dimanche 9 mars 2025

Félicie CONIO ou Alice GAUTHIER, Le meurtre de la danseuse....

BONJOUR, 


C'est ainsi que le journal Détective fait sa UNE en 1936 quand le corps d'une femme est retrouvé dans une malle, au fond d'une cave d'un bistrot de la Rue St Julien à ROUEN où elle a été déposée deux mois auparavant.

 Alice GAUTHIER (une enfant naturelle) est née Félicie Fernande Marie CONIO,  le 1er décembre 1897 (8h) à MARSEILLE ; elle exercera le même métier que sa mère : faire payer ses faveurs en monnaie sonnante. Dès ses 15 ans, elle se fait remarquer des services de police, elle vole. 

Elle apprendra la couture grâce au mari de sa demi-soeur ; ce dernier est typographe, il tentera même de la faire entrer dans son entreprise ; elle y sera margeuse. Mais, malheureusement, elle est prise de ce besoin d'être indépendante, dira-t-il, du moins le croyait-elle. À 17 ans, elle vit avec un arabe : Mohamed DELILI à qui elle chaparde 300 francs. C'est une nouvelle arrestation. Puis, elle postulera en tant que danseuse. Elle réussira à faire partie de la revue "c'est formidable", sous le nom d'Alice GAUTHIER puis elle figurera dans "avec un peu d'ail" à MARSEILLE avant d'envisager des "tournées". 

On la retrouve ainsi à GRENOBLE, à CLERMONT FERRAND, NIMES, MONTPELLIER, BORDEAUX et ROUEN.  Les critiques à son égard sont peu flatteuses : "mollasse", "lymphatique" "bluffeuse" pour ne pas dire menteuse. 

La gazette de ROUEN écrira d'elle "À jouer avec l'amour multiple et passager l'une d'elles a perdu"  

Il est raconté qu'elle aurait mis au monde vers 1924, une petite fille et que cette gamine sans père serait élevée sur CLERMONT-FERRAND.



Une malle blanche déposée au café de la veuve LOISEL, 19 rue St Vivien est censée contenir une enseigne lumineuse. Or les rongeurs n'ont pas hésité à grignoter la paroi de la malle et à s'y engouffrer.
Un liquide gluant s'en est écoulé, une odeur persistante s'en échappe aussi. 
S'agit-il bien d'une enseigne lumineuse ? Mme LOISEL intriguée a prévenu les autorités. 

À la découverte de la malle, les policiers ne savent qu'une chose : il faut ouvrir la malle en présence de son propriétaire s'il est connu. 
On connaît son nom dit la gérante des lieux, c'est : POULAIN. 
On l'envoie chercher. La loi sur la liberté individuelle interdit aux policiers de mettre les menottes à une personne mandée à titre de renseignements. 
Les deux inspecteurs s'exécutent, ils ignorent à qui ils ont affaire. Ils l'encadrent donc. 
Or, POULAIN s'éclipse !   Mais pourquoi ? 
L'alerte lancée, toutes les brigades sont en émoi. C'est celle de Quincampoix qui l'arrête. 

POULAIN passe aux aveux assez rapidement. Il était amoureux de sa voisine de palier qui allait partir pour un autre à Orléans, M. Émile LEFEBVRE de Blois allait l'installer. Il ne pouvait le supporter. Cette femme, sa voisine, il la connaissait bien. Il la voyait tous les jours. Elle racontait tout à ces voisins avec qui parfois elle cassait la croûte. Elle parlait de ces vicieux, ces michés, de leurs manies, de leur vanité.
Elle avait préparé quelques affaires et elle allait s'en aller. Il aimait cette femme qui se donnait à tous, un médecin, un torréfacteur, le chef des paysans (LEFEBVRE)....du monde bien.

Lui, le voisin, père de famille, au chômage, ne s'était pas mis sur les rangs. 
Il patientait...mais en fait, il bouillait. Un jour, alors qu'elle parlait tout en lisant le journal et épluchant un saucisson....il hésite, il recule, il prend une arme et tire. Elle aura été tuée par le seul homme qui l'aura respectée. 
Vingt témoins qui n'ont rien vu de la scène vont défiler au procès. On ne saura ni l'heure, ni le lieu, ni les circonstances du décès de la victime. Il a fait disparaître ses affaires, il ne les a pas volées. On les retrouvera. LUI non plus n'est pas "un cadeau" : 


La préméditation n'est pas retenue. Gaston POULAIN sauve sa tête. On ne retient pas le vol non plus. En déposant la malle dans la cave du café sans se cacher, il a commis une imprudence qui exclut toute idée de réflexion préalable. En janvier 1936, il écrit à Melle DELAMARE, une amie d'Alice que deux hommes ont enlevé une caisse blanche de chez elle. En écrivant cette lettre, il risquait de donner l'alarme plus d'un mois avant qu'on ne découvre l'objet. Il a omis de dire qu'il était l'un de ces deux hommes. Deux mois, deux longs mois durant lesquels il a dû redouter qu'on en parle, qu'on émette le sujet.


Bonne lecture,
isalucy23@orange.fr


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