lundi 17 janvier 2022

Il vole, fuie, court et court encore .....

 BONJOUR,

Alphonse Eugène FOUARD tient ses prénoms de son père : Alphonse et de son grand-père : Edme Eugène. Il est né sous le signe hivernal du CAPRICORNE, le 17 janvier 1893 (à 2 h du matin).

Ses parents se sont mariés 6 ans plus tôt. Il n'est pas l'aîné de la fratrie et c'est sans doute pour cela que ses aîné(e)s le protègent autant.


Le gamin a-t-il réellement créé des soucis à ses parents dès l'âge de 6 ans...quand il était ramené à la maison entre des gendarmes pour avoir été pris en train de voler dans les jardins ou sur le marché, des légumes et des volailles ?.... Les parents avaient quitté Auxerre depuis quelques années pour s'installer à Sens et le nombre d'enfants avait dépassé la dizaine.



Les larcins du petit Alphonse c'était "du beurre dans les épinards".

Mais le gamin est de plus en plus instable.

L'Ascendant ou Maison 1 est le serviteur  du SOLEIL (être).

Le paraître est donc au service du SOLEIL ; un peu comme un prolongement. 

Il arrive ainsi que le paraître supplante l'être ....

Se pourrait-il que la présence d'une planète dans cette Maison 1  soit à l'origine de cet attrait ?

Le paraître c'est notre apparence, notre style, notre façon de nous présenter aux autres, l'image que nous offrons de ce que nous sommes.

URANUS avec sa forte présence originale, indépendante, nerveuse, pleine de désinvolture sera-t-il là pour aider notre SOLEIL à s'exprimer, à être ?

URANUS et sa charge importante de sensibilité, d'électricité, sa volonté d'indépendance, son désir de renouveau, sa difficulté à se soumettre...peut-il nuire à notre ASC ? 

Y aura-t-il une attitude désinvolte ? imprévisible ?

Y aura-t-il de la contestation ? un caractère contrariant ? voir "prêt(e) à en découdre" ?

l'originalité sera-t-elle perceptible ? visible ? 

Cherchez-vous à vous démarquer par votre style....à tout prix ?

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À 13 ans, on jugera qu'il "avait agi sans discernement" et après le vol d'une arme à feu au palais de Justice, il écopera d'un sursis d'un mois de prison.

Moins d'un an plus tard, en 1910, il est pris suite au vol de poules et de l'argent d'un commerçant...Cette fois, au vu du cumul des plaintes, il fera 20 jours de prison.

1911 -Le gamin est agile ; Il ne manquera pas de récidiver en volant la sacoche du facteur et la caisse de l'Hôtel Vauban  (800 francs)  ; la valeur du vol lui fera obtenir un séjour de 3 mois au chaud, entre 4 murs.

Entre 1912 et 1913 Alphonse (19 ans) écope au total de 21 mois et d'une interdiction de séjour à Sens.

On l'attend sous les drapeaux français (29 décembre 1913) et la guerre va débuter...

En tant que repris de Justice, il a droit à un traitement très particulier. Il ira au devant de l'ennemi allemand.



Février 1915, atteint par un éclat d'obus à la tête, il subit une trépanation qui lui laissera une cicatrice très visible à la tempe droite. Après sa période de convalescence qu'il passe au sein de sa famille à Sens, on l'a envoyé sur Marseille. 

Quelques semaines plus tard,  il déserte. 

L'évadé est vite repris à Paris où deux de ses soeurs Marguerite et Eugénie vivent.

Il sera envoyé au Maroc et c'est là-bas qu'il passera devant le Tribunal mais sera acquitté en 1915. 

Il en profite pour déserter une nouvelle fois lors de la fête nationale....Et est repris deux jours plus tard avant d'arriver à Casablanca d'où il pensait prendre un bateau pour rejoindre la France. Cette fois la condamnation est sérieuse : désertion à l'étranger en temps de guerre, refus d'obéissance sur territoire en état de siège. Il ne séjournera qu'une (des deux années) derrière les barreaux et rejoindra son bataillon aux portes du Sahara algérien en Juillet 1917. Mais moins de 3 mois plus tard, il est porté absent à l'appel. L'armée et les gendarmes seront tout aussi rapides pour le retrouver trois semaines plus tard à Sens. 

Reconduit sous escorte, il s'évade encore.  Et encore une fois, c'est chez ses parents qu'on le retrouvera en février 1918. Mais, la gendarmerie doit désormais déployer de plus en plus d'hommes pour saisir leur proie.

Le 14 mars, Alphonse est sous le soleil de l'Algérie dans les locaux disciplinaires...dont il réussit à s'échapper 12 jours plus tard.....

Et où le retrouve-t-on ?   

À Sens, "chez papa-maman".   

Renvoyé vers l'Hôpital d'Oran, il s'en évade encore et est repris deux jours plus tard. Et cette fois-ci, c'est derrière les barreaux de la prison qu'il sera maintenu 6 mois.

À sa sortie, il est envoyé avec son régiment à Colomb-béchar mais, "comme il les accumule".....Il va faire la faute à ne pas faire...! il perd sa baïonnette ; il sera donc placé en prévention de discipline....d'où il s'évade....Ce n'est que la 7ème fois....Nous sommes le 1er décembre 1918.

10 jours plus tard, il est chez "Papa-Maman"....à Sens. Victor, de neuf ans son cadet, se permettra de faire des réflexions sur le fait qu'il vide le garde-manger....Les réflexions de son frère lui feront un tel effet, qu'il dormira avec une serpe sous son oreiller,   après.

Son frère, lui, tentait d'échapper aux forces de l'Ordre et avalait en quelques minutes le repas de sa mère avec force de prudence....mettant ses neveux et nièces en sentinelle devant le jardin. Son portrait figurait en bonne place dans tous les commissariats du département et du pays. Il était connu et reconnu de tous les agents de police.....Et le samedi 21 décembre, il fut reconnu par le garde-pêche accompagné du gardien de la paix VERLOT.

Le dimanche 22, Alphonse croisa encore le chemin du garde-pêche...Ce week-end là, Alphonse avait changé de registre ; il avait fait connaissance avec des larrons, vendeurs d'armes à feu. 

La semaine suivante, toujours sur les lieux, il se fit ceinturer par l'agent de police Perrot. Il réussit à lui échapper mais dû passer la nuit dans un endroit qui n'avait rien d'une suite, par ce froid hivernal.

Le dimanche suivant, soit le 29, il venait d'être repéré par un militaire. Ce dernier en compagnie du gendarme SICURANI, un colosse, tentèrent ensemble d'interpeller le fuyard.....armé jusqu'aux dents, qui fit usage de son arme. Et le colosse s'abattit sur le sol, une balle de calibre 7,65 dans l'oreillette gauche et l'aorte.

Ce n'était plus un déserteur mais un criminel que l'on recherchait désormais.

Le 7 janvier, c'est dans Paris, 20ème, qu'on l'arrêta en train de dîner dans une auberge. Sa soeur Marguerite, tout aussi "Anar" que lui, lui était venu en aide.

Il comparut devant les Assises de l'Yonne, le 3 juin 1919. 

La sentence tomba : Peine de Mort.



Le 10 juillet, la Cour de cassation rejeta le pourvoi en cassation. 

Le 30 août la date de l'exécution arriva.

AUXERRE se préparait pour le 24 septembre. 

Raymond POINCARÉ commua la peine en Travaux Forcés à Perpétuité.

La Guyane le reçut.  

Alphonse tenta une ultime évasion le 24 décembre 1921.....Mais on ne s'évade pas de St Laurent de Maroni. D'ailleurs, il revint bientôt en cellule pour deux ans. Rien à voir avec les geôles françaises.....

On a enregistré son décès en 1928, le 5 mars. Il avait couru durant 35 ans.



Il a laissé derrière lui deux enfants qu'il n'aurait pas reconnus avec une compagne : Sophie qu'il avait abandonnée depuis bien longtemps. 


Bonne Lecture,

Évelyne LUCAS




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