BONJOUR,
Sans être foncièrement mythomane, il vous est arrivé de mentir. SI, SI. C'est vrai !
- on distord, on modifie quelques détails de la réalité pour valoriser notre image, pour rendre le discours crédible.
- on ment pour éviter les conflits,
- pour ne pas peiner notre interlocuteur,
- pour persuader quelqu'un d'une chose afin d'obtenir un avantage de la situation,
- pour dissimuler un oubli ou une faute, pour justifier un manquement.
Boris VIAN est issu d'une famille très aisée. La mère est musicienne. Un précepteur donne des cours à la maison. Il a 9 ans quand le crack de la bourse 1929 met fin à tout ce luxe. La famille dispose néanmoins d'une propriété dans le Cotentin. Son père a réussi à leur maintenir un espace de jeux important où des tournois de tennis de table ont lieu, entre gens de la bonne Société. Boris intègre le Collège de Sèvres puis le lycée HOCHE à Versailles.
Sa scolarité est bouleversée par une santé fragile. Il obtient cependant son baccalauréat à 17 ans et entre à l'École Centrale au moment de la Guerre tout en apprenant et jouant de la musique ; celle-ci est déplacée à Augoulême et ses parents se sont installés en Zone Libre.
Il sortira ingénieur et se marie dans la foulée en été 1941, dans la capitale où il monte un Club de jazz avec l'un des meilleurs orchestre de l'époque. Il rédige néanmoins un ouvrage largement documenté intitulé Physicochimie des produits métallurgiques en collaboration avec les élèves du même cours. Dans le même temps, il compose une longue chanson très portée sur le zizi, les roustons....(SCORPION).
Ils ont tous les deux une activité liée à l'écriture fort bien rémunérée (lui à l'AFNO qui leur laisse bien du temps pour des loisirs et qui n'est pas entravée par l'Occupant. Il leur est né un fils : Patrick en 1942.Il a déposé un brevet (concernant l'éclusage des canaux et le transport sur rail d'un bateau) qui ne sera jamais exploité.
Cependant un soir de Novembre 1944, son père est assassiné sans que l'on sache par qui.
En guise d'héritage, il ne reste rien des chalets du Cotentin brûlés par les allemands et leur grande maison datant d'avant le crack boursier a été mise à mal par les loueurs successifs ce qui fait chuter sa valeur. Son premier ouvrage devrait être publié mais là aussi, des retards s'accumulent. En 1946, il a quitté l'AFNOR et est désormais à l'Office professionnel des industries et des commerces du papier et du carton. Il fait paraître l'Écume des Jours avec lequel il compte obtenir le prix de la Pléiade. Mais celui-ci lui échappe pour des raisons autres. Dans le même temps, il vit la rupture entre Maurice Merleau-Ponti et Sartre et la discorde entre Sartre et Camus, ses amis. Il s'est mis à peindre et en quelques semaines ses toiles sont suspendues dans la Galerie de la Pléiade. Il a fait la connaissance Café de Flore, d'un éditeur qui vient de créer les Éditions du SCORPION.
Boris VIAN s'est aventuré dans un jeu dangereux : il a fait paraître sous un pseudonyme un livre qu'il aurait traduit de l'américain pour un auteur connu sous le nom de : Vernon Sullivan. Mais le livre est jugé "bassement pornographique", les critiques sont indignées. Edmond ROSTAND l'ami de toujours est déçu. La Maison GALLIMARD lui refuse son prochain livre. Afin de ne pas se retrouver en prison, il organise avec Milton ROSENTHAL, un écrit en anglais censé être le texte original. Les premières poursuites sont suspendues en Août 1947.
Il adapte son roman en pièce de Théâtre mais le public et les critiques sont extrêmement sévères envers l'oeuvre et les acteurs. La pièce sera jouée moins de 3 mois.
Une petite fille lui est née : Carole en avril 1948 et le jazz a rempli sa vie. Directeur artistique chez PHILIPS il en fait une chronique régulière. L'année suivante, il se doit d'abandonner la trompette du fait de ses problèmes de coeur. Après la Loi d'amnistie de 1947, il reconnaît être l'auteur de "J'irais craché sur vos tombes". C'est sans compter sur ses ennemis et le cartel moral qui font interdire la publication du livre. L'adaptation du roman est un désastre, il est condamné à une amende conséquente. Et pour en rajouter un peu, en 1950, les services du fisc en profitent pour lui réclamer des sommes faramineuses.
Infidèle, Boris VIAN vivait une vie parallèle, Michelle lui emboîte le pas. Il voit son couple se désagréger. Michelle demande le divorce pour vivre avec Jean Paul SARTRE.
1951 le Club des savanturiers est créé ; leur passion : la science fiction.
C'est avec une danseuse suisse, Ursula KUBLER qu'il va traverser les mauvaises années, dans une chambre de bonne, sans argent.
On le dit au fond du trou. Il surgit avec des pièces à sketchs, des chansons, le Déserteur - chanson pacifiste- est chanté par MOULOUDJI, lui même se met à la chanson. Mais encore une fois, la réaction n'est pas celle escomptée.
1953, son Club a changé de nom : la Sté d'hyperthétique
Le 8 février 1954, il épouse Ursulla. Ils ont changé de lieu d'habitation, laissé la chambre de bonne pour un petit appartement du côté du Moulin Rouge.
En 1955, vu comme un bolchevick qui piétine le drapeau français, il est sifflé par un commando d'anciens combattants quand il interprète sa chanson Le Déserteur. La censure est régulière.
Dans le même temps, il a travaillé sur un autre brevet déposé en 1953 de roue élastique ; le brevet est accepté le 21 juin 1955.
Fin 1955, il retrouve un véritable emploi chez PHILIPPS qui lui confie les préfaces, les commentaires, les corrections de rééditions. Il continue de créer des chansons pour plusieurs chanteurs.
Juillet 1956, il fait un oedème pulmonaire.
En Janvier 1957, il est Directeur Artistique adjoint. Dans le même temps Michel LEGRAND lui confie le soin de franciser des disques de rock'n roll. Ils vont mettre sur pied un disque vendu à grande échelle. Pour cela il est bien rémunéré.
Durant l'hivers 1958, Il part se reposer en Normandie durant plusieurs mois avec son épouse.
Cependant, il n'a toujours pas produit l'adaptation de J'irai craché sur vos tombes pour lequel il a reçu une belle avance. Il est mis en demeure par la Sté et finit par fournir un script qui ne satisfait pas ceux dont il est le débiteur.
Lors de la projection du film tiré de ce script, le 23 Juin 1959, alors qu'il s'insurge de voir son nom cité au début du film, il fait un malaise et s'écroule. Il meurt durant son transport en urgence vers l'hôpital Laënnec.
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heureusement on ne se contentera pas de ce seul aspect dans le thème pour "cataloguer" un personnage.
Bonnes recherches,
isalucy23@orange.fr
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