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mardi 6 avril 2021

"Le Marocain"

 BONJOUR,

L'homme, sur cette photo publiée par DÉTECTIVE  est un peintre en bâtiments à la Sté CARPENTIER Il y travaille depuis 5 mois. Il habite au 34 de la Rue de Gergovie. Originaire des Côtes du Nord,  il a un peu plus de 24 ans quand son acte de décès paraît à VERSAILLES.


François Marie PRIGENT dit le Marocain

Archives des Yvelines - décès de PRIGENT F.M. le 17 avril 1914 à 4 h 30

François Marie PRIGENT est né à Loguivy Plougras, petite commune à la lisière du Finistère et des Côtes du Nord. Il est le fils de Pierre Marie PRIGENT et Jeanne Marie JAOUANNET.


 

Natif de la BALANCE, son SOLEIL est conjoint à URANUS en Maison 9
VÉNUS est conjointe à MARS et à SATURNE en Maison 8
MARS est carré à NEPTUNE et à PLUTON en Maison 5
JUPITER est conjoint à l'ASC SAGITTAIRE.

Bien qu'il soit natif de la BALANCE, on le dit solitaire ; il n'a pas de petite amie et il s'est brouillé avec sa famille. Il a un problème d'élocution, il a une forme de bégaiement qui rend son discours difficile à comprendre. On ne lui connaît pas d'addiction et ne fait aucune dépense outrancière. Et, cependant, il a écopé à 17 ans d'une condamnation à la maison de correction pour un vol.

gare de Villeneuve-St-Georges

Le 28 juin 1913, vers 15 h 30, un homme d'une trentaine d'années est retrouvé agonisant dans un petit entrepôt de matériel d'entretien par quelques employés de la ligne, gare de Villeneuve-St-Georges.

Le chef de gare a immédiatement pris contact avec un médecin et la Police. 
Malgré la rapidité d'intervention, l'homme dont le crâne a été fracassé, meurt. 

Le médecin n'aura aucun mal à déterminer les causes de ce décès ; l'homme connu comme étant le contremaître de l'entreprise CARPENTIER a reçu plus d'une dizaine de coups sur la tête dont 9 étaient mortels, avec un martelet de peintre présent sur les lieux du crime.

Il s'agit bien d'Émile FORTIN de Neuilly-sur-Seine ; il est âgé de 37 ans et père de 3 enfants.

Émile FORTIN est né le 24 septembre 1884 à 5 h du matin, rue Louis Philippe à Neuilly-sur-Seine. Il est le fils d'Émile Désiré FORTIN, cordonnier rue de Chézy, et de Marie COMBETMOREL.



Il a épousé en 1906, Irma Eugénie LACROIX originaire de REIMS. Ils sont les parents de 3 enfants.



L'enquête révèle que le contremaître a été vu entre 12 h et 14 h au restaurant puis au café le Baromètre ; À la main, il tenait sa sacoche (la paye du mois à remettre à ses ouvriers pour cette fin de mois).

Aurait-il été tué pour le délester de cet argent ?

NON,... Les policiers retrouvent dans les poches du contremaître une somme de 350 frcs. 
Et après vérification des documents, il semble qu'un seul ouvrier ait eu sa paie.

Il s'agit de René QUÉRO, 19 ans, fils d'un ouvrier photographe et d'une brodeuse qui vivent ensemble au 43 de la rue d'Alésia. On le dit sans histoire mais c'est un jeune garçon qui s'emporte aisément, colérique et parfois violent, il s'est déjà battu avec ses collègues par le passé et a eu des heurts avec certains de ses anciens employeurs...ce qui lui a valu de passer plusieurs fois au commissariat de son quartier.

La description d'un homme quittant les lieux après une rencontre avec M. FORTIN dans la cabane est diffusée. L'individu serait sorti en courant vers les quais vers 15 H. On note également que les employés de la voie ont entendu des plaintes venant de cette cabane avant le départ du train de 15 h 39. L'horaire semble étroit. Les journaux bientôt font de cette affaire les gros titres avec force de détails.

La police n'aura pas le temps de convoquer René QUÉRO. 
Celui-ci, après une soirée de fête, a appris le meurtre de son patron et se sent particulièrement visé par les propos des journalistes. Il s'est rendu dans les locaux du commissariat de l'École Militaire dès le 29. 
Son récit est parfaitement détaillé, il fourmille de détails et tend à le disculper.....
Cependant, il se voit gardé en cellule par le commissaire qui, lui aussi, dispose de quelques éléments contraires qui tendraient à l'incriminer.....Tant sans doute que le jeune homme déclare par écrit être responsable de ce meurtre sans en expliquer les raisons.

Coup de théâtre le 1er Juillet, QUÉRO nie être l'auteur du crime ; revenant sur cette journée du 28 juin, il est en mesure de prouver qu'il n'était pas sur les lieux au moment de l'assassinat de son patron. Venu chercher sa paie, il a bien rencontré M. FORTIN dans la cabane puis a couru dans la gare pour prendre le train de 14 h 52 ; il a croisé un cheminot avec qui il a discuté sur le quai. Arrivé à PARIS, à 15 h 08, il a fait une pause au café rue de Breteuil,  a trinqué avec un concierge et un serrurier de ses connaissances. Il est ensuite allé voir un copain à qui il a donné rendez-vous pour le soir. Il s'est fait raser avant de retrouver cet ami pour dîner ; ils ont assisté à une pièce de théâtre, ont fini la nuit aux Halles....avant d'assister au départ du Tour de France, place de la Concorde.

Si le voilà disculpé, il n'en est pas moins coupable de faux témoignage dans une affaire de meurtre.  

La police doit reprendre ses investigations. 
Parmi les personnes soupçonnées, il y avait bien un autre peintre de la Sté CARPENTIER. 
Mais non, il a un sérieux alibi....

Ce jour-là, il y a bien eu un ouvrier sensé être venu chercher sa paie et parti sans...Pourquoi ?

Ils rendent ainsi visite à François Marie PRIGENT qui aura bien entendu un alibi.....qui ne tient pas...Qu'importe, il en a un second....qui ne tient pas mieux...Alors un troisième....qui ne résiste pas non plus.  
Les policiers le présentent ainsi à un Magistrat qui le presse de questions ....au point que le jeune homme passe aux aveux....mais prétend qu'il avait un complice .....QUÉRO  !

Le pauvre René se retrouve mis en accusation ; il a beau crier, pleurer, donner des explications sur son emploi du temps...le voilà pris au piège.

Mais ses tourments vont prendre fin quand les policiers réussiront à déterminer que PRIGENT est un menteur qui pense ainsi faire partager sa peine par 2....d'autant que son comportement a changé. 
Il refuse tout défenseur, même commis d'office. 
Il s'énerve, refuse de recevoir l'avocat, va jusqu'à le menacer de mort et détruit la copie de l'acte d'accusation qu'il lui a remis. 

Le procès va s'ouvrir pour lui seul. 
On va le reconnaître coupable du meutre d'Émile FORTIN. 
Le mobile: il n'aurait pas apprécié les réflexions faites par le contremaître concernant son travail. 
Il n'aurait pas eu le temps de prendre l'argent de la paie, dérangé par l'approche d'employés de la gare.

Le couperet tombera ce vendredi 17 avril 1914 à 4 h 30  Place des Tribunaux sans qu'aucune grâce ne lui soit accordée.

Bonne Lecture,

Évelyne LUCAS