BONJOUR,
LEMONNIER François Alexandre vit au Bout de la ville de MUIDS (27 - EURE). Il est marié depuis déjà 20 ans passés avec Valentine BOTTIER de 5 ans sa cadette. Ils sont les parents de 3 enfants vivants. L'aîné : François Séraphin n'est plus à la maison, Marguerite, la seule fille du couple n'a que 14 ans et Léonce, le petit dernier n'a que six ans.
De lui, on dit que c'est un bon travailleur, un bon gars mais dommage qu'il boive autant. C'était un bon père de famille mais il s'emboissonnait ben d'trop.
Il y a risque d'erreur dans les dosages, les gestes,(Mercure) les mesures.
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Et c'est bien là le problème, car Valentine en a assez de vivre auprès de cet alcoolique. Et son fils François Séraphin aussi. Il a quitté le foyer de ses parents, las de devoir supporter leurs engueulades. Pourtant, il rêve de revenir vivre près de sa mère et de ses frère et soeur.
En ce soir du 30 mars 1899, François Alexandre tient à donner une leçon à son père. Il est accompagné d'un copain : DAVRAY Émile.
Quand le père de famille pénètre chez lui après avoir fait le tour du village afin de retrouver son épouse, il trouve son fils dans la maison.
Les reproches pleuvent.
"tu ne la rends pas heureuse, tu picoles, t'es un bon à rien"
Le père de famille, ivre encore ce soir, reproche à son aîné d'avoir quitté le foyer, d'avoir rendu sa mère malheureuse de ce fait. Puis, il traite son épouse de "coureuse" "à la recherche d'un galant".
C'en est trop pour le fils très attaché à sa mère. Arrivés équipés de barres de fer qu'ils ont cachés dans leur dos, les deux garçons frappent François Alexandre LEMONNIER au visage et au ventre.
Puis, François Séraphin décide de jeter son père dans le puits et demande à son comparse de l'y aider. Le père, ensanglanté crie, appelle au secours, réclame la clémence. Mais rien n'y fait. Les deux garçons le balancent sans hésitation au fond du puits. Ils quittent rapidement les lieux et s'en vont jeter leurs barres de fer dans la SEINE.
Les cris du père de famille ont été entendus par le voisinage qui se rend sur place. Ils ont d'abord cru qu'il s'agissait d'une simple dispute entre le père et le fils. Mais après le départ du jeune homme, ils ont entendu des gémissements. Malgré la nuit noire, ils ont constaté une mare de sang sur la margelle du puits. Et sans hésiter, M. DREUX, malgré ses 66 ans, descend dans le puits avec une corde. Il a trouvé LEMONNIER inconscient et l'a chargé sur son dos puis s'est fait hisser tout en craignant que la corde ne cède.
Un second voisin a couru prévenir le maire et chercher le médecin. Ce dernier n'a rien pu faire pour le noyé. Il a pratiqué l'autopsie relevant les plaies importantes à la tête mais indiquant que c'est en tombant dans l'eau que LEMONNIER est mort.
LEMONNIER Séraphin né le 28 août 1879 (20 H) Muids (27)
Compte tenu des témoignages des voisins, les autorités vont retrouver très vite le fils et son ami. Les deux jeunes gens ne tarderont pas à avouer leur expédition punitive.
Le procès a lieu le 28 octobre 1899.
Le verdict sera sévère et juste à la fois pour ce parricide : la Peine de Mort fera vaciller le gamin. Il fera appel de la décision mais le pourvoi est rejeté.
La peine par décret sera commuée en Travaux Forcés à perpétuité. François Séraphin LEMONNIER sera embarqué le 16 mai 1900 en direction de la GUYANE, sur le bateau "la Calédonie".
Sa mère n'était pas présente au procès. Il semble qu'elle ait disparu du lieu et qu'elle n'est jamais reparue.
François Séraphin LEMONNIER mourra le 28 mars 1901 soit moins de deux ans après le crime.
Bonnes recherches,
isalucy23@orange.fr
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