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mercredi 11 octobre 2023

le meurtre de MAREUIL sur LAY

BONJOUR,

À MAREUIL-sur-LAY, ce lundi 21 janvier 1938, le cantonnier : Xavier MONTEIL se rend comme chaque matin dans le cellier jouxtant le café de Mme JAHUAU. La veuve lui a permis d'y ranger son matériel. Mais ce matin, en poussant la porte de l'établissement, il reste figé. Dans la pièce encore sombre, il distingue une masse au sol. Il réalise bientôt qu'il s'agit de la propriétaire des lieux : Célina GENDRONNAUD, la soixantaine passée, dont la tête est brisée. Elle a sauvagement été agressée et son meurtrier s'est acharné sur elle.

POURQUOI ? QUI ?

Xavier MONTEIL se rend d'un pas rapide jusqu' à la mairie de MAREUIL pour avertir les autorités. Un médecin est dépêché sur les lieux, rejoint bientôt par les gendarmes. Le parquet en fin de matinée arrive. L'enquête débute. Le vol semble être le mobile de ce crime. La caisse a été dérobée. L'établissement a été fouillé en totalité. 

Les gendarmes recueillent les premiers témoignages. Un individu a été repéré tardivement autour de la demeure. 

Un chantier de réfection des routes est présent depuis peu. Un ouvrier ce matin manque à l'appel. Il s'agit d'un certain BOCQUIER, Gabriel BOCQUIER, mécanicien, conducteur de cylindre.

L'homme a pris pension chez THIBAUDEAU mais le gérant indique qu'il a quitté sa chambre depuis dimanche soir. Plusieurs clients indiquent l'avoir croisé dans un estaminet où ils consommaient.

La chasse à l'homme commence. Une battue est organisée. Les brigades du département sont averties et restent aux aguets. C'est à LUÇON qu'on le retrouve, lors d'un contrôle d'identité.  Immédiatement transféré sur les lieux du crime, il est placé devant le corps mutilé de sa victime et sans attendre, il avoue son méfait.


Célina GENDRONNAUD était née le 11 décembre 1871 (6 H) à MAREUIL sur LAY (85)

Son meurtrier : Gabriel BOCQUIER est né le 3 mai 1907 (3 H) à la JONCHÈRE (85)


BOCQUIER a perdu son père durant la première Guerre. Il n'avait pas 15 ans. À son tour, il s'est engagé comme soldat, sous officier d'un régiment d'artillerie basé sur NANTES. Il se fait repérer pour son ivrognerie et son manque de discipline. D'abord rétrogradé, son contrat n'est pas renouvelé. Mécanicien, employé dans plusieurs entreprises industrielles,  à 22 ans, il se marie avec une Sablaise Marie MOREILLES ; ensemble, ils auront 3 enfants.

Mais...son penchant à la boisson n'a pas diminué et Marie bientôt se lassera de cette ivrognerie. Le divorce est prononcé, il se retrouve sans logement, sans ressources. Ses contrats sont rares. 

Ce dimanche soir, 20 janvier 1938, pris d'alcool, il se rend chez la Veuve JAHAN à qui il aurait fait, selon sa première version, des avances qu'elle aurait repoussées. En colère, il se serait saisi d'une bûche avec laquelle il assène des coups à la tête et sur le corps de Célina. Celle-ci s'écroule, il se jette sur elle et l'étrangle.  Son forfait accompli, il se rend dans la cuisine où il se lave  laissant derrière lui des traces de sang sur une serviette. Puis, remis de ses émotions, il fouille méticuleusement les meubles et s'empare de 350 frcs en espèces, de deux bons du Trésor pour 1 500 francs, des cuillères en métal et une montre. Puis très lucide, il part faire la fête dans une maison de passe de LUÇON.

Le procès de notre homme se tient le 2 mai 1938. Son attitude déplaît fortement. Le procureur aura un réquisitoire extrêmement sévère pour ce crime crapuleux, L'avocat de la Défense, au contraire, plaide l'irresponsabilité, l'alcoolisme et ses ravages, il réclame l'acquittement. Le Jury n'est pas convaincu par ce dernier. La Cour le condamne à Mort.

Mais déjà en VENDÉE, ces condamnations à MORT n'existent plus depuis 1882. La demande de grâce déposée auprès du Président de la République, Albert LEBRUN, qui a l'âge de la victime (67 ans) est un modéré, catholique de Droite. Ce dernier signera sa grâce. 

BOCQUIER sera condamné aux travaux forcés à perpétuité.

Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr