samedi 7 juin 2025

FALCOZ Jean Marie : une vie de galère

BONJOUR,

Jean Marie FALCOZ est né le 16 septembre 1899 à 13 H à Rive de Gier (42) d'une mère "célibataire" : Antoinette FALCOZ, 31 ans d'une famille de verriers.  Mais il n'a aucun goût pour ce métier et ne semble pas non plus se plaire dans ce village. Il s'enfuit à 14 ans. Il monte à bord d'un bateau de guerre en pleine campagne des Dardanelles


On note de nombreux carrés : SATURNE carré à MERCURE, SOLEIL carré à NEPTUNE,VÉNUS carré à NEPTUNE,  carré MERCURE-PLUTON, carré MERCURE-URANUS, demi carré MARS-MERCURE, et à travers tous ces carrés la conjonction SOLEIL-VÉNUS (charme, gentillesse...)
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SATURNE en Maison 12 - au cours de sa vie, la personne peut avoir affaire à la justice, risquer même de se voir emprisonner, pour certains seulement ce fut le cas, pas uniquement pour des raisons "judiciaires"d'ailleurs, et d'autres s'en sont plutôt bien "tirés"....

On ne peut absolument pas tenir compte d'un seul et même élément ou aspect pour affirmer qu'il y aura incarcération. SATURNE étant celui qui prive, sanctionne est également signe d'élévation et de "fin de vie" et se trouvant dans la maison XII (retrait, isolement) peut tout aussi bien signifier que cette fin de vie se passera en reclus, ou dans un milieu hospitalier,  "immobilisé" sur un lit et non pas "emprisonné aux Baumettes" 

Il a 15 ans quand il commence à goûter aux cellules....le cachot d'un navire pour s'être embarqué clandestinement à Toulon. Relâché après une bonne semonce, il est admis à suivre la Campagne. Mais on le retrouve rapidement derrière des barreaux durant  2 jours, à la suite d'un vol. 

Il réussira à se faire incorporer dans la Marine et à être un bon marin, même si, il a plusieurs fois maille à partir avec ses chefs. 

L'année de ses 16 ans, il monte vers Lyon, travaille un temps comme charpentier ; là encore, il fréquente plus assidûment les bistrots de la Croix Rousse, les maisons de la "Guille" ou des Terreaux, que le chantier sur lequel il est attendu.  
Les Terreaux à LYON
Cette fois-ci, ce sera un mois à la prison St Paul, pour coups et blessures. La Marmite du Diable lui ouvre ses portes.
En janvier 1917, un nouveau mois de cellule pour outrages et rébellion.

MERCURE carré à SATURNE est un aspect difficile pour quelqu'un qui ne veut pas prendre le temps d'apprendre. Car justement, là, on a besoin de temps. 
On peut ainsi manquer de patience, alors qu'il en faudrait. Il y a des difficultés à gérer le temps, à calculer la charge, à mesurer, à graduer, des difficultés à se concentrer également peuvent apparaître. 
Un manque de tolérance est possible. 
On peut être bloqué dans son commerce, dans ses mouvements, dans ses déplacements. 
Un échec à un examen est envisageable. 
D'où de possibles interventions de l'État (SATURNE) dans nos comptes, nos déclarations,(fisc), lors d'un permis de construire ou de conduire, un manque de diplomatie, ou encore une difficulté à accepter les codes. Les projets ou des réalisations ne vont pas jusqu'au bout, 

À cette période-là, un système de colonie pénitentiaire est mis au point pour les "jeunes récidivistes" à qui on offrira jusqu'à leur majorité, la possibilité d'apprendre un métier. C'est ainsi qu'un "billet" lui est offert à la suite de ces condamnations pour une durée longue....il apprendra le métier de forgeron jusqu'à ses 25 ans.

Mais entretemps, l'Armée l'avait appelé sous les drapeaux en 1921....Ne s'étant pas présenté (et pour cause) il lui est fait le procès de désertion.  Ainsi notre "déserteur" est libéré en avril 1924 de sa colonie pénitentiaire. Il incorporera le 2ème bataillon d'Infanterie au MAROC en mai 1924 jusqu'en septembre.

En 1925, il est arrêté alors qu'il tente de dérober un coffre fort contenant 300 000 frcs ; pour lui, ce sera 3 ans à la prison St Jean. À sa sortie et après quelques autres mauvais coups, il se dirige vers la capitale. À Bobigny, il fera la connaissance d'Aline POTEAU de 20 ans son aînée. Il s'agit de la fille d'un Juge de tribunal de commerce. Il ne lui racontera rien de son passé. D'ailleurs, il est devenu : Edmond DEVILLERS. Auprès d'Aline, "Edmond" est soigné comme un coq en pâte, nourri de bons petits plats, logé dans une maison avec jardin. Il s'est pris au jeu du bonheur....Il a même écrit à ses anciens copains pour leur donner sa nouvelle adresse !....

27° BALANCE où se trouve MARS : Un cottage rustique, mais coquet, dans un jardin simple et bien tenu par son propriétaire. Un beau cèdre ombrage un côté de la maison.

C'est ainsi qu'un beau matin la Police -sur les indications d'un certain DURAND- le faux Edmond DEVILLERS, taillant ses rosiers, est arrêté dans son jardin sous les yeux ébahis d'Aline. 

Carré SOLEIL-NEPTUNE  des risques de fraude, de vols, de mensonges répétés, d'erreurs, des erreurs d'interprétation, de choix, qui tournent en notre défaveur.

On peut ajouter le risque en mer, le risque de rapt, d'enlèvement, le détournement de biens, de rôle, ...on est trahi, on vit un cauchemar, les buts imprécis de l'activité sont source de problèmes, c'est irréalisable ou on se laisse influencer, berner.
Les périodes de dépression sont donc à craindre, périodes où l'on perd pied, où l'on se laisse séduire par les médicaments, par l'alcool, les paradis artificiels dont on peut craindre des addictions.

C'est pourquoi, Aline qui est amoureuse ira l'épouser en prison, le 4 février 1929. 

Le premier mars 1931, elle est là sur le quai souriante pour son retour. Il semble bien que le bonheur simple ne soit pas fait pour lui. Il a besoin de plus : ses rencontres avec ses potes ont repris. Là, au fond d'un bar, autour d'une table, on met au point le futur coup, arme en main, en faux policiers, un coup qui se fera contre un centre d'accueil d'allemands et d'autrichiens, au 15 rue du Docteur GROULT. 

Il n'aura pas le plaisir d'en profiter. Quelques jours plus tard, il est saisi au collet. 

Les sanctions tombent : Infraction à l'interdiction de séjour en janvier 1932 : 8 jours de cellule. Le 30 septembre le dossier est à son comble : la relégation - exclu colonial- lui est signifiée après l'usurpation de fonctions (faux policiers), le recel et l'infraction à l'interdiction de séjour.

Départ pour St Martin de Ré  décidé le 6 avril 1933, il y arrive en décembre. La direction suivante : Saint Laurent du Maroni. Une unité sans nom, sans nombre, sans avenir.
Sa femme, elle-même, découragée par ces récidives si constantes demande le divorce, vend la maison et quitte Bobigny avec le désir de ne plus jamais le rencontrer. Le 15 juillet 1938, il en est fini de ce mariage.
MC 13° BALANCE : un pilier de marbre au carrefour de plusieurs routes....BONHEUR...MALHEUR

Juillet 1940, le Colonel CHANDON, à bord d'un navire français, amarré dans les eaux hollandaises, -car interdit à CAYENNE- venait à travers les colonies d'Amérique, avec l'accord du Général DE GAULLE, embarquer tous les hommes sans distinction de rang ou de passé, qui accepteraient de se battre, de mourir pour la FRANCE, au sein de la Marine Libre. Ils seront 187, qui à bord de pirogues, rejoindront le navire. Les beaux gestes de Jean Marie FALCOZ allaient ici commencer. Février 1941, ils quittent la GUYANE direction le Surinam, la Pointe Noire, le Moyen Congo, pour un long périple :  sur le Savorgnan de Brazza, sur le croiseur anglais : Chitral, (Mourmansk, escorte des convois de Russie) sur le croiseur Montcalm
le Savorgnan de Brazza en 1935
23° VIERGE : Un beau vaisseau, toutes voiles déployées, fend les flots doucement agités. 


Détaché à MADAGASCAR durant 18 mois, pour la surveillance du MOZAMBIQUE, ALGER, la Côte Normande, l'ITALIE, il est parti comme simple marin  et termine cette épopée marine au grade de maître. 

Les honneurs enfin : la Croix de la Libération. Un écu de bronze poli de 33 mm * 30 mm portant un glaive (insigne du combat) de 60 mm * 7  dépassant , surchargé d'une croix de Lorraine (pour la France Libre) noire.(deuil de la France) ; les couleurs du ruban : vert dominant pour l'espérance de la Victoire. Au revers : PATRIAM SERVANDO-VICTORIAM TULIT  En servant la Patrie, il a remporté la Victoire.  

Plus de bagnard, mais un héros désormais ! un héros qui rentre à TOULON le 29 janvier 1945.

Lui qui avait charmé tant de filles, tant de femmes, désormais souffrait d'un nez gonflé, non pas un roc, un pic, un Cap, une péninsule...  Pas de quoi se moquer. Un tubercule gonflé, coloré de reflets bigarrés.

Direction Hôpital de l'Antiquaille à LYON
Là-bas, son passé ressurgi : MADAGASCAR, ses fonctions auprès d'une colonie, au service du courrier et du ravitaillement....une colonie de lépreux où il n'aurait pas fallut qu'il mette pied à terre,  compagnonner et boire avec les résidents, les reclus de l'île  infectés et non traités.  
La Lèpre !  Mycobacterium leprae. Des gouttelettes avaient suffi dans un contact rapproché et fréquent.

Un nouveau fléau. En mars 1947, Jean Marie FALCOZ s'épanche auprès d'un journaliste : Georges SINCLAIR pour France Soir. Il raconte ses mauvais coups, ses erreurs, lui le voyou qui croyait avoir été purifié par le feu de la guerre.

Bonne Lecture,
isalucy23@orange.fr

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