mardi 27 juin 2023

Adrien "la main froide"

BONJOUR,

Les époques de guerre sont des époques troublées. En 1940, les troupes allemandes sont entrées dans la capitale française. 

Lors de la seconde guerre mondiale, une petite structure  s'est créée : La Carlingue. 

Un certain Henri LAFONT, collaborateur à la solde des allemands, va faire sortir de la prison de Fresnes 27 voyous qui purgent des peines lourdes pour des faits graves, afin de les utiliser pour d'autres fonctions. 

Adrien ESTEBETEGUY, bayonnais d'origine, fera partie de l'équipe.



Adrien ESTEBETEGUY est né à BAYONNE, le 4 janvier 1897 à 16 h, d'un père charpentier âgé de 30 ans et d'une mère au foyer âgée de 25 ans. Il est CAPRICORNE ASC CANCER. Il mesure 1,67m. ses yeux sont marron clair. 

Emblème du signe du CAPRICORNE
Il n'aime pas l'école, il préfère de loin faire les 400 coups. Il a une propension à la violence. 
Durant l'année 1915, il a 18 ans, il goûte aux séjours en prison pour injures, outrages, vol jusqu'au début de l'année 1916.
Il est bon pour l'Armée dès Août 1916 comme chasseur 1ère et 2ème classe et est envoyé en TUNISIE jusqu'en novembre 1917.
Le 26 janvier 1918, il est déclaré déserteur pour avoir été absent à l'Appel  depuis 3 jours.
Le 31 janvier 1918 avec 3 autres comparses de 18 à 21 ans, Adrien ESTEBETEGUY agresse l'évêque du diocèse avec une arme à feu. Le prélat s'en tirera. Il est arrêté par la Police et séjourne en prison.
L'armée prend la décision de le porter dans la section des exclus.

 Son frère cadet, Antoine Joseph, qui aurait dû incorporer l'Armée, ne s'étant pas présenté pour répondre à ses obligations militaires, est porté dans la catégorie des exclus par l'Armée. Il était de ceux qui accompagnaient son frère lors de l'agression de l'évêque....on le retrouve en cellule pour 5 ans de réclusion en tant que complice.

Le Bayonnais connu de la Justice prendra 8 ans, ses autres complices 4 et 5 ans. 
Le 29 mars 1919, il est emprisonné à THOUARS.
En 1920, c'est son frère Antoine qui se trouve interné en asile pour aliénation mentale.
Le 13 juillet 1925, Adrien ESTEBETEGUY est interné à NIORT à l'asile d'aliénés.
Sa peine sera dès lors commuée avec cet internement et en septembre 1925, il est grâcié et maintenu à l'asile puis réformé définitivement (N°2 sur pièces par la Commission de Réforme en avril 1926). 
le motif : syndrome d'excitation périodique.
Sitôt sorti, notre malfaiteur prend la route de la capitale pour mieux recommencer.
Le 24 Novembre 1926, il est emprisonné pour coups et blessures volontaires durant quelques mois.

À cette même époque, son jeune frère Antoine Joseph est déclaré insoumis et interné pour persécution, crises d'excitation, réactions de défense violentes, schizophrénie dans un asile du LOIRET à Fleury les Aubrets.

En 1929, une nouvelle période de 4 mois en prison lui est octroyée par la Justice, suite à des outrages et coups envers des agents.
Le 30 juillet 1936, une autre condamnation de plusieurs mois pour rébellion et coups envers des agents s'ajoute à son calepin.
C'est de la prison de FRESNES où il séjourne une nouvelle fois qu' Henri CHAMBERLIN va le sortir avec une vingtaine d'autres prisonniers, afin de les utiliser pour de basses besognes. 
Cependant la situation ne plait pas au colonel allemand REILE, LAFONT (de son vrai nom : Henri Louis CHAMBERLIN) est chargé de ramener un chef (belge) de la résistance anti nazi susceptible de donner des informations afin de se "dédouaner" d'avoir fait sortir autant de malfrats de prison. 

Adrien ESTEBETEGUY, Robert dit Le Fantassin et HIRBES dit la rigole vont kidnapper LAMBRECHT, pieds et poings liés, dans un coffre de voiture et le ramener à PARIS où on va l'interroger. 
Les hommes de LAFONT sont capables des pires sévices : arrachage d'ongles, limage des dents, fer à souder, brûlure à la cigarette. Les renseignements obtenus sont ensuite  fournis à la Gestapo. Des juifs, des communistes et d'autres sont ainsi arrêtés, les appartements de ces personnes sont vidés, leurs biens pris, revendus et le profit partagé. 
Ainsi, LAFONT qui a obtenu la nationalité allemande et le grade de capitaine,  s'enrichit et mène un bon train de vie. 
Ses opérations punitives sont sanglantes. Cependant, l'homme ne plaît pas à tous les gestapistes. 
Quand en 1944, la guerre prend fin, beaucoup de collabos vont fuir PARIS et même le pays. LAFONT qui a confiance en son sort, reste à BAZOCHES sur le BETZ dans sa ferme en attendant de pouvoir partir pour l'ESPAGNE. Il sera bientôt arrêté et fusillé en même temps que d'autres.

Quant à Adrien ESTEBETEGUY, il apprend qu'un médecin parisien, un certain Dr Eugène est disposé à organiser des départs pour les Amériques. BUENOS AIRES est une des destinations. Cela tombe bien, Adrien parle l'espagnol couramment. 
Début mars 1943, il sort discrètement  dans PARIS et se rend au 21 Rue Le Sueur. Un homme de son âge (Le Dr PETIOT est né le 17 janvier 1897) vient lui ouvrir. Adrien est décidé à partir pour l'ARGENTINE, le plus tôt possible.
L'homme ne s'éternise pas, rendez-vous est pris pour dans 3 jours. 
Il prépare son voyage, emplit une très imposante valise dans laquelle, sur les conseils du Dr Eugène, il a mis un minimum de linge, de l'or, des bijoux, de la monnaie sonnante et trébuchante qui lui sera nécessaire dans son nouvel eldorado. 
Tout aussi discrètement que la première fois, Adrien le Basque est venu toquer à la porte du médecin. Le Dr PETIOT le fait entrer dans une pièce sans fenêtre et en attendant la visite du passeur, il lui propose un verre qu'Adrien va refuser. 
Qu'importe, le Dr a prévu un autre stratagème : il doit lui faire le vaccin qui lui permettra de passer sans encombre les services de l'Immigration pour faire son entrée en ARGENTINE. Là, Adrien ESTEBETEGUY n'a rien à lui opposer. Il tend le bras et se laisse piquer. (MARS-NEPTUNE en Maison 12) 
Le médecin se retire après avoir mis de la musique. Adrien est bientôt pris de convulsions. Il a du mal à respirer, il étouffe et s'écroule sur le sol de la pièce alors que de l'autre côté du mur, par un judas le Docteur PETIOT observe la scène....finale. 
Marcel PETIOT prendra ensuite le temps de fouiller la valise de son visiteur pour vérifier la qualité de ce butin. Puis, il charge le corps de sa victime et le descend dans la cave où il va le dépecer en maints morceaux qu'il fera brûler.
Les fourneaux du Docteur tournent au maximum. Une fumée et des odeurs nauséabondes se propagent  bientôt. Le voisinage a averti les pompiers qui se sont déplacés ce 11 mars 1943. Le Dr PETIOT a observé de loin les hommes qui cherchent à pénétrer chez lui. Il prend contact avec eux se faisant passer pour son frère puis Il disparaîtra de la circulation et tentera de se faire oublier.
D'Adrien ESTEBETEGUY 
il se peut qu'il ne reste que quelques traces de sa vie dans une de ses valises récupérées par la Police et présentées lors du Procès PETIOT.


Bonne Lecture,

Évelyne LUCAS

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