Affichage des articles dont le libellé est Albéric MAGNARD. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Albéric MAGNARD. Afficher tous les articles

lundi 5 avril 2021

Albéric MAGNARD

 BONJOUR,


Né le 9 Juin 1865 à PARIS (18è) Lucien Denis Gabriel Albéric MAGNARD est un compositeur de musique.


Ce musicien est GÉMEAUX Asc CAPRICORNE.


thème d'Albéric MAGNARD

parents d'Albéric MAGNARD

Sa mère, Émilie Gabrielle BAUDUER, fille de commerçants de fleurs artificielles au Temple, meurt (par défenestration) le 2 avril 1869 ; il n'a pas encore 4 ans.

Son père François -de souche française- est né à Bruxelles ; après avoir travaillé aux Contributions Directes, il est devenu un illustre journaliste. Il assure la succession de  Villemessant, Directeur au Figaro. Il se remarie 10 ans plus tard.



Albéric suit ses études dans un établissement privé puis intègre le Lycée Fontanee (1879) ; il sort diplômé (BAC) 3 ans plus tard. 

Un séjour de 6 mois en Angleterre précédera son service militaire à Blois (sergent puis officier de réserve). Il entre ensuite en faculté de Droit.

Passionné de musique, il s'inscrit au Conservatoire (classe d'harmonie) tout en suivant les cours de Massenet.

Après avoir obtenu sa licence de Droit, il s'inscrit en cours de composition à la Schola Cantorum. 

Il voyage beaucoup (Italie, Corse, Allemagne, Belgique, Hollande, Orient...). 

Il écrit également des articles dans le Figaro.

Il est tombé sous le charme d'Henriette  (épouse d'un critique du Figaro : Robert de BONNIÈRES) pour qui il va composer quelques mélodies.

Henriette de BONNIÈRES peinte par RENOIR

Son père qui permettait à la Schola cantorum de faire la promotion de ses compositeurs, décède en 1894. En hommage à ce père,   Albéric compose un Chant Funèbre.

À partir de cette date, il perd le soutien le plus précieux qu'il avait. 

Les portes se ferment autour du "fils du Figaro". 

Il ne peut plus faire paraître d'articles dans le journal.  

Son langage cru, la violence même des mots utilisés, nets, tranchants, lui ont valu des inimitiés solides. Ce sont ceux et celles qu'il a traité de "pourceau ne comprenant rien à BEETHOVEN", "les brutes épaisses" ou encore la "grosse vache auvergnate" de Blahce SELAVE, l"hébreu qui donne la nausée" : Édouard COLONNE, l'aimable enculé : Reynaldo HAHN.

C'est également le début de l'Affaire DREYFUS et là encore, il ne manque pas de partager son opinion en termes violents. Il composera l'Hymne à la Justice et demandera sa démission de l'armée.

Albéric MAGNARD, se marie à 30 ans, le 15/02/1896, dans le 20è arr de Paris (Acte N° 148),  avec Julia Marie CRÉTON, sa cadette de 8 ans, rencontrée en 1891, dont le père est facteur de pianos. Julia Marie est la mère d'un enfant naturel : René, 5 ans, qui va vivre avec eux. 

Julia Maria CRETON - Bibliothèque Nationale de France-GALLICA

En 1899, il organise un concert de ses oeuvres sans se préoccuper d'en faire la publicité. 

C'est cependant un triomphe. Mais un triomphe sans écho.

Le couple aura deux filles : Eve née en 1901 et Ondine en 1904 . 

C'est une époque riche pour l'auteur dont la sonate écrite à l'intention d'Eugène ISAYE est donnée Salle PLEYEL.

Albéric, Guy ROPARTZ, Eugène YZAYE

La famille réside alors au 55 rue Beauséjour dans le 16ème arrondissement de la capitale.

En 1904, ils font l'acquisition d'une maison au 5 Rue de Russons à BARON dans l'Oise. C'est une grande maison qui nécessite la présence d'une femme de chambre et d'une cuisinière. Elle était précédemment occupée par un notaire : Fernand MAGNIER. Elle tourne le dos à la route et domine un parc en terrasses jusqu'à un étang, non loin de la forêt d'Ermenonville. 

Il en dit : "Il y a ici de l'eau, des arbres, de l'air, de l'espace ...et la vue de ma femme et de mes enfants dans la verdure me repose du panmuflisme" 

L'héritage de son père y est accumulé : tableaux (BOUCHER, COURBET, PATER, RICARD...), tapisseries, meubles anciens, faïence et argenterie ainsi qu'une admirable bibliothèque.

En 1911, Bérénice son opéra -édité et diffusé par ses soins comme à chaque fois- est créé par l'Opéra-Comique de Paris mais elle ne remporte pas un gros succès. 

Le 28 juillet 1914, le sort de la France est en danger. 

La guerre est déclarée. 

Cette partie de la France étant particulièrement mise en joue, il prend la décision de rester seul dans la maison et prie sa femme et ses enfants de rentrer dans la capitale. Compte tenu de son âge, l'Armée lui a refusé son enrôlement.

Les allemands sont arrivés dans le village de BARON le 3 septembre.  

Les français ont été avertis de ce qui se passe à l'approche de l'ennemi. 

Les allemands sont en "pays conquis" et les pillages des épiceries, des caves et des maisons ne font que commencer. En dépit des lois de la guerre, ils prennent des otages, malmènent la population, frappent et violent les femmes. 

C'est pourquoi certains envisagent de créer des cartes postales qui serviront à avertir les proches, amis et autres des saccages commis sur le territoire envahi.


Afin de défendre son lieu de vie, le compositeur aurait entrepris de tirer sur les troupes d'envahisseurs depuis son manoir comme dessiné ci-dessous :

Ce 3 septembre, une centaine de uhlans envahissent son parc. Après avoir ligoté son beau-fils à un tilleul, leur intention d'entrer s'avère bien réelle. 
Du premier étage, à travers les persiennes, Albéric tire deux coups de feu avec son arme de service. 
Il tue un soldat et en blesse un second.


La réponse de l'ennemi est immédiate. Les soldats allemands font avancer une charrette de foin à laquelle ils mettent le feu à l'aide de grenades. Bloquant ainsi une issue, ils pénètrent par un autre côté de la maison afin d'en effectuer le pillage, chargeant une autre charrette trouvée dans le hangar des valeurs trouvées dans la grande demeure.

Dans l'incendie, ses oeuvres Yolande, 12 poèmes en musique et 2 actes de Guercoeur disparaissent à jamais.

Albéric MAGNARD meurt sous les décombres -sans doute abattu par ses assaillants selon les constatations de sa fille aînée et de son épouse venues trier les cendres de leur maison-. Il ne pourra pas être formellement identifié.


Il s'en est fallu de très peu que tout le village ne soit également incendié. 



Bonne Lecture, 

Évelyne LUCAS