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mardi 13 novembre 2018

Nom de code : BELETTE

BONJOUR,

Notre native du signe du CAPRICORNE, est née à PARIS dans le 17ème arrond., à 6 h du matin.

EAU : 4
TERRE : 4
AIR : 2
FEU : 2

Sa mère n'a pas encore 16 ans quand elle lui donne naissance.

Ne croyez pas qu'il s'agisse d'un enfant hors mariage...
Non, non. 
Sa jeune mère s'est mariée onze mois plus tôt en Grande Bretagne.
Et, bien qu'ayant 15 ans révolus, rien n'aurait dû empêcher ce mariage en France, 
si ce n'est que le mariage entre beau-frère et belle-soeur est prohibé (article 162 du Code Civil)
d'autant que l'époux : Joseph BESSIÈRES, né le 2 avril 1870 à Montargis, 
vient de divorcer de la soeur aînée de la jeune femme : Marie née en 1884 et  épousée en 1898.

Sylviane BESSIÈRES

Les premiers mois de l'enfant se passent entourés de ses deux riches parents, dans les plus beaux endroits de PARIS, au soin de personnel attentif (nurse, cuisinière, femme de chambre, cocher...). 
Et puis, un beau jour, le 2 novembre 1907, sa mère : Alexandrine dite Drinette, se fait conduire aux grands magasins Printemps, Boulevard Haussmann,  pour y acheter des gants....



Joseph BESSIÈRES attend sa femme et sa fille à bord du fiacre....
Par les portes arrières du magasin, Alexandrine tenant son bébé dans les bras, regagne la rue de Provence, longe bientôt le lycée Condorcet, arrive place du Havre, pénètre dans le Grand Hôtel Terminus de la gare Saint Lazare, et accède par la passerelle aux quais de la Gare...pour monter à bord du train Transatlantique.

LUNE opposée à NEPTUNE - LUNE conjointe à URANUS

Madame s'évade, son bébé dans les bras, avec une partie du personnel de maison qui a pris une part active dans la préparation de cette escapade, sous le nom d'emprunt d'une amie américaine décédée accidentellement peu auparavant : WEALLSON.

Désormais, Sylviane BESSIÈRES devient Sylviane WEALLSON

Elle vivra durant 6 années dans la majestueuse demeure  de sa richissime jeune mère à CHICAGO 
C'est entre les mains d'une gouvernante et d'une préceptrice bilingue que cette demoiselle débute dans la vie. 
Sa grand-mère maternelle : Marie LÉTANG lui rend régulièrement visite et tente d'apporter quelque réconfort à cette enfant privée de tendresse.
En effet, si Alexandrine ZINS-BESSIÈRES s'est séparée de son riche mari, c'est pour profiter de la fortune que lui a léguée son père : Alexandre ZINS et vivre pour son seul bon plaisir. 

Au bras du plus beau et du plus riche cavalier, elle s'affiche dans les lieux à la mode, dans les plus belles fêtes et n'attend qu'une chose : que son encombrante enfant atteigne ses bientôt 7 ans pour l'inscrire dans un pensionnat. 
Elle-même avait été pensionnaire entre 1898 et 1905 à Saint MANDÉ.

Rentrée 1913 : 
Sylviane est pensionnaire dans un couvent de LONDRES, 
derrière les hauts murs de la prison d' Holloway.

prison d'Holloway 1890
Aux vacances d'été 1914, elle retrouvera sa mère Alexandrine et surtout sa grand-mère Marie, à PARIS, dans l'un de leurs appartements. 

Élevée dans la religion catholique, elle a préparé sa communion solennelle -elle ne sait rien des origines hongroises et juives de son grand-père maternel : Alexandre ZINS qui avait souhaité donné à ses enfants un enseignement religieux catholique.

Elle retournera dans son pensionnat anglais alors que la Guerre fait rage sur le continent et que sa mère s'envole vers le Brésil au bras d'un nouvel amant. 
Les mois passent et elle n'a pas de nouvelles de celle-ci ; âgée de 8 ans, elle vit mal cette absence de nouvelles de cette mère qu'elle aime. Sa santé s'altère et le médecin du couvent alerte la famille de la situation.

Pour la rentrée de 1916, elle sera inscrite dans un pensionnat de campagne Gersoise et c'est sa Gouvernante qui l'y accompagnera -Alexandrine BESSIÈRES ne supportant pas les fumées des locomotives-. 
Le pensionnat transformé en Hôpital de guerre, Sylviane découvre les ravages de la Grande Guerre.

C'est à cette période qu'elle a des doutes sur son identité : celle qu'on surnomme là-bas, "la petite Américaine" entend dire qu'elle ne connaît même pas son nom....pire encore, sa mère lui a laissé entendre que son père était mort lors du torpillage du Lusitania en 1915.


1918 - La guerre est finie : Joie
mais la Grippe espagnole sévit : peur.....et isolement à l'internat.

Désormais, Sylviane doit attendre d'avoir ses 15 ans pour être autorisée à se rendre dans la ferme de ses correspondants de Castelnau d'Auzan où elle découvre le bonheur d'une vie à la campagne et le plaisir des vendanges.

Sa mère vient de se marier -après avoir obtenu le divorce d'avec le père de Sylviane-
le 31/12/1918 à PARIS 10è arr., avec Paul VERDIER -riche commerçant français dont la famille s'est installée en 1896 à Chicago et y a ouvert le "City of PARIS" -



Été 1923, sa mère la convie à la rejoindre à BIARRITZ en compagnie de sa grand-mère : Marie,
à l'Hôtel du Palais


Elle y fera la connaissance de Pierre BOURGUEIL -famille de Clermont Ferrand dans le caoutchouc-
Grand-mère approuve ce choix, seulement la santé de celle-ci défaille et Marie LÉTANG décède en Octobre 1924.

Sylviane est tombée sous le charme du jeune homme cependant elle ne le reverra que deux ans plus tard, lors d'une partie de chasse, dans le Loiret, où sa mère l'a emmenée dans le but de lui faire découvrir le "Beau Monde" et avec l'intention de "la caser".
8° SAGITTAIRE : Une salle de Jeux ; à table deux hommes jouent aux cartes....
11° POISSONS : ...dans les salles de festins....en costumes de fête.
Les invitations ne manquent pas. PARIS : elle est habillée par les meilleurs couturiers, les cadeaux pleuvent et les palais lui sont ouverts :  MARRAKECH, les stars de l'époque lui ouvrent également leur loge, les auteurs lui présentent leur prochains livres, ....sa mère s'évertue à lui faire rencontrer les plus beaux et riches sportifs, la fait entrer dans le monde politique, les demandes en mariage qui lui sont faites sont toutes déboutées. Pierre BOURGUEIL occupe les pensées de Sylviane. 

Puisqu'il en est ainsi, sa mère  décide de l'emmener aux États Unis, en Californie, durant une année.
Sylviane est persuadée de retrouver Pierre là-bas, puisque celui-ci s'y rend régulièrement pour affaires. Sa mère l'en a assurée...pour mieux la convaincre de partir.

LUNE opposée à NEPTUNE

Mais entre temps, cette dernière s'est empressée d'envoyer un télégramme au jeune homme pour annuler le rendez-vous à New York. Sylviane apprendra les manigances de sa mère 40 ans plus tard. Pour l'instant, elle souffre terriblement, pleure et ne comprend pas cette absence lors de son arrivée.

Paul VERDIER va tout faire pour rendre à sa belle-fille son sourire. 
Soirées, sorties, galas, bals costumés, réceptions, spectacles, fêtes, bijoux, cadeaux, ....Pour les 20 ans de Sylviane, c'est un déploiement de luxe, tout ce qui compte aux États-Unis est présent : les Ford, les Chrysler, les Sloan, les Guiness, ...Miss Sylviane VERDIER est désormais connue. Sa photo paraît à la chronique mondaine ou à la Une des journaux : dansant le Charleston, s'enthousiasmant devant un orchestre de jazz, les bras chargés d'énormes bouquets d'orchidées.

Le SOLEIL en Maison 2 peut faire apprécier les plats de prix, de choix, dans un cadre luxueux. En thème féminin, ce même SOLEIL peut rendre les finances dépendantes d'un homme (mari, père).
VÉNUS en SAGITTAIRE donne généralement des goûts de luxe.

Juin 1926 de retour en France avec sa mère et son beau-père, Sylviane en profite pour rendre visite à ses correspondants du Gers. Elle retrouve le père Moussaron auprès de qui elle s'épanche. Il lui propose de l'accompagner - à la façon des retraites de son enfance- à LOURDES, pour un pélerinage.
Les journalistes du Vanity Fair sont là. On découvre une nouvelle facette de Melle VERDIER en infirmière bénévole.

MC 23° Balance : Un médecin examinant un liquide à travers une fiole.
Elle y fait la connaissance de Jean LOYAUT, médecin gynécologue de NANCY, de  7 ans son aîné.
De retour à PARIS, ils entretiendront, en cachette de sa mère, une correspondance à travers laquelle, Jean découvre le fossé social qui les sépare et semble se résigner à abandonner toute conquête. C'est là que Sylviane décide de parler à sa mère de l'affection qu'elle porte au jeune homme.

Tétanisée de honte, Alexandrine qui espérait un mariage avec un tout autre parti, ne laisse rien paraître et accepte même de le rencontrer. Une invitation est lancée. Pour ce grand dîner, il y aura les plus grands pontes de la faculté de médecine de PARIS, et si dans ce domaine, Jean LOYAUT ne fait aucun impair, il n'en est pas de même en matière d'étiquette à table.

Dès le départ des invités, la sentence tombe....."Celui-là   JAMAIS"  
"Si tu l'épouses, je te déshérite".
"Tu prends la porte immédiatement, je ne te revois plus jamais".

Au printemps 1928, Paul VERDIER qui a tenté de convaincre sa "Drinette" de revenir sur ses propos, profite de son absence pour passer quelques jours avec Sylviane sur la Côte d'Azur. Sylviane campe sur ses positions, elle épousera Jean quitte à ne plus voir sa mère et à vivre sans le sou.

C'est ainsi que seule, le 16 Juin 1928, elle épouse Jean LOYAUT, à PARIS dans le 8èm arr.

Le couple s'installe en LORRAINE et aura bientôt à ses côtés : Monique, Bernard, Jacqueline, Guy, Nellie ....Entre 1929 et 1938, Sylviane met au monde 5 enfants : 3 filles et deux garçons.
Ils ont quitté Briey  où visiblement elle n'était pas bien considérée.
NANCY semble mieux leur convenir :  dans un appartement loué où Jean peut exercer sa profession médicale tout en étant chez lui, ils sont à 10 mn de chez ses parents déjà âgés.
Sylviane n'a pas réussi encore à se faire de vrais amis.
Elle a abandonné sa langue maternelle ;
son mari ne parle pas anglais et ne souhaite pas l'apprendre....
les Happy Birthday et les Merry Christmas de ses enfants sont les seuls vestiges de cette vie passée.

La Guerre éclate. Août 1939 Jean LOYAUT est mobilisé sur la ligne Maginot.

C'est l'exode, Sylviane et ses enfants partent en direction de NANTES. Elle devra se dessaisir de quelques uns de ses bijoux avant d'obtenir un petit poste auprès de l'état major du contingent britannique. Quand celui-ci quitte la base, il lui faut choisir de revenir sur NANCY en zone occupée. Elle y retrouve Jean désabusé, défaitiste, démoralisé...

C'est là que l'Américaine surgit : elle reprend contact avec d'anciennes relations héroïques de la Première Guerre -amis de sa mère- et tente ainsi d'intégrer un réseau de Résistance.

MERCURE conjoint à la LUNE : la carrière d'intermédiaire entre plusieurs groupes promet la réussite.
MERCURE conjoint à URANUS : intérêt pour les ondes, la radio ; goût d'une tâche personnelle ; messager ou interprète de différents groupes sociaux.
LUNE conjointe à URANUS : les entreprises présentant un risque la séduisent. Un fort besoin d'indépendance est recherché

Au sein de l'Arche de Noé, elle devient : Belette.
Consciente des dangers qu'elle fait courir à sa famille, elle prend dès lors des dispositions pour leur sécurité et tient informés ses enfants de ce qu'ils devront faire dans le cas où la Gestapo l'aurait arrêtée.

MERCURE sur le 9°CAPRICORNE nous parle  de clé brisée et d'une croix 

réseau de renseignements, récupération, exfiltration, évasions, transmission, code, lignes ennemies ...

La vie de Sylviane a changé.
Le grand vent du large l'anime mettant fin à la routine.


De Septembre 1944 à jusqu'au printemps 45, elle sert d'interprète au Général PATTON.
En Octobre 1944, elle fait la connaissance d'un officier de la IIIème armée, Thomas GREEN à la Brasserie du Grand Hôtel  Thiers de NANCY.
Il faut dire que le Docteur LOYAUT ne participe à aucune des fêtes organisées par les alliés pour leurs membres, ne parlant pas anglais, il ne daigne pas l'accompagner au mess des officiers, ne souhaite pas s'initier au boogie-woogie, et préfère la laisser aller seule à ces dîners. Une brève liaison débutera.

La guerre est finie. Sylviane donne naissance à Muriel, le  14 Juillet 1946.

En février 1947, elle est conviée à se rendre aux États-Unis durant plus d'un mois. L'invitation émane des soldats GI qu'elle a cachés ou exfiltrés ; le départ à lieu de Bruxelles via l'Irlande, les Canaries, Terre-Neuve, Boston, New York. Elle est accueillie comme une Star. De Virginie à la Californie, en passant par le Missouri et le Texas.

JUPITER en Maison 7 apporte succès, notoriété en milieu de la vie.

Les journaux toujours présents flashent à tout va cette américaine si française qui a joué un si grand rôle tant pour les alliés que pour la France. C'est ainsi que Franck MURPHY devenu Juge reprend contact et la rencontre lors de ce séjour. Il ne s'est jamais marié -après les refus de Sylviane à toutes ses demandes en mariage-.
Un nouveau voyage est entrepris fin 1947.
Elle revoit brièvement Thomas GREEN devenu architecte.
Il lui écrira à toutes les grandes occasions : Anniversaire, Nouvel An, Noël, Saint Valentin,....
Durant l'été 1948, elle met au monde un dernier fils : Alain.

La vie reprend son cours à NANCY auprès de son mari.
C'est en participant à des recherches sur les familles qui ont reçu des américains blessés durant le débarquement en Normandie qu'elle retrouve son père : Georges ; âgé de 77 ans, il vit retiré, devenu aveugle, dans un pavillon de Bagnoles-de-L'Orne, étonné de la savoir vivante ; lui à qui sa femme Alexandrine avait fait croire que leur fille avait disparue mais ne figurait pas dans les victimes du paquebot coulé en 1915 par les allemands.
Il n'avait eu de cesse de la faire rechercher.
Il meurt le 2 septembre 1949 à Tessé la Madelaine dans l'Orne.

JUPITER est rétrograde sur son SOLEIL - 
PLUTON en Maison 8 est carré à MARS Natal
SATURNE en Maison 8 est au carré de VÉNUS Natale.

Un jour de 1962, séparée puis divorcée de Paul VERDIER, Alexandrine ose reprendre contact par téléphone avec sa fille  après 34 ans de silence ; il est vrai que tout le tapage fait autour de sa venue aux États Unis était finalement arrivé jusqu'à elle. Ravie d'être grand-mère et arrière grand-mère, elle souhaitait faire connaissance avec la progéniture de sa fille, sa descendance.

Descendue dans le meilleur hôtel de Nancy, elle convoque un à un les enfants du couple pour de somptueux dîners. Mais bientôt, Sylviane et Jean vont se rendre compte des manigances de la Grand-mère si attentionnée qui promet aux aînés un magnifique avenir grâce à ses relations critiquant au passage la vie étriquée de la Province, assurant à un autre qu'il est son préféré, tentant d'éblouir les petits-enfants en subtilisant la fève de la Galette des Rois en la remplaçant par des Louis d'Or....

Sylviane est consciente des risques de division que la venue de sa mère crée au sein de sa famille ; ce clan qu'ils ont bâti court le risque d'éclater. Unis contre ce nouvel ennemi, à l'approche de la Fête des mères, Sylviane et Jean prient Alexandrine de partir et de ne plus revenir. Une telle humiliation ne pouvait rester sans résultat.

En 1972, à son décès, Sylviane veuve depuis 5 ans, reçoit d'un notaire américain un trousseau d'environ 20 clefs de coffres répartis sur le sol américain. Le voyage à travers les États Unis, auquel s'ajoutent les frais relatifs aux impayés de location des coffres, va lui coûter relativement cher. Son héritage est constitué de lettres, d'élastiques et trombones ayant un jour enserrés quelques billets de banque, d'écrins à bijoux vides de toute parure. Alexandrine a dilapidé sa fortune, faisant des dons à des sectes, dépensant à tort et à travers.

MERCURE sur le 9°CAPRICORNE nous parle  de clé....

Sylviane meurt en 1995, entourée de ses enfants, dans une chambre d'hôpital parisien.




Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr