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lundi 24 mai 2021

CAÏN et ABEL

 BONJOUR, 

dans le récit biblique Caïn est un paysan et son frère Abel est un berger....Il jalouse son frère dont le présent à Dieu a reçu son approbation. Colérique, jaloux, envieux....Il tuera son frère.

Dans cette Histoire Singulière, pas de présent à Dieu, pas non plus de religion en cause.  

Cette affaire familiale se déroule en 1875, en France, dans le Val de Marne. 

CAÏN ou plutôt Hippolyte est né à St-Maur-la- Chaussée à 4 h le matin, sous le signe du SCORPION, le 23 Novembre 1843. Il n'est pas le seul enfant de la famille. Après lui, arrive une soeur, puis plus tard encore un autre frère.....notre ABEL.



Hippolyte  est SAGITTAIRE. les 10 planètes se trouvent sous l'Horizon ; 

L'élément AIR (4) ex-aequo avec le FEU (4) puis l'EAU (3) et l'élément TERRE (1) légèrement carencé.

Une conjonction engageant 3 planètes (MARS-NEPTUNE-JUPITER) est au carré de MERCURE.

Il est peu patient, facilement irritable, violent même...Durant son armée dans la Marine, il s'est fait remarquer par ses supérieurs. Peu enclin à la discipline, il se rebelle. Buveur, chapardeur, voleur, il a eu plusieurs fois eu droit à des sanctions militaires. Son "tempérament de feu" comme certains écriront,  dépasse tout. 

Par 2 fois, il aura droit au Conseil de Guerre. La toute première fois c'est pour avoir brisé son fusil.....

Hippolyte écope d'une année de cellule. 

Ce Sagittaire, une fois sorti de son enclos, se monte un petit trafic d'objets.....faisant partie du matériel militaire de la base !

Cette fois, ce sera deux ans de prison, avec un aller simple pour le Sénégal.  Ça c'est un régime de SAGITTAIRE. (les voyages ! Pas le reste)

Le voyage lui a-t-il plu ?  Sans doute pas assez. 

De retour en France, il revient au bercail, rencontre une jeune femme qu'il épouse aussitôt. 

Sa mère s'étant retrouvée veuve, elle s'est remariée avec un certain MANERY, un homme travailleur qui s'entend bien avec les enfants de Marie Éléonore. D'ailleurs, son jeune frère : Auguste Louis, dit "Louis", âgé de 22 ans maintenant, bien qu'ayant une activité bien rémunérée, préfère encore loger auprès d'eux. Il s'y sent à l'aise. 

Louis né sous le signe du LION, est tout l'inverse de son aîné ; aimable, doux, il est apprécié de son entourage et de son employeur.

Depuis qu'Hippolyte est revenu à St Maur les Fossés, les visites chez sa mère finissent toujours en vive querelle - 

Les disputes étant de plus en plus fréquentes, le 1er Décembre 1875, Louis prend la décision de quitter le domicile de sa mère et de s'installer non loin de son lieu de travail, à Joinville-le-Pont.

Mais bizarrement cela n'a rien changé. Hippolyte a même coupé les ponts avec sa mère.

Jusqu'à ce jour d'Avril 1876  après avoir "mûrement réfléchi".

En fin de matinée, Hippolyte quitte son travail sans explication.

Il part pour Joinville-le-Pont, se rend dans les Ateliers de la Ménagère où se trouve l'un de ses amis : M.QUINETTE. Il sollicite un emploi et y reste quelques heures.

À la fin de la journée, avec son ami, il se rend dans une armurerie, rue de Lyon.  Il y achète un revolver et des cartouches. Ils finiront la soirée dans les bras de filles de petite vertu, Rue Traversière dans le quartier quinze-vingt de PARIS. 

N'ayant plus assez d'argent en poche, il termine la nuit chez son pote de beuverie.

Le lendemain matin, il se rend -toujours accompagné de QUINETTE- dans une brocante pour y monnayer ses outils. On lui donnera 20 francs. Il tente de vendre sa montre à des passants puis dans une bijouterie  mais l'offre faite est si peu intéressante qu'il préfère la mettre au clou. Il recevra ainsi 20 francs de plus. 

Il quitte son ami après une dernière rasade de vin dans un troquet ; il lui remet la reconnaissance d'engagement que le Mont de Piété lui a donné et le quitte en lui disant : 

  • si dans 3 jours, tu ne me revois pas, donne le à ma femme."
Il retourne Rue Traversière et loue les services d'une des Demoiselles pour l'accompagner à la fête de Vincennes. 
En fin de matinée, quand il la quitte, il ne lui reste plus que 20 centimes.

Hippolyte se rend directement à l'atelier de son frère Louis très étonné de le voir. Plus surpris encore quand il l'invite à aller déjeuner en sa compagnie. 

Bien qu'il doute de ses intentions pacifiques, Louis propose de se rendre chez leur mère. Il assure qu'ils seront bien reçus. Mais avant de quitter les lieux, Louis s'approche d'un de ses collègues et lui dit :  

  • "je pars avec mon frère mais je ne sais pas ce qu'il me veut."
En voyant arriver ses fils -ensemble- à St MAUR, Madame MANERY reste bouche bée. Très contente malgré tout, elle leur propose de se rendre au village où son époux les rejoindra pour déjeuner. 

À l'auberge, tout se déroule calmement. Hippolyte ne fait pas d'esclandre, il boit peu et mange fort peu d'ailleurs par rapport à ses habitudes. Le tavernier ne pourra s'empêcher de le faire remarquer.

Après le repas dont l'addition revient à son beau-père, il invite son frère à l'accompagner à la fête de Vincennes...Devant l'hésitation de celui-ci, il invite également M. MANERY à venir aussi....

M. MANERY ne peut quitter son travail et il le sait parfaitement. D'ailleurs, ce dernier déclinera l'invitation. 

Après avoir embrassé leur mère, les deux frangins prennent la route pour Vincennes. 

Il n'est pas encore 15 H, quand M. LOVET, occupé dans un champ de Nogent-sur-Marne à couper du seigle, entend le bruit d'un coup de feu. Il relève la tête et aperçoit non loin de lui, deux hommes sur la route de Mortemart ; le plus âgé, l'air sombre, tient un pistolet en main. Il vient de tirer sur le plus jeune à bout portant. L'homme ne l'a pas vu ; il pointe le canon de l'arme vers le visage de son compagnon et tire une seconde fois. L'ouvrier agricole entend distinctement l'homme dire : "Tiens, Voilà".

L'homme blessé, la main à son cou, s'est mis à courir, tentant de s'éloigner du lieu. En apercevant M. LOVET dans le champ, Louis, dont le sang coule abondamment entre ses doigts, réussit à lui lancer : 

  • Mon frère vient de me mettre deux balles."
avant de s'écrouler sur la chaussée déjà recouverte de son sang.

Hippolyte en apercevant le témoin, pointe vers lui son arme et contre toute attente, l'insulte copieusement avant de prendre la fuite.

M. LOVET sera un témoin précieux pour les policiers. Un portrait robot est rapidement établi. Son témoignage est scrupuleusement noté. 
Les sergents de ville iront donc intercepter Hippolyte qui ne nie pas les faits.....mais qui affirme qu'il s'agit d'un accident, d'une lamentable maladresse de sa part.

Alors qu'ils étaient ensemble en train de manipuler l'arme qu'il venait d'acheter pour se suicider, le coup serait parti sans qu'il ait eu l'intention de tuer son frère.

Compte tenu du témoignage de l'ouvrier agricole, du déroulement des faits, de l'autopsie du médecin légiste qui assure que deux coups ont bien été tirés précisant que c'est le deuxième qui a provoqué l'hémorragie mortelle, les policiers disposant du dossier militaire de l'homme sont persuadés qu'il y a eu préméditation.

Hippolyte PRAT donnera plusieurs versions de ses intentions de suicide....affirmera qu'un seul coup a été tiré...mettra en doute les propos de M. LOVET et même l'examen médico légal, prétendra qu'il s'est enfui parce qu'il a entendu son frère crier : "à l'assassin"...

Les Jurés, ce 31 Juillet 1976, n'auront pas été dupes.

Reconnu d'homicide volontaire avec préméditation, Hippolyte PRAT, partira pour un voyage encore plus lointain et pour une plus longue période : perpétuité.

La NOUVELLE CALÉDONIE sera dès lors sa terre d'accueil.

Bonne Lecture,

Évelyne LUCAS