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BÉLIER, Émilie Paule Marie Violette MORRIS, est née le 18 avril 1893 à PARIS (6ème arr) à 6 h du matin. Elle est la fille d'un capitaine de cavalerie à la retraite et fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1882 (Jacques Pierre né en 1849) . Elle est également petite fille de militaire.
À l'âge de 21 ans, le 22 août 1914, dans le 8ème arrondissement de la capitale, elle épouse Cyprien Édouard Joseph GOURAUD, un industriel, natif de CUGAND en VENDÉE, de 7 ans son aîné.
La guerre est déclarée, son époux part 3 jours plus tard au front ; elle devient à son tour, d'abord ambulancière dans la Somme avant d'être envoyée comme estafette motocycliste de la Croix Rouge, sur le front de VERDUN. Elle est chargée de ramener les corps. Elle tombera malade et séjournera à l'hôpital de longs mois à la suite d'une bronchite et d'une pleurésie. Elle reprendra la vie civile.
En 1917, elle a commencé le lancer de poids puis le lancer de javelot et bat les records européens. Elle excelle dans de nombreuses disciplines.(boxe, football : elle est capitaine de l'équipe de France)
Son père décède en 1918, le 26 juin et sa mère quelques mois plus tard.
Son époux lui apprend à conduire ce qui va lui permettre de participer à des courses automobiles.(Bol d'Or, circuit des routes pavées, PARIS-NICE....) Elle remporte sa première course cycliste en 1922.
Après la guerre, elle porte effrontément la tenue masculine sans réclamer l'autorisation de travestissement nécessaire (datant de 1800, mise en place d'une autorisation pour la femme qui souhaite porter le pantalon).
Elle obtient le divorce en 1923.
Il le lui sera reproché lors d'un procès en 1930 de donner un déplorable exemple de la féminité. On dira d'elle dans les journaux qu'elle est un danger public, un être violent, brutal, inesthétique après un comportement dangereux durant une course à vélo ; ce qui lui vaudra sa disqualification après la plainte d'un concurrent. On note également des écarts de langage, des insultes, des coups, lors des compétitions alors qu'elle s'en prend aux autres concurrents et aux arbitres. C'en est trop. Elle sera interdite de Fédération féminine de sport, interdite de stade. Elle perdra le procès qu'elle intente.
Et de féminité, chez elle, il y en a peu quand après avoir porté un binder pour mieux coller à la mode tubulaire, des "filles plates" sans corsets, chapeau cloche sur une coupe courte dite "à la garçonne", elle se fait faire une ablation des seins (incompréhensible, summum de la monstruosité) en 1928 soi-disant pour permettre plus d'aise dans la voiture qu'elle pilote lorsqu'elle participe à des rallyes et des courses.
Sans but, à 34 ans, elle doit se réinventer. Ses amitiés particulières vont l'y aider. Elle se lance dans le Music Hall, fait des radios crochets, ouvre un magasin de pièces détachées automobiles financé avec son héritage.
Ses affaires vont mal. Elle met la clef sous la porte en juillet 1931. (Mes de 2 et de 8 en Maison 12).
Elle fera amarrer une seconde péniche : le Scarabée proche de la sienne pour que COCTEAU puisse travailler en toute tranquillité sur sa pièce les monstres sacrés.
Elle dirige un garage réquisitionné par la Luftwaffe, leur fournissant des pièces. On la soupçonne d'avoir fait de l'espionnage pour le compte des allemands, d'avoir participé aux interrogatoires des femmes résistantes. Mais rien n'existe semble-t-il dans les archives du SD sur ce dernier sujet.
Le 26 avril 1944, elle semble avoir été éliminée avec d'autres collabos sur une route de BREUZEVILLE
Dans sa rubrique Attentats terroristes, le Petit Parisien du 2 mai 1944 posait une question : « Violette Morris a-t-elle été victime d’un attentat ? » L’affaire, qui datait du 26 avril précédent, est rapportée de la manière suivante : « Mercredi dernier, dans la soirée, les époux Bailleul, charcutiers à Beuzeville (Eure), accompagnés de leurs deux enfants, et de leur gendre, M. Hémery, quittaient leur domicile dans une automobile conduite par Mme Violette Morris pour se rendre à une première communion dans la capitale. La voiture et ses occupants ne sont pas arrivés à destination. On a de fortes raisons de supposer que le charcutier de Beuzeville et sa famille ont été victimes d'un attentat terroriste. Ils avaient reçus des menaces de mort."
Leurs corps ont été retrouvés bien plus tard (septembre 1944).
isalucy23@orange.fr
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