Avec tous ces beaux aspects : conjonctions au SOLEIL de MERCURE et VÉNUS, nombreux trigones à PLUTON et MARS, URANUS à NEPTUNE, au M.C. , sextile à la LUNE.....on pourrait s'imaginer que tant de facilités vont permettre à ce natif d'avoir une destinée heureuse.
C'est hélas sans compter sur NEPTUNE trop proche de l'ASC, sur les oppositions à la LUNE, les carrés et opposition à JUPITER ainsi qu'à la difficile présence de SATURNE en Maison 12 sur un degré d'isolement (15° BÉLIER).
**********
Alexandre JACOB est né le 29 septembre 1879 (à 19 h) à MARSEILLE.
Il a une enfance tranquille (Maison 4 en cancer) ; sa mère raconte beaucoup plus tard à un journaliste : "mon petit, il était bien tranquille. Il jouait avec des chiffons et des poupées." Il est inscrit chez les frères des écoles chrétiennes. Il sera même enfant de choeur et accompagne ses parents au théâtre du Gymnase écouter des opérettes.
Adolescent, il s'embarque comme apprenti marin (mousse, timonier) vers SYDNEY mais déjà abandonne vite des études d'océanographie.... Notre "Arlequin" (SOLEIL-MERCURE) est un tendre (Conjonction à VÉNUS) et malgré MARS-PLUTON conjoints, il se refuse à la violence pour l'avoir vue lors de piraterie et dans les cales de bateaux transportant les bagnards....
Il revient sur MARSEILLE et débute la typographie.
Il lit beaucoup ; fait la connaissance d'une demoiselle prénommée Lazarine Rose dite Henriette ROUX, se met en ménage. Elle a quelques années de plus que lui.
Lazarine
Il milite également à une époque où les Socialistes s'opposent aux Libertaires. Les anarchistes sont virulents, les attentats se multiplient et la guillotine les attend quand ils se font prendre. Le terrorisme est bien présent à cette époque.
À 23 ans, il reconnait avoir participé à 156 vols qualifiés (de nuit) ; notre anarchiste, cambrioleur se distingue en utilisant des explosifs en 1897, ce qui l'envoie 6 mois dans les geôles d'AIX.
Le voilà fiché.
Qu'importe pour ses parents qui l'attendent à sa sortie de la prison Chave et lui font une fête pour l'occasion.
Resté dans la région, il se fait remarquer à MARSEILLE avec deux comparses pour des escroqueries (déguisés en policiers ils font disparaître au Mont de Piété tous les lots pour un montant de 400 000 frcs) et du vagabondage
Il sera arrêté durant l'été 1899 mais simulera la folie pour éviter 5 ans d'incarcération (condamnation par contumace) ; il sera interné (pour délire de persécution) à l'hôpital d'aliénés de Montperrin où ses parents lui rendent visite et d'où il s'évadera un an plus tard.
Il retrouve une bande de larrons, au 82 de la Rue Leibniz, dans le 18è arr., où se discutent les coups à faire.
ROYÈRE, FERRAND, VAILLANT, AUGAIN, SAUTAREL, Jules CLARENSON, Félix BOUR, PÉLISSARD chargés de voler sans faire verser le sang : ils sont "les Travailleurs de nuit" (MARS -activité-PLUTON -nocturne- sont conjoints) repérant les lieux auparavant, laissant de petits marquages pour s'assurer que l'endroit est bien inoccupé.
Les surnoms ou pseudonymes affluent pour Alex :
dit "George", dit "trompe la mort", dit "Escande", dit "bonnet",
les déguisements aussi.
On laisse une petite carte de visite pour expliquer, pour s'excuser parfois quand il y a erreur sur la personne (l'écrivain Pierre LOTI reçut une carte d'excuse et une somme d'argent pour faire réparer la vitre cassée - rien ne lui fut volé)
Cependant en 1903, l'affaire tourne mal ; un agent est tué, un deuxième est blessé.
Les brigands sont arrêtés dès le lendemain.
On retrouve Alex dans le LOIRET où il est jugé pour vols avec violence....Rose également a été emprisonnée pour le recel du butin ; elle sera condamnée à Amiens à 5 ans de prison. Condamnation confirmée à Laon.
Marie BERTHOU, sa mère, aussi est arrêtée.
Mère aimante, à 43 ans, elle l'a toujours soutenu et subit l'isolement sans mot dire.
Elle semble n'avoir eu qu'un second rôle dans les affaires de son fils.
Son avocat se fait fort de démontrer qu'elle était hospitalisée lors du vol de la cathédrale de Tours.
Elle peut prouver qu'elle vivait des revenus de la vente de la maison paternelle dont elle avait héritée.
Le procès d'Alex JACOB n'aura lieu que 2 ans plus tard, tant les dossiers des affaires sont nombreux.
Il y a foule ce jour-là.
Il en profite pour se faire valoir, truculent, notre jeune et beau parleur à des formules chocs ou de belles tirades (SOLEIL-MERCURE-VÉNUS trigone à MARS)
À la question du Président qui lui demande ce qu'il voulait faire du diplôme de droit qu'il avait volé et qui n'avait aucune valeur marchande, il répond :
"Je préparais ma défense"
Il a des convictions aussi.
"le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend"
Il échappe à la guillotine car il n'a rien à voir avec le meurtre du policier.....il n'a que 24 ans !
Mais le bagne l'attend. Et pas n'importe lequel....Celui de GUYANE, aux îles du Salut... d'où la majorité des prisonniers ne revient pas....D'autant que la peine achevée, il convient de rester sur les lieux pour une même période.
La sienne est assurément longue. Condamné aux Travaux Forcés à perpétuité le 22 mars 1905, il est embarqué sur la LOIRE, le 22 décembre 1905.
Son père est mort dans l'oubli le plus total le 3 juillet 1905.
Sa mère après deux ans de prison retrouvera, grâce à des comparses de son fils, les droits d'auteur des écrits de son fils et un travail de couturière auprès du théâtre de l'opéra.
Dès lors, elle envoie livres et colis à son bagnard de fils.
Il apprendra la mort de Rose décédée le 19 janvier 1907.
Doué pour l'écriture et aimant la lecture, il participe activement à la rédaction d'un livre sur les horreurs du bagne.
Il entretient également une correspondance codée avec sa mère qui tente de mettre au point un mariage blanc avec une jeune fille russe, ce qui lui permettrait de bénéficier d'une concession.
Mais le projet échoue.
Qu'importe, elle poursuit ses démarches administratives et ses tentatives permettant de faciliter une évasion ou encore des pétitions pour son retour.
Il tentera en effet, plusieurs fois, de s'évader par la mer malgré les requins qui rôdent....mais sans succès. Repris, il goûte au cachot de l'île St Joseph.
Mais en mars 1913, on note qu'il commence à faiblir ; il écrit : "je suis complètement schopenhaurisé" en Novembre 1914, " je fonds goutte à goutte"
En FRANCE, la guerre est déclarée. Quatre longues années.
La campagne contre le bagne organisée par Albert LONDRES a porté ses fruits...
Il est libéré en 1925, le 26 septembre.
Arrivé à St NAZAIRE, il profite encore des joies de la prison de RENNES, de MELUN et de FRESNES avant d'être définitivement libéré en 1927.
Ses ex-comparses n'auront pas la même chance : l'ex de Rose qui faisait partie de sa bande, Jules CLARENSON est mort en 1927 au bagne de Guyane, à Maroni.
De retour dans la capitale, il trouvera un emploi aux Magasins du PRINTEMPS ; dans le même temps, il a fait connaissance du responsable du journal le Libertaire et reprend un certain militantisme.
Il fréquente Lazarine ROUX qui décédera en 1928.
Las de l'atelier clos et de la hiérarchie, il prend en 1931, une activité de forain. Ainsi libre de ses mouvements, il parcourt les foires et les marchés où il déballe sous son barnum "Chez Marius".
Il tourne passant par Montrichard, Blois, Amboise, Valençay, Orléans... mais vit auprès de sa mère Marie BERTHOU, dans l'Yonne ; c'est son point d'approvisionnement où il rentre faire le "rembour" de son camion.
Il s'est trouvé une nouvelle compagne : "Paulette" -57 ans- il en a 61.
Il s'est acheté une maison dans l'Indre et épouse Pauline LECOQ CHARRON, le 22 janvier 1940. (SOLEIL-MERCURE)
Mais la Seconde Guerre a éclaté....
Marie BERTHOU, sa mère décède en 1941.
Son épouse Pauline CHARRON décède en avril 1954.
Il fait la connaissance de Robert PASSAS, un jeune instituteur, et de son épouse Josette venus passer un mois en sa compagnie. Il entretient une longue correspondance par la suite avec elle durant des années.
Après le départ de son amante, il prend la "sage décision" de mourir "en bonne santé".
Son suicide est enregistré le 28 août 1954.
**********
28 avril 1954 : | Décès - Reuilly, 36171, Indre, Centre-Val de Loire, France
SuicideEn 1953, il rencontre un couple de jeunes enseignants, Robert et Josette. Une profonde amitié naît entre les deux hommes, et Jacob s'éprend de la jeune femme, à qui il accorde une année, malgré sa décision d'en finir avec la vie maintenant que son corps le lâche. Le 28 août 1954, il organise un goûter pour neuf enfants pauvres de la commune 5 puis, après les avoir ramenés chez eux en voiture et en klaxonnant, il s'empoisonne. Il se fait à lui et à son vieux chien, Négro, une injection de morphine après avoir bouché les orifices de la pièce et bloqué le tirage d'un poêle à charbon, laissant le dernier de ses fameux mots : « […] Linge lessivé, rincé, séché, mais pas repassé. J'ai la cosse (flemme). Excusez. Vous trouverez deux litres de rosé à côté de la paneterie (pièce du pain). À votre santé. » Sources: http://www.ot-reuilly.fr/mariusjacob.html |
**********
Bonne Lecture,
isalucy23@orange.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire