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Jean CHAMPALAY est né le 5 mai 1841 (1 H) à Tupin-et-Semons dans le Rhône
il a rencontré Marie Caroline PUGET lors de la saison des vendanges. Marie Caroline est née le 17 mars 1853 (7 H) à Dommartin-lès-Cuiseaux (Saône et Loire).
Elle a alors 18 ans quand elle rencontre Jean Pierre lors de ces premières vendanges. Sans doute son excès d'enthousiasme (SOLEIL carré à JUPITER) lui a-t-il plu. Ils se retrouvent l'année suivante. Jean-Pierre est tombé sous le charme de Marie Caroline ; il a plus de 11 ans qu'elle et il se sent "prêt à sauter le pas." Il décide de se présenter aux parents de Marie Caroline. Il fait sa demande en mariage et tous deux se marient en octobre 1873.
Le grand amour, hélas, ne dure pas. Jean Pierre a retrouvé son épouse ivre morte, affalée sur une table. Il a dû se rendre à l'évidence, Marie Caroline a un penchant pour l'alcool. Durant les vendanges, il avait bien vu que les femmes comme les hommes buvaient. Cela commençait dès le matin, un grand bol de café noir, de larges tartines et 2 ou 3 verres d'eau-de-vie. Du vin au casse-croute durant la matinée, du vin encore à midi et de l'eau de vie encore....jusqu'au soir. L'habitude était prise. Marie Caroline passait ses journées à boire. Il la sermonna, tenta de lui faire entendre raison....le mal était fait. Marie Caroline reconnaît parfois son problème mais sans doute n'est-elle pas prête à changer. Quel bien lui procure ce breuvage ? Irritable, agitée, elle boit désormais en cachette, dissimule ses bouteilles qu'il s'agisse du vin ou de l'eau de vie.
Jean Pierre a postulé auprès de la Compagnie des Chemins de fer . Tous deux ont obtenu un poste de poseur pour lui et celui de garde barrière pour Marie Caroline, ce qui les a obligés parfois à changer de résidence. Si Jean Pierre donne satisfaction à ses employeurs, Marie Caroline se verra sanctionnée régulièrement par la Compagnie des Chemins de Fer pour des manquements graves (à laisser les barrières ouvertes au passage d'un train) dès le début de son contrat. Si bien qu'elle démissionne après seulement 10 mois d'activité. Une nouvelle proposition leur sera faite durant l'été 1883 à St Amour. Mais là encore, elle accumule les sanctions et ajoute la mauvaise tenue de la maison de garde barrière qu'ils occupent (volailles et lapins dans la maison). En avril 1888, elle est remerciée et son Jean Pierre est muté.
Bien noté par la compagnie, on lui reconnaît du zèle et du dévouement notamment durant l'année de 1891 quand un violent coup de froid s'étend sur le pays avec 10 jours d'avance -selon les spécialistes- un hiver mémorable, dit-on, par sa précocité et par sa rigueur : Marseille a pris des allures de Sibérie ; 60 ans que cela n'était pas arrivé à La Rochelle.
De Givers à St Amour, de Brunon à Esnon, de Lézinel à St Aubin sur Yonne, de Joigny à Cézy où Jacques COEUR y avait fait construire son château. Il y est veilleur de nuit à la barrière de la gare depuis .
Jean Pierre CHAMPALAY a assez peu d'amis ; pourtant, il se confie à Alexandre BAUVARD, un cultivateur de Cézy. Il a évoqué ses misères conjugales, ses craintes aussi quand Marie Caroline s'emporte, crie plus fort que lui et le menace ; il a parlé de sa grande déprime aussi quand un soir d'avril 1902, en rentrant avec un collègue, il surprend son épouse avec un amant, un certain DUVAL.
Pour défendre son honneur, il portera plainte auprès des gendarmes et partira vivre à Chamvres, à 6 kilomètres de son propre domicile, auprès de son fils Pierre qui vient de fonder une famille et est devenu père à son tour (1902). Pierre tentera de réconforter son père et d'empêcher qu'il ne se suicide comme il l'a écrit dans une lettre laissée un matin sur une table de la maison.
Marie Caroline fera deux semaines de prison à Joigny. À sa sortie, elle ira vivre auprès de sa fille, à Migennes.
Après avoir fait une grave dépression, la Compagnie le place en arrêt maladie. Mais cette situation finit de le déprimer d'autant que durant l'été 1902, il fait une chute qui le laisse infirme : un handicap sévère à la marche l'empêche de reprendre son poste. Une mise à la retraite anticipée lui sera accordée.
En septembre 1902, la dépression qui le gagne est telle qu'il se jette dans un puits.... On l'en sortira à l'aide d'une échelle. Le puits profond de 7 mètres ne contient que peu d'eau.
En novembre 1902, Joséphine vient trouver son père et tente de le convaincre de reprendre la vie commune....dans un premier temps, chez elle. Ce qui se fit, sans trop de heurts. Puis ils reprirent leur vie ensemble à Cézy et Marie Caroline reprit ses mauvais habitudes.
Jean Pierre se confiera encore à M.BAUVARD, à Mme DEVAUX et encore à Blaise CHANARD ; il avouera qu'il n'est pas rassuré, il craint qu'elle ne lui fasse "un mauvais coup" ; elle est armée dira-t-il. et quand elle est ivre, elle menace de lui couper le cou avec un poignard. De son côté, l'ivrognesse lâche des propos qui interpellent : "il faudra bien que je trouve le moyen de m'en défaire !"
Vers 12 h 45, Marie Caroline se rend chez son voisin SOUFFLARD et annonce : "j'ai saigné le vieux" puis elle demanda à acheter deux mottes de paille afin d'y étendre le cadavre. Choqué, SOUFFLARD l'accompagne chez elle où il trouve la victime -déjà froide- devant la cheminée un couteau dans le dos. Marie Caroline n'hésite pas à prendre l'arme et à l'insérer -sans y parvenir- entre les doigts de son époux. "Ah, il ne veut pas le prendre !" dira-t-elle. Tranquillement, elle déambulera dans le village, ira acheter ses cigares et des pastilles de menthe comme à son habitude. Rencontrant le garde-champêtre, elle lui dira, en s'exprimant de manière très convenable, que son mari s'est suicidé en se coupant la gorge....que c'est en descendant de son grenier où elle venait d'étendre du linge qu'elle l'avait trouvé...que tout secours était inutile. Questionnée sur la blessure qu'elle avait à la main, elle répondit que c'était son époux qui en se débattant lui avait occasionné cette coupure. Le garde-champêtre fit les constatations et les démarches nécessaires dans une telle situation. Quand le Juge d'instruction arriva dans la soirée, Marie Caroline qui était partie s'enivrer chez le cafetier MOUSSON fut incapable de prononcer la moindre parole cohérente.
Amenée sur les lieux du crime le lendemain, Marie Caroline réclama de l'eau de vie puis déclara que c'est après être allée au grenier qu'elle trouva son mari devant la cheminée en train de se taillader la gorge et le sachant dépressif et désireux d'en finir avec la vie, elle proposa de l'aider à en finir en lui plantant un second coup de couteau dans la gorge ; elle maintint sa version lors des interrogatoires suivants.
Présentée devant les tribunaux pour homicide puisqu'il était impossible de prouver l'assassinat, elle fut condamnée à 8 ans de Travaux forcés, peine qu'elle purgea à Rennes.
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