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À COURCOURY, en CHARENTE MARITIME, le meunier, Pierre NADAUD et son épouse Marie CORBINAUD ont eu 4 filles qu'ils ont toutes prénommées Marie.
La première n'ayant que très peu vécu, la fille suivante prit le prénom de Marie (1808), trois ans plus tard, une nouvelle fille vient au monde et ce sera : Marie (1811) ; en 1816, une dernière fille sera prénommée : Marie.
La première Marie se maria en 1828 avec Pierre CHAINTRIER, un meunier des environs et eut une descendance.
Les deux suivantes célibataires restèrent dans la commune auprès de leur mère -veuve en 1837-.
Toutes les femmes de la famille, grand-mère, mère et tantes, étaient bien présentes en 1859 quand leur petite-fille, fille et nièce : Françoise CHAINTRIER, épousa elle aussi un meunier, Étienne ARNOULD.
En 1870, Marie CORBINAUD, la grand-mère, décède. Elle avait 92 ans.
En 1881, on enterre la seconde des filles : Marie, un peu avant ses 70 ans, dans le cimetière de COURCOURY.
Marie, la troisième, restait donc seule chez elle, au Moulin Neuf, à plus de 2 kms du bourg, sans même un domestique ; sa soeur, ses nièces et neveux venaient fréquemment lui rendre visite et elle-même prenait le temps de descendre dans le centre, pour faire quelques courses, croisant ainsi amis et parents.
Économe et travailleuse, elle avait accumulé une certaine fortune (en titres notamment) et tous s'inquiétaient de la savoir seule, là bas, dans cet endroit si isolé près du Terrier de la Fade.
"Notre" Marie est née le 23 mai 1816, (11h) sous le signe des GÉMEAUX ; elle est ASC LION.
thème Marie NADAUD
Les craintes de ses proches étaient pourtant bien fondées. Ce soir du 24 février 1882, à COURCOURY, un rôdeur guettait ses allées et venues. Vers 21 h, alors qu'elle s'apprêtait à se coucher, agenouillée sur le sol froid pour dire une dernière prière, elle fut surprise par un bruit de carreau brisé. Elle n'eut que le temps de se tourner vers la fenêtre. Une deuxième détonation eut lieu. Elle s'écroula mortellement blessée, le haut du corps criblé de plombs.
Un homme fit irruption dans sa maison par la fenêtre qu'il venait d'ouvrir après en avoir cassé le carreau, se blessant au passage. Il se précipite sur les meubles et tente de les ouvrir mais la vieille dame geint ; il se dirige vers elle, lui attrape la tête et la frappe au sol à plusieurs reprises. Le plancher est désormais jonché du sang de sa victime.
L'homme se montre imprudent, pressé de trouver le magot de la vieille, il laisse beaucoup de traces de son passage, laissant même traîner des papiers personnels. Il jette tout le contenu des meubles au sol, vide en totalité les tiroirs, laisse de côté des titres de rente. Mais au final il n'emportera qu'un peu de monnaie.
Il est passé à côté d'une liasse de billets emmaillotés dans du papier et une bourse d'argent d'un montant plus conséquent encore, cachée dans un sac de blé, au grenier que les gendarmes retrouveront plus tard.
Notre malfaiteur est un jeune homme de 24 ans au nom prédestiné : SALAUD.
Louis SALAUD est né le 5 avril 1858 à ROYAN (9 h du matin). Il est scieur de long.
Né sous le signe du BÉLIER, il est ASC GÉMEAUX
Autant de FEU que de TERRE, un peu d'AIR et d'EAU.
On remarque URANUS carré au MC et opposé à MARS, SATURNE et ses nombreux carrés.
Il mesure 1,60 m, large d'épaules, d'une agilité peu commune et, selon les journalistes de l'époque qui relateront l'affaire, il n'est pas désagréable à regarder, son visage rond est coloré, il a une moustache et des cheveux noirs et des yeux roux. Il a un énorme défaut : ce n'est pas un être courageux, c'est un fainéant, profiteur. Il est, aux dires de ses anciens maîtres et patrons, indiscipliné depuis sa plus tendre enfance, brutal envers les autres qui craignent toujours son côté revanchard, coupable de nombreux vols auprès du voisinage qui pour la même raison ne portera pas plainte. Querelleur, raisonneur, violent, il ne parle que de casser la tête à coups de pioche.
Il s'est déjà fait "repérer" des services de Justice :
- À 16 ans, en 1874, il est condamné à 3 mois de prison pour vol à MARENNES.
- Il a tout juste 20 ans, en 1878, quand à SAINTES, il est arrêté pour coups et blessures, écopant d'une amende de 30 francs. On rappellera à l'audience, pour que les jurés comprennent bien à qui ils ont affaire, qu'il avait dit, ce jour-là que si l'on n'était pas venu l'arrêter, il aurait tué sa victime.
- En 1880, il a créé tellement de problèmes que son propriétaire, à COLOMBIERS, le jette dehors.
Voilà déjà bientôt 5 mois qu'il ne travaille plus.
Il passe son temps à jouer aux cartes, au billard, à payer des verres, à boire. Pour se nourrir et s'habiller, il continue de voler. Il dérobe des coupons de tissus pour se faire tailler des habits. Il accumule ainsi les dettes auprès de la blanchisseuse, du tailleur, du débitant.
Qu'importe, il les paiera quand il sera marié.
Car il fréquente une jeune domestique, une jeune fille charmante de MONTILS, "Athénaïs" BRIDIER.
Elle est encore mineure. Pour se déplacer plus vite, il a chapardé un canot -sans doute celui de M. BASCLE- qu'il utilise sur la Seugne et dans le marais.
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Ce matin du 25 février 1882, c'est Françoise CHAINTRIER épouse ARNOULD -la nièce- qui, lors d'une visite matinale, étonnée de voir la grille d'entrée et les volets de la maison de sa tante encore fermés, va faire la macabre découverte, dans la maison mise sens dessus-dessous.
Ses cris, ses appels au secours, vont interpeller un voisin qui va accourir ; très vite, le docteur arrive et les gendarmes seront sur place ; l'enquête va ainsi débuter.
Les recherches vont prendre plusieurs semaines mais l'homme qui a du préméditer son méfait n'a pas été discret dans son repérage et les témoins dans cette partie de la commune s'ils sont rares seront fiables ; il s'agit de pêcheurs, de chasseurs, de paysans se rendant au marché, de la garde-barrière qui vont l'avoir croisé et vont ainsi le décrire puis le reconnaître....car l'homme est toujours dans le coin même si celui-ci tente, depuis quelques temps, de vendre sa maison et ses affaires pour quitter le pays.
Arrêté dès le mois de mars 1882, il est présenté au Juge de première Instance de SAINTES à qui il donne diverses versions de son emploi du temps sur sa journée du 24 février 1882. Les témoignages s'accumulent.
Le 16 mai 1882, le procès en Cour d'Assises débute à la ROCHELLE. Au deuxième jour, le réquisitoire de la part du procureur de la République va captiver le public. On lira dans l'Écho saintongeais : "sa parole est précise, élégante, colorée, sa méthode est claire, ....il peint, il émeut, il raconte, il prouve...""Voilà le crime, voici l'assassin""...suant la peur à chaque pas, épouvanté de lui-même, ayant dans l'oreille la malédiction de sa victime, dans l'oeil son dernier regard"
Le lendemain, 17 mai, si le Jury reconnaît coupable des faits de vol et de meurtre, de préméditation, Louis SALAUD, il va lui accorder des circonstances atténuantes qui vont lui éviter la peine capitale.
PERPÉTUITÉ....Elle sera de courte durée ; Louis SALAUD passera l'été en prison puis sera embarqué vers la GUYANE, le 7 décembre 1882. Il y meurt le 25 avril 1883. Il venait d'avoir 25 ans.
Sa "petite-amie", Anastasie BRIDIER (Athénaïs), quittera MONTILS.
30 ans plus tard, on la retrouve à TESSON où elle occupe une place de domestique ; elle ne s'est toujours pas mariée.
Thème d'Anastasie BRIDIER, née le 14 novembre 1863 (7 H) MONTILS (17) particulièrement marqué par le SCORPION signe natal et d'ASC, thème chargé en carrés et oppositions -notamment au maître du signe natal : PLUTON, un thème qui manque de FEU (1), contre EAU (5), TERRE (3), AIR (3)
Bonne Lecture,
isalucy23@orange.fr
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