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samedi 2 janvier 2021

Le concierge de CHARENTON

 BONJOUR,


On disait de cet homme que c'était un "taiseux", 

pas vraiment timide... Non, ...juste peu loquace, 

il n'apprécie pas la compagnie...

encore moins celle des femmes.

Il est le petit dernier d'une famille de MOMBERT dans le GERS.


Né le 6 septembre 1908 à 2 h du matin

sous le signe de la VIERGE, son ASC est en LION, 6 planètes se trouvent sous l'Horizon ; son SOLEIL (Maître de l'ASC) est conjoint à MARS (Me de 10) et MERCURE est carré à PLUTON. 

Deux planètes sont en Maison 12 : VÉNUS conjointe à NEPTUNE. 

SATURNE conjoint au M.C. est carré à URANUS et à la LUNE (conjonction opposée à VÉNUS-NEPTUNE)



Minotier, il s'est marié à 28 ans, a eu un premier fils puis a quitté, avec sa famille, la Gascogne pour la capitale. 

Mais en 1939, la guerre éclate et voici le jeune trentenaire mobilisé.....et rapidement fait prisonnier. Il en reviendra à la toute fin de la Guerre (1945), ne retrouvera rien de son logement vide et déserté, aucune trace de sa famille non plus.(LUNE opposée à NEPTUNE) Sans ressources, il est réfugié dans un centre d'Épinay où on ne l'apprécie guère tant il est hargneux, vulgaire et misogyne. (MERCURE carré PLUTON)

On lui trouve cependant un emploi de bedeau à l'église St Paul où il chaparde des ciboires pour les offrir à une fille de joie dont il est tombé amoureux. 

Il est rapidement interpellé par la Police qui aura la surprise d'être reçue par un homme travesti, en sous vêtements féminins, pris d'une crise de folie érotique....Quelques mois à l'asile Ste Anne serviront de peine mais ne le soigneront pas.

À sa sortie, 8 mois plus tard, en avril 1947,  il occupera un nouvel emploi à Charenton dans le Val de Marne dans un Centre destiné aux filles mères. Là encore il tombe sous le charme d'une jeune mère de 4 enfants qui n'a pour lui aucun sentiment sinon un sentiment de peur mêlé au dégoût. De plus, ESTINGOY se montre sévère voire méchant avec les rejetons de cette femme, ce qui déplaît fortement à la jeune Jeanne V. qui souhaiterait bien mieux rencontrer un homme aimant qui prendrait soin de ses enfants.

Mais l'homme est insistant, il tente plusieurs fois de l'enlacer, de pénétrer chez elle de nuit...Il lui fait des avances inconvenantes assurant qu'il est un amant doué et vicieux...! Quel chic !

La jeune femme se fâche tant et si bien qu'il la menace : "Vous le regretterez bientôt !".

Le 15 août 1947, un malheur arrive. On retrouve le petit Pierre au bas des escaliers après une mauvaise chute, dans le coma. Transporté à l'hôpital, il décédera quelques heures plus tard.

Dans l'immeuble, la peine est grande et l'inquiétude aussi...le gardien a quitté les lieux brusquement sans ses affaires, sans ses tickets d'alimentation et sans salaire...

La Police préférera ouvrir une information ne souhaitant pas classer l'affaire trop vite. 

Cependant les mois s'écoulent sans que l'on ne retrouve la trace de l'homme.

Le Gersois a l'accent rocailleux, de petite taille, qui n'a pas encore 40 ans a fui vers l'Eure et Loir avant de prendre la direction de l'Est, vers la Haute Marne où la Police vient de l'interpeller pour un vol de bicyclette ; c'est le 18 mars 1948 et les gendarmes n'en croient pas leurs oreilles quand au moment de dresser le procès verbal, l'homme déclare : 

-j'ai volé ce vélo pour m'enfuir, pour échapper aux recherches, car j'ai tué l'enfant de ma maîtresse à Paris. "

Stupéfait des déclarations réitérées au Tribunal devant lequel il est produit pour vol, le Président se charge d'obtenir des informations supplémentaires auprès du Parquet de Paris. 
Conduit devant les enquêteurs du Quai des Orfèvres, ESTINGOY renouvelle ses aveux.

Le procès s'ouvre le 13 juin 1950 ; Melle V. y assiste. 
Elle s'insurge sur le titre de maîtresse qui lui est attribué et qu'elle ne mérite pas. 
Les médecins défilent à la barre. 
Ses avocats tentent bien d' obtenir pour leur client, une circonstance atténuante, un moyen d'échapper à un procès, en mettant en avant une éventuelle folie... 
Mais de démence, le Jury ne veut rien savoir.

Le couperet tombe....enfin, pas encore....
La condamnation à la peine capitale est votée.

La date de l'exécution est notifiée : vendredi 12 janvier 1951 vers 6 h 35. 
L'homme pris de terreur a fait sous lui. 

Des médecins sont présents...non pas pour lui porter secours. 
Mais pour récupérer ses organes qui devraient permettre de maintenir en vie des malades hospitalisés en attente de don. 
Un de ses reins prélevé sera transplanté sur une jeune Bretonne qui verra son état s'améliorer et débutera une convalescence dans la région de Dinan....avant de péricliter très rapidement et de décéder 18 jours plus tard.

Évelyne LUCAS