BONJOUR, l'Histoire singulière d'aujourd'hui étant encore trop récente, nous n'aurons pas de thèmes. Il nous faudra attendre. Mais l'histoire en vaut la peine.
Le 10 Juillet 1946, le journal l'AUBE annonce le vol survenu la veille à la cathédrale de REIMS
La cathédrale de REIMS est un des plus beaux et des plus anciens monuments de France
Le 25 mai 1825, Charles X s'y rend pour y être sacré. Prélats et princes y viennent nombreux, vêtus de superbes tenues, de chapes et de dalmatiques pour certains (des cadeaux du futur roi destinés à rester ad vitam aeternam dans la cathédrale).
beffrois éboulés, statues défigurées, vitraux disparus, la voûte effondrée,
un crime contre l'Art dira Marcel PROUST
La cathédrale restaurée est rendue au culte. Elle fourmille d'objets rares, somptueux, (objets liturgiques, nef, talisman, collier du St Esprit, vêtements sacerdotaux richement brodés, tapisseries, statues, riches reproductions ( couronne du sacre de Louis XV, dessus de bourses réhaussés de pierreries, voile, éléments du sacre de Charles X, 14 dalmatiques, trône, manteau du dauphin),
C'est là que, le 9 juillet 1946,
le sacristain pousse la porte de la sacristie qui donne sur la salle du Trésor afin de "jeter un oeil" ; il reste sidéré ; les armoires blindées et les gigantesques tiroirs sont ouverts.
Il réagit très vite et bientôt tout le clergé est là avec les services de police et les personnalités de Reims.
C'est un défilé pour constater la disparition du Trésor. Conclusions : ils étaient plusieurs !....spécialistes des vols en musée avec une connaissance en Art et une perte inestimable. Des possibilités : une bande internationale, des complicités dans les lieux et des receleurs.
Déjà un mois s'est écoulé et peu de renseignements ont été obtenus. Les pistes ne mènent à rien, les renseignements sont faux. Et les années vont passer.
Quand en 1954, une femme vient porter plainte contre son époux pour coups et blessures. Le mari en question s'appelle : Ernest CHARDEAU, et ce n'est pas la première fois qu'il lève la main sur elle. Interpellé, il parle, parle encore et raconte des choses surprenantes. Le Vol de la cathédrale...Là encore, il n'y est pour rien...ou presque. Lui, il a juste servi de chauffeur. Il est mécanicien, il fallait une voiture. Et ça devait être bien payé.
Alors qui sont les commanditaires ? Marcel NEYRINCK, Claudius LIOGIER, Lucien OUDIN
Où les trouver ?...En prison !
l'un d'entre eux y est déjà pour d'autres affaires : Claudius LIOGIER qui en sort, s'en évade, y revient, fuite encore, y retourne. Et après 8 évasions de différentes prisons, on le tient.
Reste OUDIN et NEYRINCK.
En février 1956, il fait si froid en France et en Europe, que les journaux ne prennent même pas la peine d'en faire un article important. Et pourtant, la Police a retrouvé ses voleurs.....
Ce jour-là, on jugera
- CHARDEAU, le conducteur,
- LIOGIER qui récupérait les couronnes ou du moins les fausses couronnes, -Il n'a jamais eu d'arme et n'a jamais tué-
- OUDIN, le receleur -qualifié de "pré-sénile" par les psychiatres- qui s'était chargé des "manteaux" (dalmatiques incrustées d'or d'une valeur inestimable) et les avait confiés à un Juif à PARIS -juif qui n'a pu être identifié-
- et un petit dernier : LEFÈVRE, gendre de CHARDEAU qui était au courant mais n'a rien dit.
LIOGIER prend la peine maximale : 10 ans de Travaux Forcés.(avec confusion de peines)
OUDIN et CHARDEAU prennent respectivement 3 ans de prison.(avec confusion de peines)
LEFÈVRE sort libre.
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