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jeudi 16 mai 2019

Histoire singulière : le Maire du BIGNON - nuit du 30 décembre 1883

BONJOUR,

Benjamin Marie GUILLER est né à la Closerie de la Grande Pierre à Meslay (Mayenne),
 le 29 juillet 1848 à 4 h du matin ; 
Il exploite sa ferme au BIGNON, au lieu-dit : la Barrière.
Marié à 23 ans à Marie Louise VERGER, ils ont eu 3 enfants : un fils et deux filles.
Mais depuis 1878, il est veuf.


C'est un homme considéré dans la région d'autant qu'il occupe le poste de maire depuis 1874. Rien de compromettant ne se dit à son propos d'autant que s'il jouit d'une bonne réputation, il est néanmoins craint...ce qui peut expliquer ce silence autour de sa personnalité. 
Car, en fait ....on raconte bien pourtant qu'il aurait depuis peu une maîtresse parmi ses domestiques. Une femme arrivée avec son époux dans la région depuis l'été 1882. Mère déjà de 5 enfants -dont le dernier n'a pas vécu- elle aurait mis au monde à la mi-août 1883 un autre garçon....dont même le père déclarant de la naissance doute de sa participation.

En effet, si Perrine Rosalie MÉTAIRY est bien logée à la Barrière avec ses enfants, il n'en est pas de même pour son époux : René Mathurin PLANCHENAULT  qui travaille dans une ferme de Ruillé-Froid-Fonds. 
Celui-ci s'est bien rendu compte de l'intérêt que Benjamin GUILLER porte à sa femme et bien qu'elle nie avoir eu des relations avec ce dernier, René Mathurin est désireux de la voir quitter cet endroit. Il vient donc lui rendre visite le 30 décembre 1883, reste dîner avec sa famille et tente de la ramener à la Masserie avec lui.....mais il est en fait prié de quitter les lieux par M. le Maire quand celui-ci souhaite  rester dormir près de son épouse.   
René Mathurin PLANCHENAULT insiste tant que son épouse finit par l'accompagner avec son fils de 12 ans : Guillaume mais Benjamin GUILLER entre dans une colère noire et se montre menaçant, allant jusqu'à renvoyer Perrine sans ses gages pour rupture de son contrat de travail sans motif. Il est si bruyant que les domestiques et fils du maire témoigneront plus tard que ce dernier a suivi le couple tout en vociférant des menaces....tant et si bien que Perrine prend la décision de faire demi-tour après avoir convaincu son époux de la nécessité de la chose, pour le bien de tous.
Trois quarts d'heure plus tard, elle a regagné sa couche. Ce qui n'est pas le cas de M. le Maire.....qui ne revient qu'au petit matin.

Le 2 janvier 1884, les gendarmes de Villiers-Charlemagne sont avertis qu'un corps ensanglanté a été découvert flottant dans le ruisseau de la Masserie ; l'homme d'une quarantaine d'années porte de nombreuses plaies à la tête ; son oreille droite a été sectionnée et les coups semblent avoir été assénés avec une machette ou une hachette ; la rigidité du corps laisse supposer que le meurtre a eu lieu 3 jours auparavant ; rien ne lui a été volé (montre et argent sont bien présents)  et il semble bien qu'il ne se soit pas défendu. 

Les personnes présentes assurent qu'il s'agit d'un employé de la ferme de la Masserie : PLANCHENAULT.
Alors quel est le mobile de cette soudaine attaque si ce n'est l'appât du gain ? 
Qui en voulait à cet homme ?  Avait-il des ennemis ?

L'enquête des gendarmes laisse apparaître la relation ambiguë que le maire entretenait avec l'épouse du décédé....Seulement les deux intéressés nient farouchement entretenir une relation adultérine. Des traces de 3 empreintes de pieds autour du corps ont été repérées et des moulages ont été faits ; ils correspondent à ceux de GUILLER mais à qui appartiennent les plus petites empreintes ?

GUILLER fortement soupçonné est emprisonné ; le procès n'arrive pas à démontrer comment le corps a été transporté jusqu'au ruisseau, ni à prouver le mobile entre les deux amants supposés, cependant GUILLER est le seul à ne pas être rentré cette nuit-là...!  pourquoi le maire a-t-il brûlé le gilet qu'il portait la veille ? et pourquoi a-t-il fait pression sur ses domestiques pour dire qu'il était bien à la ferme ce soir-là ? 


Benjamin GUILLER subit un carré de SATURNE à MARS Natal, le SOLEIL est carré au M.C., JUPITER (r) transite JUPITER Natal quant à la LUNE et MERCURE conjointes elles sont en opposition à la conjonction de naissance ; ce même jour MARS est au carré de NEPTUNE alors que Benjamin GUILLER est porteur d'un aspect de naissance  : MARS-NEPTUNE Opposés.

René Mathurin PLANCHENAULT vit un transit direct MARS à MARS natal, VÉNUS sur NEPTUNE natal, PLUTON (r) du moment est au carré d'URANUS Natal, SATURNE (r) est opposé au SOLEIL Natal  et JUPITER (maître de la maison 12) est en Maison 8.

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On lui reconnaît des circonstances atténuantes....ce qui lui évite la peine capitale.
Une peine de 10 ans de travaux forcés est prononcée à son encontre le 8/07/1884 pour assassinat.
Son pourvoi est rejeté le 31/07 il est écroué en Septembre et est embarqué sur la Loire en direction de la Nouvelle Calédonie pour y effectuer sa peine.


Benjamin 11ans, Marie Adèle 8 ans et Louise Charlotte 6 ans déjà orphelins de mère se retrouvent seuls désormais.
Les deux aînés se marieront respectivement en 1902 et 1903 sans que le père ait manifesté sa volonté à leur mariage.

Perrine MÉTAIRY reste seule avec Auguste 14 ans, Joséphine 12 ans, Victor 10 ans, Augustine 9 ans, et le petit Alphonse Jules 1 an.
Elle finira par s'installer à Château-Gontier où elle se remariera en 1899, deux ans après la mort de sa fille Joséphine, et un an après le mariage de Victor.

Benjamin GUILLER sera réhabilité judiciairement le 13 mars 1906.

Bonne Lecture,

Évelyne LUCAS