dimanche 6 septembre 2020

l'évadé JOSSEVEL

BONJOUR,

une véritable anguille ce JOSSEVEL....
Né en SUISSE, à Genève, le 22 Octobre 1871, à 7 h du matin, JOSSEVEL Lucien est BALANCE







Si vous n'avez pas bien compris l'action d'une opposition de NEPTUNE au SOLEIL Natal ou encore ce que suggère un SOLEIL en Maison 12 subissant de nombreux carrés, ....
le cas de Lucien Guillaume JOSSEVEL en est une illustration.


Ce fils de gendarme est instruit - il sait lire et écrire sans aucune faute- sans doute grâce à l'éducation reçue à l'internat des Croisettes de LAUSANNE où il est mis après le décès prématuré de sa mère à MOUDON, alors qu'il n'a que six ans. (LUNE carré à PLUTON)
Lui et sa soeur sortiront d'internat pour rejoindre leur père qui a quitté la gendarmerie, s'est remarié en 1882 et a déménagé pour VEVEY. (SOLEIL-MERCURE en Maison 12)

Il semble bien que Lucien Guillaume qui ne tient guère en place, soit attiré vers l'Étranger (URANUS-JUPITER en Maison 9) qui lui réserve des aventures.

Il est encore mineur quand il réussit à intégrer l'Armée étrangère où il se fait déjà remarquer -et pas seulement pour sa grande taille-.
il n'a pas 17 ans quand il prend sa première peine de prison (6 mois) pour dissipation d'effets, en Juillet 1888. (MERCURE en Maison 12)

De retour en SUISSE, en début d'année 1889, il occupe un emploi de comptable chez des couvreurs et des ferblantiers
En 1893, les rapports de police de VEVEY signalent les tendances alcooliques (NEPTUNE opposé au SOLEIL) de ce fauteur de troubles, bruyant, querelleur, endommageant au passage la propriété d'autrui.

En juillet 1893, il s'engage dans la Légion étrangère mais deux ans plus tard, sous l'emprise de l'alcool, il tente de violer -avec le concours d'un camarade- une femme de 55 ans ; arrêté avant l'accomplissement de son méfait, il insulte copieusement son supérieur ce qui aboutit à une dégradation militaire et à 10 ans de Travaux Forcés avec une interdiction de séjour.
Il fait connaissance avec la terre kanak, depuis l'île d'Aix où il s'embarque sur la Calédonie, fers aux pieds.
Son père meurt 5 ans plus tard, en 1898.
Sa peine effectuée, il se retrouve libre sur une terre hostile, sans ressources, dormant à la belle étoile, méprisé par les résidents et dans l'impossibilité de se créer une situation. Il fera donc une demande de remise de résidence...que l'Administration lui refusera au vu de son mauvais caractère, son indiscipline, ses absences, ses insolences, ses rixes et mutineries, ses refus de travailler qui se sont accumulé(e)s dans son dossier.

En décembre 1905, il réussit à se faire la Belle....

On le retrouve en Octobre 1912, dans le Calvados ; là, il participe à un vol de bicyclette ; il est arrêté le 8 Novembre et condamné pour complicité à 1 an de prison.
La peine étant confirmée en Janvier 1913, on l'attend à St Martin de Ré en mars

le port de St Martin en Ré

pour prendre le bateau  mais finalement, compte tenu de tous les recours utilisés auprès de 3 avocats différents, par sa famille et lui-même,  on l'envoie à Marseille pour prendre le navire suivant....le paquebot des messageries en décembre 1913 sous bonne escorte ; il sera écroué en avril 1914 et exécutera sa peine sur l'île de NOU ...alors qu'il était en cellule depuis déjà un an.

Libéré durant l'été 1914 (le 4 Août) et sans travail,  il se fait embarquer sur le bateau norvégien INGER comme marin, et prend la mer le 18 septembre 1914 ; il arrive à Glasgow le 25 janvier 1915.
Il arrive dans la capitale française le 2 février 1915.
Il dira plus tard qu'il cherchait à entrer en contact avec un officier susceptible de lui permettre d'intégrer l'armée pour aller se battre sur le front.
Il sera arrêté à PARIS, le 27 février 1915, en état d'ivresse ; il est incarcéré pour 20 jours à la prison de Fresnes.....
C'est là que l'Administration, repère les faux papiers qu'il a en sa possession.
Avec l'aide de deux comparses évadés, il  a réussi à se faire déclarer "décédé" et circule avec des documents au nom de MASSON Albert né à Puteaux, le 30 janvier 1872.
La supercherie découverte par les policiers zélés français,  Il est re-dirigé vers la Nouvelle Calédonie où il se doit de résider, selon la Loi de Transportation, afin d'effectuer sa peine de 4 mois de prison pour usurpation d'identité.

Incarcéré à Fresnes il est envoyé sur Marseille, en Août 1915, où il résidera au coeur de la Prison  St Pierre en attendant le départ de l'Euphrate, le 23 Octobre.
C'est presque un coup de chance !  bien que les télégrammes de l'administration se précipitent pour confirmer son renvoi vers la Nouvelle Calédonie, sous bonne garde, le bateau coule en mer, perdu à tout jamais et par on ne sait quel concours de circonstances, il n'est pas à bord.


Il embarque sur le paquebot mixte : le GANGE avec deux autres évadés, le 13 novembre 1915.

L'enquête sur les faux et usage de faux se poursuit d'autant qu'une lettre de son ex-maîtresse, une certaine Mme FENEZ, du quartier du Pont de Flandre, a averti les autorités d'un avis de décès reçu concernant JOSSEVEL dont elle conteste la véracité puisque celui-ci, malgré sa mort, lui a bel et bien rendu visite....!

Le voyage est long via Colombo, Fremantle, Sydney.


C'est en AUSTRALIE, qu'il trouve l'occasion de fuir....Bénéficiant du concours d'un chauffeur, croit-on, il s'évade de sa geôle dans la nuit du 6 au 7 janvier 1916, entre 3 et 4 h 50.

On le retrouve à PARIS, la guerre est finie....et aux dires de certains, il aurait servi dans les rangs australiens et se serait fait remarquer dans les Dardanelles.

Qu'aura-t-il fait durant ces 6 ans ?

Juin 1922 - La guerre est finie en France mais les dossiers ne sont pas détruits.
On retrouve vite celui de notre "évadé" en rupture de ban (bannissement - statut social)
La Police réclame du Ministère des informations.
Que doivent-ils faire de ce personnage....à qui l'on a rien à reprocher ?
Envoyé sur St Martin de Ré en vue d'un renvoi sur son île, en Août, il est dirigé ensuite vers Marseille dont il connaît déjà bien les cellules.
De septembre 1922 à mars 1923 il y restera, dans l'attente du départ sur le LOUQSOR (24 mars) sur lequel il monte fers aux pieds, pour la Nouvelle Calédonie où il arrive le 14 mai.


Condamné pour rupture de ban (bannissement) à 18 mois de Travaux Forcés il sera une nouvelle fois nourri de pain non cuit et de haricots charançonnés et logé de manière spartiate.

Le 11 mai 1924, il intervient dans le sauvetage d'un enfant sur le point de se noyer.
Cet acte de bravoure lui vaut une demande de mesure gracieuse de la part de l'Administration, en Septembre, qui reçoit un accueil favorable du Ministère, en février 1925.


N'ayant plus l'obligation de séjourner sur l'île, il peut repartir libre.

Il semblerait qu'il soit décédé sur sa terre natale en 1942, sans domicile fixe.




Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr






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