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samedi 20 mars 2021

L'exécuteur exécuté

 BONJOUR,


Ce 19 octobre 1819, sur la place de LAVAL, 4 exécutions ont lieu à un quart d'heure d'intervalle.

Il s'agit de Jacques Joseph DURAND (22 ans) exécuteur des arrêts criminels, lui même fils d'un exécuteur récemment décédé. Sa mère est décédée en Juillet 1819 à 47 ans alors que son fils vient d'être interpellé. 

Le second à être exécuté est Marin BARREAU, jardinier de 37 ans, vient ensuite sa soeur : BARREAU Marie, 39 ans, fileuse, puis ce sera le tour de son épouse : Marie LORILLARD, marchande de beurre, 33 ans. Leur fils de 3 ans, Marin BARREAU,  est mort à l'hospice en Juillet, peu après leur arrestation, dans des circonstances obscures.


Ils sont tous coupables à des degrés différents, des assassinats de François BUSSON (65 ans) et de sa jeune employée de maison : Jeanne Louise BERGUE (22 ans) ainsi que des vols de biens, argent et nourriture dans la maison du vieil homme.

Tout s'est passé au début de la même année, dans la soirée du 4 février 1819...les corps des victimes n'ont été trouvés que dans l'après-midi du lendemain par une voisine.

Le propriétaire des lieux : François BUSSON est né le 26 janvier 1754 à Laval ; il est le fils d'un conseiller du Roi : Jacques Vincent BUSSON et de sa troisième épouse : Madelaine GUILLET. 

Il est veuf de Charlotte Catherine GAULTIER de VAUCENAY (décédée en novembre 1812).

archives de LAVAL - l'acte de naissance ne stipule pas l'heure de naissance.
sans avoir connaissance de l'heure de naissance, le thème de François  BUSSON a été établi pour 5 h le matin 

Si la maison a été retournée entièrement et que les coffres ont été ouverts et vidés, les enquêteurs ont relevé que le couvert était mis sur la table de la salle à manger. Le meurtre aurait donc eu lieu en soirée.

Dans le pays on raconte que le propriétaire faisait des affaires clandestines, illégales en pratiquant l'usure. Il lui arrivait de recevoir en son domicile des militaires à qui il louait des chambres. Le sobriquet de "Juif" lui avait été donné. L'estimation du butin est de 9 610 francs ; les voleurs n'ont pas trouvé les différentes caches de la maison dans lesquelles étaient dissimulés 23 289 francs.

L'enquête de voisinage révèle que le 25 janvier,  soit une dizaine de jour avant le crime, Marie BARREAU, autre servante du vieil homme, a été congédiée, soupçonnée d'avoir piller régulièrement la cave du maître de maison.

La famille BARREAU n'est pas inconnue de la Justice ; Marin BARREAU a été condamné pour  différents petits délits. Une perquisition est immédiatement ordonnée par le procureur. Les gendarmes  saisiront au domicile d'importantes quantités de nourriture, ainsi que de nombreuses bouteilles de vin. Le couple BARREAU nie farouchement être responsable du meurtre. 

Le fils de la famille, malgré son très jeune âge, aurait relaté aux enquêteurs, la visite d'un Monsieur de LAVAL et de "beaucoup de sang".....L'enfant pris de convulsions, meurt étrangement quelques temps plus tard. 

Les corps des deux victimes portaient des blessures nettes, signature d'un professionnel,  "le travail d'un saigneur" selon l'un des gendarmes :  Chambellant dont on dit qu'il a des facultés de médium.

Le 27 mai, les gendarmes dont l'enquête avance doucement mais sûrement, interpellent 8 suspects : Marie BARREAU, la bonne, son frère : Marin BARREAU, son épouse Marie LORILLARD, l'amant de celle-ci : Jacques Joseph DURAND (exécuteur des arrêts criminels) dont le train de vie est dispendieux, un couple de tisserands, un jardinier, un cordonnier ainsi qu'un boucher. Tous sont soupçonnés d'avoir joué un rôle dans les deux meurtres. 

Certains d'entre eux reconnaîtront le vol ou le recel de biens volés. Marie BARREAU congédiée par son maître pour ses rapines répétées, est partie en emportant les clefs de la propriété. C'est elle qui a convaincu son frère : Marin, sa belle-soeur : Marie LORILLARD et l'amant de celle-ci : Jacques Joseph DURAND, d'organiser un vol et de "faire le compte" au vieux. La jeune bonne Louison s'est trouvée sur leur chemin....elle en fait les frais.

L'amant nie farouchement avoir quelque chose à voir dans cette affaire alors que les trois autres lui imputent les crimes.

Le procès débute le 12 juillet 1819 ; les débats dureront 18 jours.

Jacques Joseph DURAND malgré les dénonciations de ses comparses ne voudra jamais reconnaître les faits et après une longue tirade empesée dédiée à ses juges, il termine en souhaitant que son sang ne soit pas -dans le cas d'une exécution- mêlé à ces assassins, réclamant être le premier ou le dernier à être exécuté.

La sentence est tombée ; ils seront exécutés. 

Leurs recours en grâce sont rejetés. La date est fixée au 19 octobre de la même année.

Le problème de l'exécution se pose pour Jacques Joseph DURAND  fils d'un exécuteur, lui même exécuteur, dont l'oncle devrait être chargé de ce travail....Les familles de bourreau se transmettent de génération en génération  leur charge....Il n'est donc pas acceptable de laisser l'oncle se charger de la dernière oeuvre de son neveu. Où chercher un exécuteur qui ne soit pas de sa famille ?  Il est décidé que le bourreau viendra d'Angers. 

La supplique du condamné sera respectée. Il sera exécuté en premier à 12 h 30. Les trois autres suivront. 

La vente de la maison de sa mère qui vient de décéder sert à payer les frais de justice et ses dettes. Ses deux jeunes soeurs seront prises en charge par le magistrat qui leur fera attribuer une rente annuelle.

Quatre ans plus tard, son oncle, quittera la ville de Laval, sous les quolibets et les jets de pierres après qu'on l'ait révoqué pour ivrognerie, coups, blessures, inconduite scandaleuse....comme son neveu.



Thème de la jeune Jeanne Louise BERGUE née le 21 mai 1796 à 11 h (Le Ribay en Mayenne)

C'est une de ses soeurs employée dans un hôtel de Laval qui sera chargée de la reconnaître.

Le 4 février 1819, SATURNE est au carré de SATURNE natal. PLUTON transite en Maison 8 dans l'orbe d'un carré à MARS natal et dans un carré à URANUS-NEPTUNE du moment, ensemble en SAGITTAIRE. 

l'ASC est sur un degré de redoutable inconnu (27° LION)

Bonne Lecture,

Évelyne LUCAS