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Héloïse PÉNISSON est veuve de Jules FERRÉ depuis un peu plus de 18 mois.
Elle est âgée de 63 ans et réside dans une petite ferme à la Potinière au Château d'Olonne. Malgré son veuvage, elle est très entourée par ses frères, neveux et nièces. D'ailleurs sa petite nièce Jeanine LAMY, 12 ans, vient passer la nuit chez elle, de temps en temps, pour lui tenir compagnie.
Aujourd'hui, mardi 24 mars 1936, justement, elle doit voir Héloïse et passer la soirée avec elle. Mais la porte de sa maison et les volets sont fermés. Jeanine retourne chez ses parents et avertit sa mère de l'absence de sa grande tante. Simone et sa fille repartent en direction de la maison de la Potinière mais impossible de pénétrer chez elle. Aussi décide-t-elle d'avertir son mari dont la journée s'achève aux champs. Henri fait rapidement la tournée de ses frères et cousins. Personne n'a vu Héloïse de la journée.
Après concertation, la nuit venant, Henri LAMY décide de forcer une ouverture. Il parvient à faire céder un des volets de la cuisine et après avoir ouvert la fenêtre, il pénètre dans la pièce. Là, il fait une macabre découverte ; le corps de leur parente est sur le sol dans une mare de sang.
Encore sous le choc, il sort de la demeure et prie son épouse de courir chercher le Docteur MARCHAND. Ce n'est que vers 22 H que le médecin arrive. Après avoir rapidement observé le cadavre d'Héloïse, il avertit ses neveux qu'il ne signera pas de permis d'inhumer en raison des blessures infligées à la vieille dame. Les autorités doivent être averties.
Dans la nuit, les gendarmes de la brigade des Sables d'Olonne arrivent sur les lieux du crime car il s'agit bien là d'une agression mortelle.
"Héloïse a été cherchée chez tous ceux à qui elle pouvait avoir rendu visite. L'inquiétude grandissant, ils ont forcé une ouverture." C'est ce que le couple explique aux gendarmes.
La nièce rajoute que c'est un vol. Les économies de sa tante ont disparues. Simone sait qu'Héloïse dispose d'une somme rondelette, environ 6 000 francs, qu'elle cache dans une boîte. Et cette boîte, elle est là...VIDE !
Thème d'Héloïse née le 7 Août 1872 (3H) Château d'Olonne
FEU : MC +5 soit 6 ; TERRE : 4 ; EAU : ASC + 1 soit 2 Carence en AIR.
Leur tante était-elle inquiète ? Avaient-ils remarqué des rôdeurs ? des individus suspects ?
"Ils ne se voyaient pas tous les jours, mais ils se souviennent qu'un de ses cousins faisait parfois quelques travaux chez elle. Il s'agit de GERVAIS. Aimé GERVAIS des Sables d'Olonne. D'ailleurs, Simone se souvient qu'il est passé le 16 de ce mois, pour une porte qui avait gonflé."
Une première piste pour les gendarmes qui va être vérifiée dès le début de matinée. Il faut faire vite car les traces découvertes autour de la maison, des empreintes de bottes, des empreintes ensanglantées qui laissent supposer que l'assassin est sorti de la maison avec des vêtements souillés du sang de sa victime.
En arrivant Rue Bastion aux Sables, les gendarmes sont reçus par Madame GERVAIS. Son mari est parti tôt ce matin. Il devait se rendre à la mairie pour "pointer" car il est sans emploi. Une dernière question avant de la quitter : "Comment est habillé Aimé GERVAIS ?" "d'habits rapiécés, on n'a pas les moyens d'acheter des habits neufs, répond l'épouse".
Discrètement déployés autour de la mairie, les hommes de la brigade guettent la sortie d'Aimé GERVAIS dont ils ont appris que l'homme, menuisier à ses heures, n'était pas des plus recommandables. Alcoolique notoire, il a déjà fait trois séjours en hôpital psychiatrique pour des crises de délirium. D'ailleurs sa dernière sortie ne date que de 5 mois. Les gendarmes patienteront toute la matinée avant de voir surgir Aimé GERVAIS. L'homme est vêtu d'un pantalon et d'une veste de travail....neufs !
Après s'être présenté, le militaire demande à GERVAIS de bien vouloir l'accompagner à la Brigade où leur chef les attend pour quelques renseignements. Aimé GERVAIS, un peu surpris, accepte l'invitation à la suivre. Là-bas, il est fouillé ; son portefeuille lui est confisqué. On y trouve la somme rondelette de 6 650 francs en billets de banque. La somme semble correspondre au butin dérobé chez Héloïse. On lui fait remarquer qu'il porte des vêtements neufs. Il hésite un peu à répondre et devant l'insistance du brigadier, il répond qu'il a acheté son treillis le matin même avec ses économies.....
- Vos économies !...Non, celles de votre cousine ; les économies d'Héloïse ! hurle le Maréchal des Logis.
Déstabilisé, l'homme avoue immédiatement son crime.
Qu'adviendra-t-il de lui ? la population vendéenne est ravie d'apprendre que cette affaire ait été résolue aussi rapidement. Mais elle reste persuadée que le coupable, alcoolique invétéré, ne sera pas sanctionné. La Presse s'en fait les échos. Trop de fois interné, il sera reconnu irresponsable, c'est certain.
Le procès intervient en Octobre 1936, aux Sables d'Olonne. Comme on pouvait s'y attendre, les avocats de la Défense plaident pour l'irresponsabilité, son éthylisme ayant altéré son jugement. Les jurés verront les choses tout autrement. L'assassinat de la vieille femme et le vol de ses économies lui valent les Travaux Forcés à perpétuité.
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