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jeudi 22 novembre 2018

Les Bonnes PAPIN

BONJOUR,

L'été est le meilleur moment pour lire, mais l'automne au coin de la cheminée c'est l'idéal.
S'agit-il d'un Roman ?  Alors s'il s'agit de cela,   ....il est bien Noir celui-là.

À l'époque du Charleston, au début des années Swing...
Il ne s'agit pas de danse. Nos deux expertes en travaux ménagers s'abstiennent de sortir et vivent au sein d'une grande maison cossue, Rue Bruyère, au Mans, chez les LANCELIN, dont le chef de famille : René, est un ancien avoué qui connaît à cette époque là, une crise financière qui affecte quelque peu son épouse : Léonie Denise Marie RINJARD. 
Monsieur LANCELIN est compromis dans un scandale financier concernant le comptoir d'Escompte.



Léonie RINJARD est la fille d'un avoué et la petite fille d'un médecin de Mondoubleau dans le Loir et Cher. Après son mariage célébré en 1900, dans la Sarthe, elle a suivi son époux et ils sont désormais installés dans une grande maison au Mans.
La fille aînée du couple : Madeleine a épousé un notaire.
Reste désormais auprès d'eux : Geneviève, 27 ans, la cadette, qui fera sans aucun doute un aussi beau mariage que sa soeur.


Thème de Léonie RINJARD
VÉNUS est au M.C. : la force de séduction de Léonie est grande et joue un rôle important dans sa réussite sociale, suscitant l'admiration. Avec MERCURE et URANUS conjoint et MARS carré à la LUNE, on a une native originale, inventive, quelque peu entêtée, téméraire, nerveuse, excentrique, impatiente, irritable.

Léonie a à son service depuis six ans déjà, deux soeurs : Léa et Christine PAPIN.
12° Taureau....près d'elle deux femmes les mains entrelacées.

Les deux soeurs ont régulièrement été abandonnées par leur mère les confiant à une tante (soeur du père) pendant six ans puis reprises et mises en formation jusqu'à leurs 15 ans, à l'institution du Bon Pasteur où elles ont appris notamment la couture et la broderie, placées ensuite dans des maisons d'où leur mère les déplace au gré de ses humeurs empochant néanmoins au passage les gages de ses filles.

Christine est entrée la première chez les notables du Mans. Nourrie, logée, blanchie  elle y est bien payée. D'ailleurs, c'est sa patronne qui veille à ce qu'elle garde son salaire et économise en faisant des placements à la Caisse d'Épargne, empêchant ainsi la mère de faire main basse sur ses ressources. Et si cette dernière tente bien de lui faire quitter les lieux, Christine assez satisfaite de sa situation ne cherche pas de nouvel employeur.
Léa et Christine PAPIN
D'ailleurs, deux ans après leur arrivée chez les Notables, sans que l'on puisse déterminer pourquoi, les deux soeurs cessent toute relation avec leur mère. 
(LUNE conjointe à MARS au carré du SOLEIL chez Léa)(LUNE carré à URANUS chez Christine)

Léa, la plus jeune, est née en 1911, au Mans, sous le signe de la VIERGE...signe particulièrement organisé, soigneux qui accepte volontiers les ordres et sait se monter digne de la confiance qu'on place en elle. Léa est arrivée chez sa patronne en Juin 1927, deux mois après sa soeur Christine. Elle exerce les fonctions de femmes de chambre. Si quelques maladresses de sa part ont donné lieu à des réprimandes, Léa satisfait pleinement ses employeurs.

Léa  15 Septembre 1911 au Mans à 3 h

L'élément TERRE domine avec 3 planètes en GÉMEAUX et 3 autres en VIERGE ce qui lui donne une Dominante Mercurienne. (SOLEIL conjoint à MERCURE et  à VÉNUS)

Léa en 1933

Christine, l'ainée, est née le 8 Mars 1905 à 3 h sous le signe double des POISSONS. Signe opposé à celui de sa soeur cadette. Elle a été engagée la première chez les LANCELIN, en tant que cuisinière mais elle est également chargée du ménage, du repassage du linge de la famille. Chez chacun de ses employeurs on a remarqué "qu'elle prend assez mal" les remontrances qui lui sont faites.














Le thème présente une accumulation de planètes sous l'Horizon.
Il existe le même aspect d'opposition entre URANUS et NEPTUNE que dans le thème de sa soeur, malgré les 6 ans qui les séparent.
Une conjonction à MERCURE explique peut-être l'attachement à sa jeune soeur. 
La LUNE BÉLIER et MARS SCORPION lui donnent une grande puissance de travail, la nécessité d'entreprendre et de réussir ; emplacements qui peuvent occasionner des coups de tête, des gestes brusques, des émotions fortes.
On ne manquera pas de remarquer les carrés MERCURE-PLUTON  et SOLEIL PLUTON

Dans ses monomères, degré 21° Scorpion et 30° Sagittaire, le terme "frappe" revient.

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Toutes deux sont considérées comme des employées modèles, ne demandant pas d'autorisation de sorties supplémentaires, se rendant à l'office du Dimanche, seul lieu où elles font preuve de coquetterie ; elles restent ensemble dans leur chambre lors de leur temps libre et n'autorisent aucune intrusion de quiconque dans leur petit duo. Ce qui fait dire aux voisins qu'elles sont un peu bizarres....voire même un peu "tapées"...surtout quand deux ans avant les faits, elles se rendent à la mairie pour réclamer l'émancipation de Léa en accusant leurs patrons de les séquestrer alors que ceux-ci sont partis en vacances, les laissant ainsi libres dans leur grande demeure.

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Christine et Léa ont déjà fait l'objet de quelques remontrances de la part de leur patronne qui s'est permise de pincer Léa. Si Léa a toléré cette punition, il n'en est pas de même pour sa soeur Christine qui a toujours eu du mal à accepter la moindre des remontrances de ses patrons. 
Ce 2 février 1933, pour la deuxième fois de la journée, elle a à se plaindre du fer à repasser qui occasionne des coupures d'électricité et l'empêche ainsi d'accomplir dans de bonnes conditions son ouvrage. Il a fallu faire réparer le fer et sa patronne n'a pas apprécié la dépense ; Christine a du supporter les récriminations de Mme LANCELIN alors qu'elle n'y est pour rien. 
Les plombs ayant sauté une nouvelle fois, la maison est dans l'obscurité et les deux soeurs ne peuvent poursuivre leurs tâches ménagères....
Ce n'est qu'en fin d'après-midi que Mme LANCELIN et sa fille rentrent. Elles ont pour projet de se rendre à une invitation à dîner. Il leur faut gravir l'escalier dans le noir. Christine qui les a entendues, vient au-devant d'elles avec une bougie sur une assiette qui empêche toute projection de cire sur le tapis. Elle espère bien que la propriétaire des lieux va régler rapidement ce problème afin qu'elles puissent reprendre leur labeur. Mais il semble bien que Mme LANCELIN ne soit pas d'humeur, très contrariée par ce retard. Les mots vont déraper, les reproches injustifiés pleuvent. Un geste....un geste mal interprété et ressenti comme une agression. Et Léa qui arrive sur cet intermède...Tout dégénère.

13° TAUREAU thème Mme LANCELIN ....deux commères s'injurient, prêtes à se frapper.

Christine PAPIN se jette sur sa patronne ; les deux femmes s'empoignent, se boxent. Christine enfonce ses doigts dans les orbites oculaires de son assaillante et lui arrache un oeil la faisant hurler de douleur...Léa s'est interposée entre la fille venue au secours de sa mère et à son tour lui réserve le même sort.
Puis les deux soeurs armées de marteau et de couteau trouvés dans la cuisine, les "arrangent" comme s'il s'agissait de préparer un lapin, leur assénant des coups sur le crâne et entaillant de plusieurs coups de couteau leurs membres.

C'est un vrai carnage auquel vont assister le mari, le beau-frère et les gendarmes quand -après avoir réussi à déverrouiller les portes- ils pénètrent dans la maison.



Inquiets pour le sort des employées, ils cherchent dans la maison et trouvent les deux filles dans leur chambre, toilettées, serrées l'une contre l'autre, nues sous leur peignoir, ayant conservé par devers elles le marteau souillé de sang des victimes. 
C'est sans motif et sans préméditation diront-elles  en s'accusant du meurtre des 2 femmes.

Léonie RINJARD-LANCELIN vivait une période difficile : SATURNE opposé à la LUNE Natale ; PLUTON séjournait en Maison 8.
Un aspect de naissance (conjonction MARS-NEPTUNE) se renouvelle en Maison 10.
La LUNE -à l'heure de la dispute- transite la dite conjonction natale en Maison 6.


Le Petit Journal

Lors du procès qui s'ouvre 6 mois plus tard et qui durera 25 semaines, Christine modifiera sa version et s'accusera seule des meurtres. Elle sera condamnée à la peine capitale -peine qui sera commuée en travaux forcés à perpétuité-. Sa soeur Léa prendra 10 ans de travaux forcés et 20 ans d'interdiction de séjour dans la région.
D'abord emprisonnée à RENNES, particulièrement atteinte par ces événements, Christine sombre dans la dépression, refuse de s'alimenter. Moins d'un an et demi après le crime, hospitalisée en psychiatrie pour schizophrénie, elle se mure dans le silence. Elle décède 3 ans plus tard de cachexie vésanique. Elle avait 32 ans.

Léa, libérée en 1943, retrouve sa mère, trouve un emploi dans les Grands Hôtels de l'Ouest. À l'âge de la retraite, elle est accueillie par un couple comme "mamie" pour leurs enfants.
Elle décède à NANTES, à 89 ans, où elle est enterrée.


Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr