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mardi 27 novembre 2018

Le Tigre du Haut-Champeaux

BONJOUR,

Tout commence dans le hameau du Haut-Champeaux (désormais quartier de RENNES) lors de la découverte du corps d'un homme affreusement mutilé. C'est une belle journée de Mai, il est 10 h, l'affolement est à son comble pour M. JEUSSET qui découvre dans un fossé le corps d'un homme dont la tête est "défoncée", en charpie. Il alerte rapidement son patron, M. LAMARRE qui donne l'alerte.
Qui est cet homme à qui on a réservé un tel sort ? 
Visiblement détroussé de ses biens, son visage est méconnaissable tant il est abîmé.
Les agents de police qui se sont rapidement rendus sur les lieux, interrogent les curieux et badauds qui n'ont pas manqué de venir ; parmi eux, M. LEBRETON, fermier du Haut-Champeaux semble reconnaître celui qui est étendu dans le fossé. Il s'agit d'un garçon de ferme, travailleur, finissant une sanson à PLÉCHATEL, qui lui avait été envoyé par un débitant de RENNES et qu'il avait engagé comme domestique. On l'écoute, on l'entend et bientôt un autre témoin raconte qu'il l'a vu la veille au soir dans un débit de boissons en compagnie d'un autre homme.
L'enquête se poursuit donc au Champ-Jacquet (quartier Ste Anne vers la rue d'Antrain) auprès du débitant : M. LORANDEL. 
Celui-ci confirme qu'il s'agit bien de Jean Pierre GÉRARD dit "Girard", âgé de 52 ans et originaire de Chantepie. Il est né en 1854. On n'a plus de nouvelles de lui depuis la veille après l'avoir vu quitter l'établissement en compagnie d'un individu de taille moyenne, portant la moustache, aux cheveux châtains, vêtu d'une blouse.


thème en Cerf Volant.

En cours de journée, la Police a une idée bien précise du personnage déjà connu de la Justice pour d'autres délits (pédophilie, vol...)
Il s'agit d'Alexis Joseph RENAUD, né le 22 Septembre 1877 (22h) à LASSY (proche de REDON-35)

Alexis Joseph RENAUD est marié et père d'une petite fille de deux ans. 
Depuis sa sortie de prison, deux mois plus tôt, il loge au 29 rue d'Antrain.
Il occupe une place de manoeuvre à la fonderie THUAU. C'est là que les policiers iront l'interpeller.
Ce que remarqueront en premier lieu les agents, ce sont ses souliers : des brodequins dont l'embout est renforcé de mailles de fer...brodequins dont ils se saisiront pour leur enquête.



Alexis Joseph RENAUD  avait lui même tenu dans RENNES, aux côtés de son épouse, un débit au 36 Rue de NANTES. Depuis, son épouse : Jeanne Marie FOUREL (28 ans) est retournée à PACÉ avec sa fille, dans sa famille.







C'est bien Rue de NANTES qu'il rencontre le dénommé "Girard" ; celui-ci a les poches pleines des billets (150 frcs) de son dernier contrat. Ils consommeront ensemble une grande quantité d'alcool dans la pension de la Rue VASSELOT avant de prendre la route ; en effet, Girard doit se rendre chez son nouveau patron mais il craint de s'égarer. RENAUD lui propose de le guider ; ils quittent l'établissement vers 20 h en direction du Haut-Champeaux.  
Entraînant son compagnon de beuverie, il l'écarte du chemin et par un croc-en-jambe, le fait chuter et lui assène quelques violents coups de ses solides talons sur le crâne.....et même si la tête est broyée, si la mâchoire brisée a transpercé le bas du visage au niveau du menton, si son oreille droite est arrachée et si cinq de ses côtes sont brisées, c'est un homme encore vivant que RENAUD abandonne en pleine nuit dans un fossé, après l'avoir délesté de son porte-monnaie et de sa montre....
L'agonie de Girard sera longue  précise le médecin légiste.

Lors du procès, le Président de la Cour, fera une juxtaposition avec le comportement du Tigre....
Lorsque le Tigre a déchiré sa proie, il dort. Après avoir déchiré votre proie, vous dînez et vous dormez profondément.

16° TAUREAU  une jungle au bord de laquelle se sont aventurées deux vaches blanches, sans se douter qu'un Tigre est prêt de bondir sur elles  ....(thème de GÉRARD J.P.)

Alexis Joseph RENAUD a inspiré le dégoût aux jurés qui auront bien noté la préméditation et l'exécution sauvage dont il s'est rendu coupable.
25 minutes plus tard, les jurés rendent une décision unanime -malgré la plaidoirie de la Défense- Le condamné aura la tête tranchée !....Mais il n'en sera rien....Son avocat lui obtiendra une grâce.
27° LION degré de redoutable inconnu - .....à terre, un poignard à 2 tranchants, et une faux, debout, plantée dans le sol.

Son épouse, Jeanne Marie FOUREL, se remariera en 1910.

**********

Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

lundi 26 novembre 2018

La fille du Boulanger


BONJOUR,

C'est une histoire on ne peut plus ordinaire : il la veut, elle ne le veut pas.

Que pensez-vous qu'il se passe ? 

Lui, c'est Julien.
Elle c'est Anna.
Ils sont jeunes et même mineurs....
Ils se rencontrent régulièrement sur leur lieu de travail commun. 
Cela pourrait être une question de Harcèlement sexuel.

Mais non, ce n'est pas encore un sujet d'époque.
En effet, nous sommes au début du XXème Siècle.

Reprenons,  nous sommes en 1905 ; l'action se situe à RENNES.

Lui d'abord.   Julien est né le 15 Décembre 1984 à 13 h à Sens de Bretagne.
Dans la famille LOUVET de la Fromendais, il y a déjà 4 filles et 2 garçons
quand Julien Alexandre Marie vient au monde, sous le signe du SAGITTAIRE.

Après son certificat d'étude, il est engagé comme pâtre dans une ferme de la commune.
Julien LOUVEL (son patronyme a subi une erreur lors de sa déclaration de naissance)
se révèle vite un garçon agressif avec le bétail qu'il maltraite régulièrement.
Renvoyé, il entame une formation d'ouvrier boulanger sur RENNES. Il poursuit cette
formation dans la capitale mais ne s'habitue pas à la grande ville cosmopolite. Il revient
donc sur les terres bretonnes où il entre comme ouvrier boulanger chez M. Emmanuel
COCHET, rue de St MALO où il loge avec un certain ROSSIGNOL, ouvrier boulanger
également.

C'est là qu'Elle intervient.

ELLE, c'est Anna COCHET. La fille du patron. 
Elle tient la caisse, sert les clients de la boulangerie. Elle a 20 ans. Anna Jeanne Alexandrine
est née le 18 Septembre 1885 à 12 h, rue de St MALO à RENNES. Elle a été élevée chez les 
Ursulines de Montfort sur Meu. Elle aime y retourner pour de courtes retraites spirituelles.
Son père resté seul avec ses 3 enfants, après le décès de son épouse, est sans ascendance. C'est
ainsi qu'Anna prend en charge son jeune frère Alexandre. L'aîné des garçons : Emmanuel est 
au 70è d'Infanterie à VITRÉ.  (SATURNE en CANCER).

Anna n'apprécie pas l'attitude de Julien LOUVET qu'elle trouve sournois, faux, méprisable. Et pour cause : Julien LOUVET lors de ses soirées de bistrot, se flatte d'entretenir des relations intimes avec la jeune fille ainsi qu'avec l'épouse d'un de ses anciens patrons. (VÉNUS opposée à NEPTUNE -illusion- MARS carré à URANUS -arrogance- JUPITER carré à la LUNE -sans gêne-)

Il a pris l'habitude de colporter des propos diffamants sur les jeunes filles ou femmes des différents lieux où il a trouvé du travail. Les rumeurs allant bon train, elles finissent par arriver aux oreilles des intéressé(e)s. C'est ainsi que M. COCHET et M. MÉLISSON (ex-employeur) s'entretiennent avec le jeune homme bientôt contraint d'écrire 2 lettres dans lesquelles il reconnaît avoir menti. Ils exigent également du jeune homme qu'il s'amende honorablement en versant une somme de 20 frcs à un organisme de bienfaisance.

En présentant en synastrie leur 2 thèmes, on peut remarquer qu'ils ont sur le même degré de la BALANCE, URANUS ; celui de LOUVEL est au carré de MARS alors que chez ANNA il est au carré de SATURNE. Si bien que le MARS de LOUVEL se trouve en opposition du SATURNE d'Anna et au carré d'URANUS. De plus leur SOLEIL sont en carré. 

Julien LOUVET n'est pas calmé pour autant. Il poursuit de ses assiduités la Jeune Anna. 
Durant l'été 1905, son père se trouve indisposé et doit conserver la chambre. Julien profitant
qu'elle soit seule à la boutique, lui vole un baiser. Anna ira s'en plaindre à son père qui s'insurge
et promet de lui "régler son compte" dès qu'il sera sur pied.

Seulement, l'apprenti profite de cette période pour claironner à qui veut l'entendre 
qu'il a soutiré de la jeune fille un baiser. 
Le 25 juillet, il fait l'achat d'une bague qu'il compte lui offrir pour la Ste Anne, le lendemain.
Le 26 Juillet, Julien LOUVET ne s'attend sans doute pas à la réaction de la jeune fille.
Devant son refus, il glissera la boîte dans une de ses poches avant de se retirer, dépité.
Anna ayant découvert le stratagème, s'en plaint une nouvelle fois à son père qui se charge de
rapporter l'objet précieux à l'effronté. M. COCHET le somme de laisser sa fille tranquille ....
sinon, il le congédie.
L'employé semble obtempérer mais en fait, il n'en est rien. Le bijoutier a accepté de reprendre le bijou contre des boutons de manchette (très à la mode en ce début du siècle). Julien LOUVET part répandre la bonne nouvelle : Anna, sa "fiancée", lui en a fait cadeau !

Début 1906, le boulanger a investit dans un pétrin mécanique et dès lors, il n'a plus autant besoin des services de cet ouvrier  à qui il propose le 24 avril, une réduction de salaire que ce dernier n'accepte pas.  M. COCHET décide donc de son licenciement, satisfait d'être ainsi débarrassé de ce "galant trop entreprenant". Julien quittera la boulangerie après le préavis.

Julien LOUVET a bien compris la démarche de son patron et très en colère, il s'en prend à son 
co-locataire : ROSSIGNOL qu'il menace de mort.....
Pris de peur, l'ouvrier boulanger avertit son patron : M. COCHET qui, sans attendre davantage,  jette à la rue Julien LOUVET.

Le jeune agresseur se trouvera bientôt un nouveau patron sur VITRÉ, à la Boulangerie MARIN.
Mais, il n'a pas oublié Anna contre qui il a désormais de la rancoeur, de la rancune...de la rage, 
de la haine...et à qui il compte bien faire payer ses déboires.

Le 16 juin, de retour sur RENNES où il a trouvé un nouvel engagement rue de BREST, il est logé non loin. Pour 5 frcs, il fait l'acquisition d'un pistolet.
Deux semaines s'écoulent....
Le 29 juin, il guette son ancien patron dont il connaît parfaitement les habitudes.
Il le voit se rendre à son fournil, vers minuit. La voie est libre. 
Muni d'une bougie, il pénètre dans la maison, traverse une première pièce où dort Alexandre, le plus jeune des fils du boulanger ; il ôte ses souliers et veillant à ne faire aucun bruit, il grimpe jusqu'à la chambre d'Anna. Elle dort d'un sommeil profond. Prestement, il place l'arme contre la tempe de la jeune fille et tire deux coups de feu à bout portant.

(MARS en Maison 8 carré à VÉNUS)(URANUS carré à SATURNE) thème astral d'Anna.

Le boulanger et l'ouvrier ROSSIGNOL alertés par le vacarme accourent et trouvent Julien LOUVET immobile devant le lit ensanglanté. L'assassin cherche à quitter la demeure mais M. COCHET le rattrape dans l'escalier et tente de le désarmer ; il le poursuit jusque dans la rue mais le "vilain" réussit à s'enfuir.
La Police -proche des lieux- avertie arrive rapidement. L'enquête démarre. 
L'autopsie nous apprend que la jeune fille est décédée dans son sommeil dès le premier coup tiré.
L'assassin est arrêté dans son nouveau logement où la Police l'attend. Il tentera de mettre fin à ses jours mais se ratera et assistera à la reconstitution du drame, sans aucun trouble.

Il prétendra, dans son "délire amoureux", qu'Anna était amoureuse et qu'elle souhaitait l'épouser...
qu'elle a d'ailleurs pleuré avant qu'il ne tire, qu'elle l'a supplié.   Ce qui sera démenti par le Légiste. 
Anna COCHET est déclarée morte à 1 h du matin, le 30 juin 1906, dans son sommeil.

Thème du jour du décès d'Anna

On remarque qu'URANUS en CAPRICORNE transite le Mars Natal de Julien LOUVEL alors que le SOLEIL conjoint à NEPTUNE transite le SATURNE Natal d'Anna qui se trouve donc en opposition d'URANUS (r).   PLUTON conjoint à JUPITER (au carré de SATURNE) transite le SATURNE Natal de Julien LOUVEL.

SATURNE sera au carré de ce SATURNE Natal (sanction)

Le 12 Novembre, le procès commence.
Il évitera la peine capitale.
Il sera condamné aux travaux forcés à perpétuité.

Bonne Lecture,



isalucy23@orange.fr


dimanche 25 novembre 2018

L'Abonné de la Case : PRISON

BONJOUR,

Les portes de la Maison Centrale de FONTEVRAUD s'ouvrent pour laisser sortir un homme ayant purgé sa peine : Pierre DAVORY.....C'est déjà son 7ème séjour en prison.   
La première peine remonte à ses 17 ans.






Né en 1852 à RENNES, le 19 Janvier, à 8 h, dans le signe du CAPRICORNE, dans une famille où le père est carrier (casseur de pierres), il est bâti comme "une armoire à glace", des traits lourds voire grossiers, barbu mais d'une barbe peu soignée ; une allure patibulaire...colérique, soupe au lait, violent...qui a la haine de l'autorité. 


FEU : 3
EAU : 2 + MC
AIR : 1 + ASC
TERRE : 4
le cadran  NORD-EST est particulièrement occupé notamment par le stellium en Maison 2 formé par les 3 plus lourdes planètes du Zodiaque. 
le SOLEIL opposé à MARS carré à SATURNE, carré à PLUTON, carré à URANUS.
MARS carré à PLUTON et carré à URANUS.
JUPITER carré à VÉNUS.

Et malgré cela de bons sextiles et Trigones ainsi qu'une conjonction MERCURE-LUNE, et ASC-SOLEIL.

Marié en juillet 1882 avec Marie Renée JOUVIGNÉ, originaire de RENNES, née le 2 juillet 1864, à 20 h, Route de St MALO... sous le signe du CANCER....

Ils sont les parents  de 3 enfants dont le premier est arrivé avant le mariage et a été reconnu lors de celui-ci.

Marie Renée JOUVIGNÉ a profité de la 7ème incarcération de son mari pour demander le divorce alors que la petite dernière : Adèle a à peine deux ans. 
C'est une petite femme soignée, sympathique. (SOLEIL-VÉNUS) 
Le divorce lui est accordé aisément du fait des mauvais traitements que son époux, multirécidiviste, lui infligeait. 

AIR 4
FEU 2
EAU 3 + MC
TERRE 1 + ASC
Cadran NORD-OUEST dominant 
On remarque l'opposition PLUTON-JUPITER, les carrés SATURNE-SOLEIL, NEPTUNE-SOLEIL, SATURNE-VÉNUS, NEPTUNE-VÉNUS
les conjonctions MERCURE-URANUS, MERCURE-LUNE, LUNE-URANUS, VÉNUS-SOLEIL, JUPITER au MC
le trigone JUPITER-SOLEIL (quelque peu contradictoire avec le carré SATURNE-SOLEIL)
quelques sextiles  également....

Libre donc, la blanchisseuse s'est mise en ménage avec un certain François LECOUTURIER d'un naturel très affable, mais c'est un médiocre...sans véritable profession qui souffre vraisemblablement de goutte. 

À sa sortie de prison en Novembre 1894 où il vient de passer 5 ans et malgré son divorce, Pierre DAVORY se rue chez son ex-épouse et rapidement reprend la vie de famille  malgré le deuxième partenaire. Il semble bien que l'épouse attendrie par ses enfants qui réclamait la présence de leur père ait cédé, d'autant que Pierre DAVORY revenait avec de l'argent. (résultat de son travail en prison). Dans cette grande pièce vivront ainsi l'épouse, l'ex-mari et l'amant qui à tour de rôle ou même ensemble, s'ébattront dans une promiscuité jugée abjecte....devant les 3 enfants présents lors des coucheries de ces 3 individus. 

Rapidement, Pierre DAVORY reprend ses activités habituelles : larcins, vols par effraction ; il prend des risques démesurés pour de petites choses : beurre, chaussures, montres, légumes, vin, lits,...

Un soir de la mi-mars 1895, il opère à proximité de chez lui, rue Legraverend ; il force la cave d'un particulier, pour lui dérober vin et cidre qu'il ramène à son domicile en plusieurs étapes. Un agent de police qui rentre chez lui au N° 37 remarque la silhouette de notre voleur en possession d'un lourd panier ..

Alors que le jeune policier s'apprête à questionner le cambrioleur, tendant la main vers le couvercle du panier, Pierre DAVORY sort un couteau et porte un coup sur le visage de l'agent, l'agrippe par sa veste et lui porte plusieurs coups (14) mais l'agent sort son arme et tire un coup de semonce pour que son agresseur se calme ; il n'en est rien. Alors tirant un nouveau coup, il blesse à la tête notre malfaiteur. Le bruit et les cris ont alertés les voisins ainsi que l'épouse de l'agent -enceinte- qui sort en chemise de nuit. Pierre DAVORY ensanglanté se jette sur elle et lui assène quatre coups puis prend la fuite. 

Les secours arrivent rapidement pour venir en aide au jeune agent et à son épouse. L'enquête démarre aussitôt. Les témoignages sont précis et rapidement la Police arrive au domicile du couple où ils trouvent le blessé que son épouse tente de soigner...mais surtout découvrent une caverne d'Ali-Baba où est entreposé le butin de notre homme.

Les trois comparses : Pierre, Marie Renée et François sont arrêtés. Le dernier, étant malade, comparaîtra lors d'un autre procès. Le couple DAVORY comparaît en mai devant la Justice. 

Marie Renée qualifiée de faible, de marginale, de  receleuse prend 5 années d'emprisonnement. 

Bénéficiant d'une chance inouïe, malgré le nombre de coups portés, l'agent est en vie ainsi que son épouse enceinte, Pierre DAVORY dont le travail de l'avocat n'a pas été simple, est condamné.... pour avoir déshonoré la vieillesse de son père, honnête travailleur, ....reconnu coupable d'avoir agi pour nourrir les siens, est donc condamné à Mort.

Une grâce bien entendu lui sera accordée. Il échappe à la guillotine et est condamné aux travaux forcés à perpétuité. La Guyane le recevra. Il y arrive le 11 juillet 1895. Il tente bien une évasion en juin 1901 mais est repris le jour même.  Il verra sa peine commuée en 20 ans ....il est donc susceptible de rentrer au pays en 1915...La mort le surprend en Mai 1907.


Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

vendredi 23 novembre 2018

Deux Ogres à RENNES

Bonjour, 


cette Histoire singulière nous conte celle de deux Ogres dans la ville de RENNES

Dans les Histoires pour enfants, celles qui font frissonner, trembler sont généralement celles où les monstres sont présents, les Ogres notamment....
illustration Giliane BOURDON

RENNES   1894

Un homme, Piere Marie HILLION, employé de commerce un temps puis aide chaudronnier,... une femme, Marie LE COADOU, Tailleuse (couturière), un couple qui se marie en Novembre 1882, trois enfants vont naître de cette union : deux filles et un garçon.

Bientôt trois orphelins de leur maman puisque celle-ci décède à l'âge de 31 ans, en Juin 1891.
Eux-mêmes n'ont que 5, 3 et 1 an.... bientôt placés chez une nourrice pour permettre au père de continuer son activité aux ateliers de la Gare de RENNES.
Moins d'un an plus tard, c'est son père qui décède. 
Le père est né le 26 juillet 1861 à RENNES à 1 h 30......sous le signe du LION.

Le mari seul, chargé de famille, va bientôt faire la rencontre d'une autre femme : Victorine BESNIER, femme plantureuse, au physique ingrat dit-on.

La belle-mère : Victorine BESNIER est née sous le signe du CANCER, le 28 juin 1859 à 9 h à NOZAY (Loire Atlantique) ; elle est blanchisseuse. 
SATURNE est au carré de MERCURE du petit Aristide, fils de son époux. 
la conjonction MERCURE-MARS est au carré de la conjonction MARS-URANUS de l'enfant.
la conjonction URANUS-LUNE est sur le PLUTON de l'enfant
SATURNE en Maison 12 est au carré de PLUTON

Bientôt le couple d'amants reprend le petit garçon issu du premier mariage, au sein du foyer mais très vite, celui-ci étant le reflet de sa mère, va subir de mauvais traitements : manque de nourriture, manque de soins, coups répétés...
Le petit garçon sera un temps renvoyé chez sa nourrice suite aux plaintes des voisins pour maltraitance.
Aristide est né le 6 mai 1888 à 5 h à RENNES ; il a 3 ans quand sa mère meurt et sa vie de misère ne fait que commencer. 
La conjonction MARS-URANUS est au carré de la conjonction MERCURE-MARS de sa belle-mère. 

Mariés en Juillet 1893, ils sont autorisés à faire venir  l'enfant chez eux ;  les privations de nourriture et d'eau reprennent ainsi que les coups de poing, de pieds, de balai, les gifles pleuvent sur l'enfant à peine vêtu. Le père encouragé par la marâtre se déchaîne. 

Le 6 janvier 1894 à 19 h 30  l'enfant est retrouvé mort par le père, enveloppé dans un drap blanc. Le 7 janvier 1894 le père déclarera le décès en mairie.

Deux jours plus tard, le 9 janvier 1894, la Police arrête le couple pour coups et sévices graves sur la personne d'un enfant de 6 ans. 84 coups (plaies, contusions, oreilles arrachées)  ont été dénombrés sur le petit cadavre par le médecin qui l'a observé. L'enfant décédé à la suite d'hémorragies et de contusions cérébrales. L'ensemble camouflé par de la poudre de riz  et de la charpie pour dissimuler les plaies. 

Le 1er mars 1894, le père et la belle-mère sont présentés devant la Justice.
Au Tribunal, le père se cache derrière les excuses de son travail qui l'empêchait de voir ce qui se passait chez lui....mais des témoignages de  clients de l'auberge où il se rendait, l'accablent. Les voisines qui apportaient en son absence de la nourriture à l'enfant racontent, elles aussi, le calvaire subi par le gamin de 5 ans.
La belle-mère assume les coups portés contre le petit mais les limite, mettant en cause les enfants de l'école ce que l'enseignant réfutera.  

Reconduits à pied dans leur geôle à la fin de cette première journée du procès, ils sont hués par une foule en colère. 
La deuxième journée est déconcertante : on apprend que la première épouse fut renvoyée par ses employeurs pour "moeurs légères" du fait  de son mari, homme cruel, sans entrailles et sans coeur.

Les avocats ont du mal à déterminer lequel des deux est responsable du coup fatal....Le verdict va tomber. Pour les Ogres  la peine capitale.....Le père hurle son innocence. La belle-mère pleure. Le public est calme mais la sortie du Tribunal reste compliquée malgré le peloton de gendarmes et un détachement de militaires pour assurer le départ des deux condamnés.

Cependant, nous sommes dans une période politique où les grâces sont largement accordées. C'est ainsi qu'ils échappent à la guillotine et devront finir leurs jours en réclusion perpétuelle......


isalucy23@orange.fr

mercredi 21 novembre 2018

Roman d'Amour et de Jalousie

BONJOUR,


"L'amour sans la jalousie n'est pas l'amour" citation de Paul LÉAUTAUD

C'est globalement ce que notre cantatrice devait penser au début du XXè Siècle quand elle a tiré sur sa rivale. Une nouvelle histoire bien singulière : un homme, une femme...donc un couple, bien installé dans la société....et une jeune maîtresse, femme de petite vertu....

Berthe Eugénie Augustine ROZETZKY est née le 20 mai 1878 à 10 h dans la capitale bretonne.

trop FEU : 4+ASC+MC   TERRE : 5  Carences : EAU : 1 AIR : 1             sur l'Horizon : 7

Berthe est issue d'une famille d'artistes ; c'est une musicienne de talent, elle a participé à quelques concerts classiques ; sa jeune soeur cadette de 7 ans, Marthe, est une chanteuse d'opéra renommée. Leur frère : Lucien, né en 1882 sera professeur de musique.  La famille a des origines polonaises. Le père (décoré de la médaille militaire) est industriel négociant puis  mécanicien avant d'être fabricant de chandelles.  Les 2 filles ont été élevées à RENNES bénéficiant d'un enseignement  religieux au pensionnat de la Sagesse puis à l'Immaculée Conception. La famille est à l'aise mais quand Berthe se marie avec Albert LECLAIR en Septembre 1898, elle est mineure et ne bénéficie d'aucune dot alors que son bien-aimé dispose d'une petite fortune léguée par sa famille.

Albert LECLAIR  a 6 ans de plus que son épouse. Il est né à Beaumont sur Oise en Seine et Oise mais sa famille est Bretonne ; ses parents Eusèbe et Annette sont décédés quand Albert tombe amoureux de Berthe et qu'il l'épouse. Il a bénéficié d'un petit pécule laissé par ses parents  mais très vite, addict au jeu, il dilapide cette fortune et il doit reprendre le chemin de la capitale pour occuper un poste d'ouvrier dans une teinturerie. Il passe contremaître, reprend son activité sportive de cycliste et représente bientôt une grande marque sur Rennes. Ils reviennent en Bretagne avec un statut social plus confortable et Berthe qui s'est, par le passé, déjà montrée jalouse des relations que son mari entretient avec les personnes du sexe opposé, se montre de plus en plus tyrannique.(SOLEIL-PLUTON)  Les crises de jalousie entrecoupées de séances d'autoflagellation, de crises de larmes, de violence reprennent. Elle le menace même de suicide quand elle a des soupçons sur sa fidélité.
Deux enfants sont venus sceller leur union  un fils : Paul et une fille : Renée Vincente (1905) à qui il semble bien que Berthe n'accorde pas tous les bons soins.
SOLEIL sur 29° TAUREAU -  Un homme robuste, un fouet à la main, chasse devant lui deux esclaves enchaînés....

Albert, lui, considère que son épouse est "maladivement jalouse" et que "son avidité amoureuse est sans pareille" ;  il conviendra plus tard qu'il a donné prise à  cette jalousie par sa conduite infidèle....Oh de bien fugaces relations...!
D'ailleurs, Berthe a dû subir une ablation des ovaires et de l'utérus et Albert a cru, un temps, que les ardeurs de son épouse seraient calmées. Mais Berthe est toujours éperdument amoureuse de son mari. "Quand j'aime, j'aime beaucoup et j'aime aussi qu'on me rende la pareille ! "(p139 Ch. BELSER- les grandes affaires criminelles d'Ille et Vilaine).  Elle est vite avertie par sa modiste, Mme RENAULT, rue Lanjuinais, que son  époux a une maîtresse, une jeune maîtresse ; et celle-ci l'accompagne bientôt dans ses déplacements. aussi quand, elle reçoit des lettres tendres de son époux écrites lors de ses déplacements, qui lui narrent les difficultés rencontrées dans ses fameuses démarches,(22/03/1912 p 111 du dossier du procès)  elle n'est pas dupe.
Elle entame bientôt une demande de séparation (22/6/1912) suivie quelques jours plus tard d'une rétractation. URANUS est en VERSEAU à cette période au carré de son M.C. L'ordonnance de non-conciliation du 1er juillet prévoit l'appartement, la garde des enfants, le paiement de la pension des enfants et celle de l'épouse, la disposition d'un véhicule et d'un poney y compris le picotin...à la charge du mari. Mais là encore, Berthe, reviendra sur sa décision de séparation. Elle annule cette démarche car ce serait laisser la possibilité à son mari de continuer avec sa maîtresse et cette idée lui est insupportable.

La maîtresse :

 TERRE : 4+ASC soit 5      AIR : 3     EAU : MC+1   FEU : 2                 sous l'Horizon ; 8

Jeanne Madeleine OBITZ est née le 1er Avril 1892 à 2 h du matin à Rennes au sein d'une famille travailleuse ; son père est comptable avant d'être employé du gaz. Le père, originaire de Hartzviller en Moselle, a 41 ans quand Jeanne vient au monde, sa mère elle  n'en a que 22 ; elle est modiste et fille de chapelier ; Il est veuf d'un premier mariage, fils de verrier domicilié à Lyon. 

Jeanne et Albert se rencontrent dans la galerie de la poste centrale au début de l'année 1912. De flirt l'aventure devient plus sérieuse.  La Demoiselle vit de ses charmes, une fille "perdue", une professionnelle...diront certains. Sous le charme de la demoiselle enjouée,(SOLEIL-JUPITER) fraîche et gentille (VÉNUS TAUREAU - LUNE GÉMEAUX en M.5)  le mari est redevenu insouciant et conscient du tort qu'il fait à son épouse farouchement attachée à qui il écrit : "Si je croyais que tu serais plus heureuse en me quittant, je te le conseillerais sans arrière-pensée. Mais je ne le crois pas..."  

Or, en ce mois de Juillet 1912, il louvoie ; devant la menace du divorce, devant les menaces de Berthe faites aux parents de la jeune maîtresse, il promet à Berthe...sur la tête des enfants qu'il quittera Jeanne. .....à Jeanne, à son tour désespérée, il dit qu'il l'aime, il lui demande de patienter..quelques jours.

**********

15 Juillet 1912, 8 h, Charles vient de quitter l'immeuble de sa maîtresse encore drapée dans son peignoir clair sur lequel se détachent des bouquets bleus ; armée d'un pistolet acheté le 13 juillet, Berthe qui guettait sa sortie, a monté rapidement l'escalier, poussé la porte de l'appartement de la maîtresse, crié : "je vais me venger !"  tout en levant l'arme vers Jeanne en pleine conversation avec une voisine.
JUPITER sur 7° Verseau : Un homme ...ayant tiré son épée du fourreau en transperce une cible faite d'une poupée molle...
Le coup part, la balle traverse l'oeil gauche, le corps tombe lourdement sur le plancher perdant au passage un des chaussons grenat, elle s'affale lourdement sur le sol. La voisine : Mme LECAMUS s'est d'abord plaquée au sol, prise de panique, puis s'est enfuie pour se mettre à l'abri. Mme LECLAIR est redescendue, croisant au passage des voisins à qui elle dit s'être vengée ; au commissariat du 1er arrondissement où elle s'est rendue, elle avoue son crime et attend sa punition.

Ce 15 juillet 1912 URANUS est au carré d'URANUS natal conjoint au M.C. et carré à MERCURE natal dans le thème de Jeanne OBITZ . URANUS natal est sur un degré dit de "bêtise méchante" que l'on retrouve également dans le thème de COLUCHE, d'Oscar PISTORIUS, de Florence ARTHAUD, ....Un champ d'épis mûrs brisés par un vent d'orage...
Après un procès qui divertit ou passionne le public rennais (pas moins de 5 articles dans la presse du mois de juillet (courrier de Rennes et journal de Rennes) et encore 4 articles en Novembre lors des débats).
Berthe écopera de 5 années de prison, d'une lourde amende à verser à la famille de la jeune victime coupable du piège d'amour dans lequel le mari volage est tombé.  

Ils ne divorceront pas.  Charles décède sur RENNES. Jeanne décède sur VITRÉ mais sera inhumée sur RENNES.



Bonne Lecture, 

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