d'inquiétant dira le commandant SMITH.

Dans la matinée du dimanche 14, la messe est donnée pour les passagers de la 1ère classe, dans le Restaurant  ainsi transformé en lieu de culte.
Le commandant a reçu un nouveau bulletin d'informations concernant la météo (beau temps, vent modéré, aucun brouillard) et la présence de nombreux icebergs. Le bateau a pris de l'avance sur la veille ce qui peut permettre une arrivée mardi en soirée plutôt que dans la matinée de mercredi. 
En deuxième classe, à 13 heures, un repas digne des meilleures tables est servi : soupe de petits pois, gratin de spaghettis, corned-beef, gnocchis aux légumes, rôti de mouton, pommes de terre au four.
Dans l'après-midi, le froid étant tombé, les passagers s'organisent diversement ; de nombreuses activités leur sont d'ailleurs proposées (bibliothèque, jeux de cartes, détente dans les somptueux salons)

Juliette en a profité pour écrire à son père 




À 19 h, le couple WIDENER a organisé une réception pour certains invités de marque. Le commandant y est convié en tant qu'invité d'honneur.
La troisième classe elle-même danse au son de musiques traditionnelles.
À 21 H 40, malgré un beau temps limpide, on reçoit des messages signalant des masses compactes de glace à la dérive sur plusieurs miles.
22 H : Pour la 1ère classe, le bal bat son plein, animé par l'orchestre ; le pont A se remplit de passagers venus écouter la musique. 
Sur la hune, le changement d'observateurs se fait. 
Des navires marchands à quelques miles de là, avertissent du danger et des arrêts de leur navigation par précaution. 
Le TITANIC,lui, maintient le rythme et le cap.
23 H : les passagers commencent à regagner leurs cabines. 
Une demi-heure plus tard, la cloche retentit 3 fois, le veilleur téléphone à la passerelle  qui retransmet le message ; on essaie alors de changer de cap, de virer à bâbord alors que dans le même temps, on fait stopper les machines....37 secondes plus tard, le bateau heurte un iceberg, par tribord ; le choc bien que ressenti par certains passagers ne semble pas les alarmer. Certains même jouent avec la glace sur le pont 
Les premiers à prendre peur sont ceux de la 3ème classe qui réclament des gilets de sauvetage alors qu'on leur interdit le passage.
À 0 h 15, un premier appel de détresse est émis.
L'équipage qui a averti les passagers les aide tant à tribord qu'à bâbord, à monter à bord des canots de sauvetage.
"les femmes et les enfants d'abord" crient les marins.
À 0 h 45, un premier canot avec seulement 28 personnes à bord, touche l'eau. 
Certains passagers refusant de monter rendent l'évacuation trop lente. 
Un second descend avec 35 passagers....dès lors, on laisse partir certains hommes dedans.
Une heure plus tard, la dernière fusée est tirée. 
Les canots qui descendent sont à peine chargés : 32 personnes, puis 12....
Le bruit des cheminées est assourdissant, les officiers sont obligés de hurler.
Déjà la panique a gagné tout le bateau. 
Il n'y a pas assez de canots de sauvetage. 
Les passagers qui ont vu l'eau envahir les cabines désormais se ruent sur les canots. 
Dans la précipitation, le canot N°15 manque d'écraser le N° 13 pratiquement complet (70 passagers).
Certains hommes restés sur le bateau sautent du pont A pour rejoindre à la nage les canots qui s'éloignent.

2 H 15, alors que l'orchestre va cesser sa musique, la cheminée avant s'abat ; dans la minute qui suit, les lumières s'éteignent et à 2 h 18 le TITANIC se brise en deux. La partie avant coule laissant l'eau glacée pénétrer l'arrière qui s'enfonce à son tour. Une vague a balayé le pont projetant des gens à la mer.
L'officier LOWE du canot 14 a fait se rassembler 4 canots afin de vider le sien pour permettre de retourner à la recherche d'autres naufragés. 40 minutes se sont écoulées. La mer est jonchée de corps raidis par la glace. 4 hommes seront ramenés mais l'un d'eux ne survivra pas.

Les passagers secourus à bord des canots attendront une heure avant d'apercevoir les feux du CARPATHIA. 
                                                    Rescapées à bord du CARPATHIA

C'est seulement à 5 h 30 que le CALIFORNIAN arrive sur les lieux du naufrage. La Commission d'enquête condamnera l'inaction de l'équipage durant cette nuit.

À 8 H 30, le dernier canot est secouru.


Les deux filles du couple, âgées de 3 et 2 ans, sont saines et sauves -photographiées sur les genoux d'un marin du CARPATHIA-

On ne retrouvera pas le corps de Joseph LEMERCIER. Il est porté disparu.
21° BÉLIER : Un homme seul sur un radeau au milieu de l'océan déchaîné....fait de son mieux des signaux de détresse.

 Juliette et ses filles arrivées à New YORK  n'ont jamais poursuivi leur voyage vers Haïti où le cousin de son époux : Cincinnatus LECONTE  mourra 4 mois plus tard, en Août de la même année

De retour en FRANCE, elle a donné naissance à un enfant posthume, un fils, le 17 Décembre 1912, qu'on a prénommé : Joseph.

La White Star Line lui a versé en 1918, un dédommagement de 150 000 francs qui lui ont permis d'ouvrir une teinturerie, dans la maison familiale.

Juliette meurt en janvier 1980 à Villejuif.



Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr