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lundi 24 juin 2019

En Auvergne, une histoire de sous...

BONJOUR,

Le dimanche 20 janvier 1811, à St IGNAT au village de Tirande, après une traque de 5 jours, les gendarmes appréhendent une femme de 24 ans dont le signalement a été communiqué lors du mandat de dépôt établi à la suite d'un triple meurtre à BIOZAT .

Amable ALBERT et son épouse Claudine BEAUGHARD ont une cinquantaine d'années déjà ; ils ont beaucoup travaillé pour nourrir les 4 enfants qu'ils ont eu de leur mariage.

Il y a eu Madelaine en 1787





Madelaine a vécu une expérience particulière dans sa petite enfance ;  alors qu'elle n'avait que 15 mois et que sa mère s'affairait dans la forêt proche de leur maison, elle fut enlevée par un loup qui avait repéré sa présence sur le lit de fougères sur lequel sa mère l'avait déposée pour ramasser son bois. Sa mère l'avait  sauvée de justesse des crocs de la bête.

Bien plus tard, un fils est arrivé pour combler le souhait d'un père d'avoir un homme à sa suite.
Pierre naît le 7 Novembre 1798, à 2 h du matin



Il arrive 11 ans après sa soeur Madeleine. Il naît sous le signe du SCORPION avec un élément EAU dominant (8) et une absence totale de FEU.



Trois ans plus tard, en Septembre 1801, le 16 à 14 h, c'est une autre fille qui agrandit la famille : Gilberte.



Gilberte arrive alors que Madelaine a 14 ans. Elle doit venir en aide à ses parents et trouver des travaux auprès des familles proches ou moins proches.....car si Madelaine est travailleuse et efficace, elle est d'un caractère taciturne, sombre et  a développé un penchant pour le vol....... de ce fait, certains fermiers refusent de la garder. Les contrats se font plus rares.

Amable et Claudine ALBERT se restreignent cependant d'autant qu'un 4ème enfant leur est arrivé : 
Anne née en Juillet 1806, le 4  à 2 h du matin.


 La venue d'un 4ème enfant dans la famille ALBERT  a beaucoup affecté Madelaine.

Elle en fait le reproche à ses parents. Madelaine n'a pas encore 19 ans et pense sérieusement à son avenir financier. Avec cette nouvelle bouche à nourrir, c'est autant qu'elle n'aura pas en héritage.
Et d'ailleurs celui-ci est sérieusement mis en péril par le manque de travail du père désormais saisonnier. 
Les reproches de Madelaine s'accompagnent de gestes violents vis à vis de ses parents qui n'hésitent pas à répliquer.
Au début de l'année 1811, le coût de la vie a beaucoup augmenté et le couple ALBERT se voit obliger de mettre en vente une partie de leurs biens. 
Le samedi 12 janvier 1811, elle s'en prend à son frère : Pierre  qui ne moufte pas. Les parents ne sont pas avertis et le lendemain, le dimanche 13 janvier, le père a rendez-vous avec un éventuel acquéreur avec qui les choses semblent s'être bien passées. Il en discute plus tard avec son épouse et Madelaine qui est présente dans cette maison devenue exiguë pour six, fait des reproches à ses parents. La discussion tourne vite à la dispute et le père de famille corrige son aînée qui part se coucher.

Le soir est tombé, il est 18 h, Madelaine  qui en veut ainsi à tout le monde, s'est levée en silence, s'est saisie d'une hache utilisée par son père pour couper du bois peu avant, pour le feu de cheminée et elle en assène plusieurs coups à ses parents. 
Le père décède immédiatement (à 18 h) ; la mère atteinte de trois coups à la tête respire encore.... Pierre effrayé par la scène s'est précipité dehors pour avertir les voisins. Gilberte  blessée a réussi à se glisser sous un lit. La petite Anne, saisie brutalement par sa soeur aînée, est traînée dehors et jetée dans le puits de la cour. 
Déjà les voisins arrivent et tentent de récupérer l'enfant. Les autres tentent de porter secours aux blessés. La mère sera conduite à l'Hospice de Gannat où elle décédera 6 jours plus tard, le 19 à midi. Gilberte sera soignée. Anne sortie du puits décédera une heure plus tard (19h30).

Madelaine s'est enfuie en emportant avec elle un maigre butin volé à ses parents : deux bourses contenant 5 écus de 6 livres, 5 écus de 3 livres, 4 pièces de 30 sous dans une ; 2 frcs 75 en monnaie de billon dans l'autre.

Arrêtée à St Ignat le 20, elle est transférée à Gannat le 22 janvier et auditionnée durant 5 jours.
Le 7 février, le jury l'inculpe. Elle est transférée 3 jours plus tard à Moulins. 
Le 23 février, le procès se tient et le verdict est fatal.

Le 20 mars 1811  à 14 h, elle est exécutée...en récriminant.



Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr