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BOUVRET Paul est né le 9 février 1895 à 15 H à GRAY (70)
VERSEAU ASC CANCER, MERCURE conjoint à VÉNUS dans un signe double, les POISSONS, de quoi être inspiré, il peut avoir une imagination "galopante". Le sens artistique est généralement développé.
mais doté de nombreux carrés :
- SOLEIL carré à MARS, casse-cou, rivalité inconsciente avec le père, goût pour les armes,
- SOLEIL carré à SATURNE, père absent ou trop sévère, réussite souvent laborieuse, dureté,
- MERCURE POISSONS carré à PLUTON (esprit manipulateur, esprit tourmenté)
- MERCURE POISSONS carré à NEPTUNE (risque de confusion mentale, distraction)
- VÉNUS POISSONS carré à PLUTON, aspect souillon, attachement fanatique,...
- VÉNUS POISSONS carré à NEPTUNE, laisser-aller vestimentaire, gaspillage, utopie,
- LUNE carré à URANUS hypernerveux, réactions imprévisibles, irréfléchies.
- LUNE carré à MARS, réactions instinctives difficilement contrôlables, violentes, impatience.
de deux oppositions :
- MARS opposé à URANUS colérique, manque de réalisme, impatient, esprit de contradiction,
- SOLEIL opposé à la LUNE instabilité, dysharmonie dans la famille.
Dès l'enfance, il est dit "mauvais élève" "chapardeur, menteur, fugueur"
Ne souhaitant pas exercer la même profession que celle de son père, distillateur, il va, à 15 ans, quitter le domicile parental après avoir volé les économies de ses parents (7 000 frcs).
Trois ans plus tard, en 1913, il tient à s'engager volontaire dans l'Armée mais il est renvoyé 4 mois plus tard pour faiblesse générale.
C'était sans tenir compte d'un avenir ravageur qui allait avoir besoin de toutes les bonnes âmes pour défendre le pays.
Aussi l'année suivante, en 1914, il est à nouveau engagé comme volontaire chez les hussards. Moins de deux mois plus tard, il est hospitalisé pour une blessure dans le dos, lors d'un tir d'obus.
Mais déjà son comportement inquiète.
C'est durant l'année 1917, qu'il va donner du fil à retordre à ses supérieurs. (SATURNE) Entre les permissions qu'il prolonge, les retours entre deux gendarmes,(SATURNE) les évacuations vers l'hôpital pour blessure et pour un état mental dégénérescent, permissions auxquelles on ajoute les emprisonnements, ....Il y a fort à faire.
"débilité, hystérie, irresponsabilité, ..." finalement, l'Armée ne cherche plus à retenir un individu qui met à mal ses rangs. Il sera déclaré réformé. Inutile d'espérer un certificat de bonne conduite.
Et pourtant, ce n'est que le début. Et il n'a que 22 ans.
Notre homme ne sait rien faire sinon sortir et parader ou se pavaner en uniforme, médailles en plus, dans les rues de DIJON, PARIS, MARSEILLE et même TUNIS.
Selon ses dires, il est aviateur. (URANUS, en Maison 5, y serait-il pour quelque chose ? )
À vrai dire, il a bien été inscrit à l'école FORMAN pour une formation de pilotage. Son père impressionné par ces nouvelles intentions, lui assura même quelques subsides, mais il ne se montra guère plus assidu à ses cours de pilotage qu'à l'école communale de GRAY. Son père lui coupa les vivres presqu'aussitôt.
Et comme il fallait bien vivre, il dut travailler. Il multiplia les petits boulots dans la capitale.
Ce fut insuffisant.
Alors un emprunt par-ci, un emprunt par-là, auprès d'une conquête d'un soir, séduite par ses récits de pilote de chasse glorieux lui permettait de tenir. D'ailleurs, sa main blessée à laquelle il manque deux doigts est là pour le prouver. Une balle dans le cockpit et un atterrissage forcé, en catastrophe. L'histoire faisait toujours son effet.
Un peu alcoolisé, le jeune homme savait attirer l'attention et la compassion. Toute cette gloire d'un soir -d'autant qu'il arborait une magnifique croix à 17 palmes- lui permettait de trouver un lit douillet dans les bras d'une femme et de repartir le lendemain plus riche de 200 francs.
Ses petits emplois : employé à la garde des Batignolles, garçon d'office dans un hôtel, étaient hélas bien souvent sans lendemain.
Ce qui durait dans le temps, c'était son "rôle" de pilote d'aviation, la tête toujours couverte d'une casquette à galons dorés,
Ces histoires, ces emprunts non remboursés, cet étalage de médailles, lui valurent cependant 14 condamnations pour vagabondage, port illégal de décorations (et d'uniforme même parfois).
En 1928, ne pouvant répondre favorablement à son employeur qui lui réclamait un extrait de casier judiciaire vierge, "il prit la tangente". Direction la TUNISIE.
Son bagout hors du commun lui permit de se faire admettre à la résidence du bey. Il venait d'impressionner les autorités locales qu'on lui attribua une décoration. Mais une fois de plus, on découvrit rapidement son escroquerie et il fut condamné à un an de prison. Libéré, amnistié, il s'inscrivit à la Légion étrangère....mais déserta quelques semaines plus tard.
Retour en FRANCE. MARSEILLE, Novembre 1929.
Sur la canebière, il rêvait devant une décapotable, la détaillant, l'admirant quand son propriétaire arriva et entra en conversation avec notre "beau parleur". L'homme était élégant, un commercial, la quarantaine, un nantais, ex-ingénieur chimiste.
L'homme lui propose un tour dans son bolide. L'autre accepte, lui parle moteur (d'avion). Normal, il a été pilote de chasse durant la guerre, pilote d'essai pour un petit constructeur et lors de la faillite de ce dernier, il est parti en TUNISIE où il était conseiller du bey. Il a du revenir en FRANCE, à cause d'une affaire politique et maintenant, il opère quelques transports aérien à la demande (fret ou touristes). D'ailleurs, un jour, il pourrait lui faire profiter d'une occasion.
Marcel NICOLAY est impressionné ; il faut fêter la chose. À CASSIS, sur le port, il lui offre un repas. On parle moteur, exploits d'aviateur, soierie et voiture. Ses doigts, il les a perdus dans un accident de décollage. Il est resté la main coincée entre le manche et la carlingue, on a dû l'amputer. (nouvelle version améliorée pour l'occasion).
Au retour, NICOLAY lui propose même de prendre le volant.
Le lendemain, ils se revoient ; même invitation, même conversation. Sauf que pour poursuivre ses agapes, il faut mentir toujours plus. Alors, on promet toujours plus : un petit tour d'avion, disons Samedi. Déjà 4 jours, à raison de deux repas par jour et voilà Samedi.
Le jour venu, BOUVRET pressé de questions de plus en plus précises de son nouvel ami, commençait à regretter sa promesse d'autant que ses réponses interloquaient parfois NICOLAY qui malgré tout avait quelques informations sur les aéroports locaux. Comment allait-il se sortir de ce nouveau mensonge ?
Samedi, 20 H, rendez-vous est pris.
Les deux hommes prennent la route vers ISTRES. Le conducteur de la voiture, tout excité de ce baptême de l'air, le "pilote" de plus en plus anxieux. Comment avouer qu'il n'y a pas d'avion à prendre ? Comment avouer qu'on n'a jamais piloté ? Comment avouer qu'on a menti ? tout inventé ?
En plus, il ne connaît pas bien la route ! il leur faut s'arrêter dans une ferme pour demander leur direction. Ils tombèrent chez un ancien douanier qui leur indiqua le bon chemin. Déformation professionnelle, l'homme avait soigneusement dévisager les deux hommes si différents : l'un, le chauffeur, commercial habillé avec goût, l'autre, négligé, débraillé.
Ils avaient repris la route quand "l'aviateur" demanda à ce que l'on s'arrête pour un besoin naturel à satisfaire. Tous deux descendirent. Dans la nuit noire, on entendit deux coups de feu.
"L'aviateur", revêtu du blouson tant convoité de son nouvel ami, prit place au volant de Mathis MY. Direction NIMES, ORANGE, LYON.
Le corps de NICOLAY fut trouvé quelques heures plus tard, par un travailleur agricole, au petit matin.
Les enquêteurs chargés de l'affaire ne mirent que peu de temps à trouver le nom de la victime. On trouva son permis de conduire dans une de ses poches de pantalon. Ils firent diffuser une photo dans la Presse pour un appel à témoins. Et des témoins, il y en eut.
Quant à BOUVRET, désargenté, à bord d'une voiture de luxe, il lui fallut négocier les coupons de tissus trouvés dans le coffre du véhicule contre un plein d'essence avec le pompiste.
C'est une panne de voiture qui mit fin à sa randonnée alors qu'il venait de passer chez ses parents pour leur montrer sa "nouvelle acquisition." et qu'il se dirigeait vers la capitale.
Cette panne de voiture marqua la fin de son périple. Son procès s'ouvrit le 29 Octobre 1931.
La Cour prit connaissance de ses précédentes condamnations. Son avocat eut un peu de mal à faire valoir qu'il était la victime innocente d'un erreur judiciaire.
Les témoins qui avaient vu les deux hommes ensemble étaient nombreux et précis.
Le crime pour mettre fin à ses mensonges afin de lui épargner un aveu, l'aveu de ses tromperies, ses fabulations, son imposture.
Les jurés n'accordèrent aucune circonstance atténuante. La peine capitale fut réclamée.
Celle-ci devait avoir lieu à AIX.
Il n'en fut rien. Il sauva sa tête. La peine fut transformée en Travaux Forcés à perpétuité.
Notre homme, notre mythomane vécut jusqu'en 1969.
Bonne Lecture,
isalucy23@orange.fr
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