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jeudi 28 mai 2020

Bérangère....

BONJOUR,

Le prénom d'origine germanique Bérangère se fête le 26 Mai.
L'Histoire de Bérangère débute à la lisière de la VENDÉE et de la CHARENTE MARITIME ;

En 1853, le 17 mai, à 8 h 30, Bérangère Marie Adèle naît dans la petite commune de Ste Radégonde des Noyers (85)

Elle est l'une des filles du couple que forment Jean Mathurin PHELIPPON et Marie Rose CARTRON dont le mariage, 5 ans plus tôt, a été célébré à MARANS en CHARENTE MARITIME.

acte de mariage

Elle naît sous le signe du TAUREAU où pas moins de 7 planètes au-dessus de l'Horizon se trouvent.
Certains éléments sont concentrés ce qui entraîne :

Une abondance de TERRE avec 7 planètes en TAUREAU et une LUNE en VIERGE
Un peu de FEU  avec le M.C BÉLIER et JUPITER en SAGITTAIRE
Un peu d'EAU avec un ASC CANCER et NEPTUNE en domicile POISSONS
Aucune planète en AIR d'où une carence en AIR


Bérangère n'est pas scolarisée, elle ne saura jamais ni lire, ni écrire. 
Elle a 10 ans quand elle vit son premier traumatisme : son père va décéder, à l'Hospice de Luçon, le 11 janvier 1864, sans doute d'une pleurésie.

Sa mère, chargée de famille, reprend rapidement un emploi de servante à VOUILLÉ-Les-Marais (85)
Elle y fera la rencontre d'André LIMOUSIN qu'elle épouse, en secondes noces, en 1871

Six ans plus tard, Bérangère Marie Adèle PHELIPPON  prend, à son tour, pour époux, Pierre Jean Benjamin Eugène COUTANCIN de VOUILLÉ-les-Marais ; leur mariage y est célébré le 18 avril 1877.

Tout semble aller pour le meilleur.
Un premier enfant, un fils : Eugène Benjamin Théodore arrive sous le signe du CAPRICORNE, un second héritier, deux ans plus tard : François Honoré Eugène,
suivi l'année d'après, d'une fille : Marie Berthe Adèle.

La ferme, les vignes et ses dépendances les occupent beaucoup.
Le temps a passé et voilà qu'une petite Berthe Marie Eugénie survient en février 1895, soit 14 ans après la benjamine.

C'est cette année-là que le plus jeune des garçons : François Honoré Eugène, 15 ans, choisit de détruire un engin de pêche ; il se voit condamner par le Tribunal correctionnel de Fontenay le Comte à une amende de 5 francs.

Ce n'est pas fait pour arranger les affaires de la famille ; la santé d'Eugène, le père, est défaillante.
Il a 43 ans passés quand le 12 mars 1898,  il décède aux Huttes du Grand Marais, dans leur propriété, laissant derrière lui, une femme éplorée et des affaires en désordre....avec des enfants encore mineurs.
Il semble que l'Histoire de la famille soit faite de boucles...Comme sa mère, la voilà dans une situation très précaire, contrainte, seule, de faire face à l'avenir des siens.

Le "Grand", 1,65m, qui est aussi l'aîné, Eugène Benjamin Théodore épouse l'année suivante, courant Octobre 1899, Marie Clémence BOURDET et s'installe à Poiré sur Velluire.

Le second, François Honoré Eugène (1,59 m) est incorporé en Novembre 1901 ; il part sous les drapeaux faire son armée.

Les choses ne s'arrangent pas pour Bérangère, ses enfants sont bientôt en droit de réclamer leur part d'héritage, tant et si bien que le 18 Octobre 1903, la vente des biens par licitation est autorisée sous le contrôle des avoués RODIN et MOUSSAUD ainsi que du Notaire, Me RAISON et du subrogé tuteur, Florentin VRIGNAUD,  de la jeune Berthe Marie Eugénie.

Une parution a lieu dans la presse le 24-09-1903 pour avertir les éventuels acheteurs :



Bérangère part dans un hameau proche : au Sableau, traînant, avec elle, la plus jeune de ses filles.
Elle a trouvé un emploi de domestique chez M. ALBERT, marchand de bêtes.

Berthe Marie Adèle s'est placée comme servante chez M. THIRÉ, ferblantier à MARANS, dans le département voisin.

François Honoré Eugène, atteint d'une bronchite chronique revient une première fois en janvier 1904, au bercail, réformé temporairement ; en Novembre 1904, réformé définitivement, il quitte l'armée.
L'année suivante, il se marie.

Bérangère est restée proche de sa belle-soeur : Marie Adelina COUTANCIN, bien que de 10 ans plus âgée qu'elle. Marie est mariée à Jean Louis PLAIRE et vit à CHAILLÉ-Les-Marais.

Le frère de celui-ci, devenu veuf, s'intéresse de près à Bérangère qu'il connaît bien.

Bérangère souffre toujours de dépression depuis la mort de son époux.
Elle est seule, très attachée aux biens terrestres elle souffre d'avoir perdu sa maison, ses champs. 
Persuadée qu'elle dépense trop par rapport à ce qu'elle gagne, elle se prive.
Est-ce pour cela qu'elle accepte bientôt la proposition de mariage qui lui est faite ? 

Les promesses de mariage sont publiées et le 12 Novembre 1906, elle épouse Jean Simon Auguste PLAIRE.

Si les choses semblent s'arranger dans la vie de la Vendéenne, il n'en est rien.
Bérangère est reprise par ses angoisses. Elle cauchemarde, souffre de hantises. 
Les phénomènes s'accélèrent.
Des envies de suicide la prennent à la vue du puits de son voisin.
Un autre jour, elle tente de se pendre dans la grange mais la douleur est si grande qu'elle reprend ses esprits et parvient à dénouer la corde. 

Avertis, ses enfants et son mari la réprimandent d'abord.
Elle tente de les rassurer et promet de ne plus attenter à ses jours.

Mais les troubles la reprennent. Paranoïaque, elle est persuadée qu'on veut sa mort.
Pire, il lui arrive de réveiller son époux et de lui demander de la brûler sur la grande route.
On la retrouve parfois en chemise dehors, en pleine nuit ; ses voisines sont les témoins de ses "folies".

Augustin a peur pour sa femme. Après avoir consulté un médecin, il fait une demande d'internement. Le 6 mars 1910, le Maire de la commune : Auguste ALBERT, diligente une enquête auprès des habitants. Les témoignages sont nombreux et le Dr FLEURY atteste que Bérangère ne souffre d'aucune tare héréditaire mais qu'elle tient des propos incohérents, que ses idées suicidaires, son état de fatigue, son air hagard  nécessitent son internement ; il est donc décidé de son entrée à l'asile.

Le 17 mars 1910, la Grimaudière à LA ROCHE SUR YON lui ouvre les portes.



Deux jours plus tard, le conseil municipal concernant cette admission forcée tranche sur la part contributive de la famille  et opte pour une prise en charge totale de ses soins.

Le 17 Octobre 1911, à 11 h 45, Bérangère décède à La Grimaudière, d'une tumeur à l'abdomen.



Elle n'assistera pas au mariage de sa petite dernière en 1916 à MARANS, et ne saura jamais que son aîné fera un mois de prison en 1912 pour abus de confiance.
Elle ne saura rien non plus de cette Grande Guerre 14-18.


Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr