dimanche 14 juin 2020

Une blague de trop....

BONJOUR,


L'histoire de ces deux frères se situe dans une petite bourgade proche de Pacy-sur-Eure, à Aigleville.

Quinze années séparent les deux garçons ; leurs parents mineurs au mariage sont ainsi les parents de plusieurs enfants dont quelques garçons. Leur père est le garde particulier du Château d'Aigleville.


François Louis GOBERT est né  sous le signe de la BALANCE, le 2 Octobre 1861, à 5 h du matin.



Son thème natal présente une carence en FEU et une dominante TERRE (TAUREAU et VIERGE).


Un stellium en VIERGE, en Maison 12, avec MARS conjoint à l'ASC est remarqué d'autant qu'il est est au carré d'URANUS.
Lilith et PLUTON conjoints en TAUREAU, en Maison 8 opposés à VÉNUS.
PLUTON au demi-carré du M.C.

François Louis Léon est d'un caractère violent....sa mère : Éléonore DUTEURTRE, couturière, dit de son fils que c'est un incorrigible coléreux.
La femme LEROUX, cultivatrice dans le même bourg raconte que quand il se met en colère, il devient blanc. Elle ajoute qu'il a souvent menacé sa fille, lors de jeux, en lui disant : "si tu pleures, je te couperai le cou avec mon couteau".

C'est ainsi qu'à 13 ans, à la suite de coups et blessures lors d'une bagarre, il est envoyé jusqu'à ses 20 ans, en colonie pénitentiaire correctionnelle, à 25 kilomètres de chez ses parents, à GAILLON, aux Douaires.
Colonie des Douaires 

Préparé à l'armée, il est ensuite engagé dans un régiment de dragons où il est rapidement nommé brigadier....
Mais, parce qu'il y a un mais....il répond à un supérieur de façon inconvenante.

Alors le voilà de retour dans sa famille....où se trouve le benjamin : 

Léon Théodore Alexis né en 1875, le 7 janvier.




Léon Théodore Alexis est né sous le signe du CAPRICORNE. Le gamin est vu par son frère comme un garçon taquin "qui le fait marcher", intelligent, plus intelligent que lui selon ses propres paroles.
François lui aurait souvent demandé de le laisser tranquille, de ne pas se moquer de lui  mais Léon lui "faisait des niches" 



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On dit que le CAPRICORNE est un "pince sans rire"., qu'il sait user de son flegme pour plaisanter.
Ce jour-là, ce 23 avril 1885, vers 16 h, le petit frère s'est montré particulièrement moqueur,  du haut de ses 10 ans.
Et c'est la blague de trop pour François qui n'apprécie pas ces moqueries répétées.
Il ne les supporte plus.

Il se saisit du couteau dont il s'est servi durant le repas et qui se trouve, on ne sait pourquoi, encore sur la table ; il le plante dans la gorge de l'enfant qui tombe à la renverse en entraînant son aîné avec lui dans sa chute, lui infligeant dans le même temps des griffures.
La vue du sang qui gicle abondamment lui fait réaliser son geste meurtrier....

Il va aller en prison !

Il doit cacher son méfait.....ou bien faire disparaître le corps.

Les idées les plus macabres l'envahissent.

Il commence par disséquer le corps du jeune gamin ....mais après trois quarts d'heure de dépeçage, avec son simple couteau et couvert de tout ce sang, il abandonne tant cela lui semble fastidieux.

Tant pis, il racontera une histoire....

Ainsi, après avoir jeté dans la mare quelques objets de valeur, se rend-t-il au château retrouver son père effaré de sa tenue mais qui écoute avec attention son si particulier récit : 4 hommes sont venus, l'ont violenté tant et si bien qu'il s'est évanoui ; à son réveil, il a trouvé son jeune frère à son côté démembré, baignant dans le sang. François pleure alors à grosses larmes.

Son père court chez lui et constate le carnage avec effroi. Malgré l'immense chagrin qui l'envahit, il garde ses esprits et s'en va prévenir la gendarmerie de Pacy-sur-Eure.

Le maréchal des Logis, après les premières constatations d'effraction et d'homicide, débute son enquête. Il commencera par faire vider la mare.....et au grand étonnement de tous, on y retrouvera les objets volés par les malfaiteurs.  Ainsi, les 4 voleurs n'ont rien emporté. La thèse du vol s'évanouit.

Reste le crime du jeune garçon à élucider.
François est réinterrogé sur sa tenue ensanglantée.
Il ne faut pas longtemps aux gendarmes pour faire avouer François.

Deux mois plus tard, le 24 Juillet 1885, la Cour d'assises d'EVREUX siège ; le Tribunal statue sur son sort devant une salle comble.
La déposition du père de l'accusé et de la victime, les larmes aux yeux, produit une vive émotion.
Celle du meurtrier présumé faite sur un ton calme, paisible, sans émotion, fait froid dans le dos à certains spectateurs ; d'autres sont au bord de l'écoeurement.
Les avocats ont bien entendu des avis divergents ; pas de préméditation...mais pas de folie non plus.
Il s'agit bien d'un meurtre avec tentative de dissimulation de son geste.
La peine capitale est réclamée.
Les Jurés ne se retirent que peu de temps.
On lui évite la peine de mort.
La sentence est tombée : le bagne et les travaux forcés l'attendent...... à  tout jamais.
Les étapes du transfert commencent.
La Citadelle de St Martin de Ré.
Embarquement sur le cargo-bagne.

bagne flottant ; Direction la  NOUVELLE CALEDONIE


La veille du départ toutes les visites des familles cessent.
Par groupe de 4, les colonnes sont formées et encadrées par les tirailleurs sénégalais, les militaires, les gardes républicains et les gendarmes armés de fusils. 
On lui a remis un sac renfermant des effets et des vivres.
Un voyage d'une centaine de jours débute à bord du Navarin, dans des conditions très strictes.

Le 11 février 1886, le bateau arrive en Nouvelle Calédonie, une île entourée de requins.
On y décharge la marchandise et les prisonniers.
Beaucoup d'entre eux ont l'espoir fou de se faire la Belle.

Le 12 février 1886, on inscrit sur la fiche de notre bagnard...sa date de décès.



Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr



1 commentaire:

  1. Mon Dieu !!!!! Quelle destinée atroce !!!! Pour le gamin de 10 ans et pour les parents ..... C'est glaçant.

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