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Cette Histoire Singulière se passe à proximité de CHANTONNAY, à 30 kms de La ROCHE sur YON, à SAINT-VINCENT-STERLANGES, dans la famille DURAND.
Auguste Louis DURAND né le 28 juin 1808 (16 H) à SIGOURNAIS a épousé une petite-cousine Aimée Prudence DURAND de Ste Cécile, d'un an sa cadette, née à Ste Cécile, le 9 Novembre 1811 (10 H); leur mariage a eu lieu en juillet 1832. Leur fille : Marie Clémentine est née à SIGOURNAIS, le 28 avril 1833 (11 H) ; elle a épousé un clerc de notaire : GUIBOT Justinien Bélisaire avec qui hélas elle n'a pas d'enfant et qui est décédé fort tôt. Marie Clémentine DURAND-GUIBOT est ainsi revenue auprès de ses parents déjà âgés. Ils ont également à leurs côtés, une jeune enfant d'un peu plus de 4 ans, abandonnée à leurs bons soins par un père ouvrier et manchot.La Maison du Chapeau Rouge
Thème d'Aimée DURAND
La famille DURAND a réussi socialement grâce à sa bonne gestion, son sens de l'économie et son train de vie plus que raisonnable, tout en venant en aide aux journaliers qu'ils emploient à un coût -semble-t-il- plus bas que dans les autres propriétés.
Marie Clémentine participe largement aux bonnes oeuvres et veille à ce que les enfants des salariés de son père puissent bénéficier de quelques nourritures supplémentaires, ou de quelques fruits et légumes.
Thème Marie Clémentine DURAND
C'est le cas de la famille BARBIER (3 enfants) quelque peu endettée, dont la maison se situe de l'autre côté de la rue. Si la mère de famille, Marie Rose CHAILLOU, considère avec respect Marie Clémentine pour toutes ces actions, son époux : Pierre Jules BARBIER dit Armand, un ancien soldat, peu courageux, vite querelleur, souvent ivrogne, recruté en Juin 1881 dans la métairie depuis quelques mois, lui, se plaint régulièrement de ses moindres appointements, venant jusqu'à traiter les DURAND d'avares.
Le vin ingurgité ne favorise pas son jugement.
Le 17 février 1882, vers 18 h 30, Pierre Jules BARBIER se présente à la Maison DURAND. C'est Madame DURAND qui ouvre.
L'homme a pénètré si vite dans la maison que la maîtresse de maison ne l'a pas reconnu. Après l'avoir repoussée, l'homme, muni d'une fourche, a franchi le seuil et se précipite dans la grande pièce où M. DURAND se trouve assis devant la cheminée. Il se lève mais sur lui s'abat brutalement une fourche. Le coup a été si violent que l'outil s'est brisé. Auguste Louis DURAND s'est écroulé sur le sol, dans un bain de sang, la tête fracassée.
la scène de crime (Archives de VENDÉE)
La jeune Cécile présente dans la pièce ne sera pas épargnée par la brute. Madame DURAND tentera de fuir. Prise en chasse par l'intrus jusque dans la cour, elle est rattrapée, projetée contre le mur où sa tête laissera une trace de sang, traînée par les cheveux jusqu'à l'intérieur de la maison. Cécile a eu le temps de quitter la pièce et de se cacher sous un lit dans une pièce voisine. Aimée recevra un nouveau coup sur la face avec une petite bêche que BARBIER avait emportée. Elle tombe sur le sol, inconsciente.
C'est là qu'à la grande surprise de l'homme, la fille du couple entre dans la maison et découvre la scène. Il tente de fuir par la fenêtre avant de se retourner et de s'acharner sur Marie Clémentine dont il massacre le visage.
BARBIER ne s'est pas rendu compte que la mère de famille, bien que gravement blessée, a quitté la pièce, a regagné les étages supérieurs et par une terrasse s'est rendue chez ses voisins, les ROBIN à 300 mètres de là.
Après une brève explication, les ROBIN ont compris la gravité du moment. Le père ROBIN se rend dans les fermes et maisons voisines où il trouve du renfort armé.
Le groupe de villageois arrive bientôt sur les lieux ; BARBIER vient de partir ; il a fouillé les meubles de chacune des pièces, tenté de trouver quelque fortune. Il s'est enivré d'une bouteille d'eau de vie, acharné une nouvelle fois sur les corps des victimes avant de fuir.
La jeune Cécile est découverte endormie sous le lit où elle a trouvé refuge. Ce sont les cris de joie poussés par les arrivants heureux de la trouver en vie qui lui ont fait reprendre conscience. Consciente de ce qui s'est passé, elle l'est et raconte, donne un nom : "Armand BARBIER".
L'homme n'est pas loin....Il est parmi les badauds arrivés à la nouvelle du crime. Il feint l'abattement. Mais aux questions qui lui sont posées, il ne sait que répondre :
- C'est quoi le sang que tu as partout sur toi ?
Il bafouille, raconte des mensonges auxquels les fermiers ne croient pas mais dans la confusion, il a réussi à quitter les lieux et s'en est retourné chez lui.
On l'y retrouve, son fils dans les bras. Sommé de lâcher l'enfant afin de les suivre pour faire face à la justice, BARBIER refuse. Une foule hostile s'est déjà formée. On réclame vengeance plus que Justice. Aussi, est-il difficile de se rendre jusqu'à la mairie.
C'est pourtant bien là que les policiers prendront possession de celui qu'on appelle déjà : l'Assassin.
Mais là encore, la chance est avec lui ; il a réussi malgré ses menottes à s'échapper et est en fuite.
Pour peu de temps, les fermiers alentours toujours présents et munis de fourches, fusils et autres armes partent à sa recherche. Il ne leur faudra pas longtemps pour le retrouver.
L'homme niera être le sauvage qui s'en est pris à la famille DURAND. Il tentera de mettre en cause des rôdeurs, des chemineaux, des mendiants qui auraient proféré des menaces et qui seraient venus ce 17 février 1882 accomplir cet odieux massacre.
Devant les témoignages des deux rescapées, il niera encore et tentera de transformer l'histoire, les mettant même en cause.
Pierre Jules BARBIER sera présenté à la Cour, en Juillet 1882, sous les chefs d'accusation d'homicide volontaire avec préméditation.
Son mauvais caractère sera mis en avant. Sa brutalité aussi. Il était connu pour braconner et avait déjà été présenté à la Justice pour vol. Là encore, il conteste le tableau que l'on dresse de lui.
Il parle de la rapacité de la famille DURAND alors que tous les témoignages vont dans le sens inverse.
L'avocat de la Défense ne pourra rien faire pour lui éviter la peine capitale. Le pourvoi sera rejeté. Le Président de la République, Jules GRÉVY, républicain modéré, refuse de lui octroyer sa clémence.
Le 22 septembre, au petit matin, soit 7 mois après son méfait, Pierre Jules BARBIER, 33 ans et 8 mois, est exécuté après une dernière menace proférée à l'encontre du procureur DEGORS.
Depuis cette date, la "Veuve" de DEIBLER n'est jamais revenue en VENDÉE.
Pierre Jules BARBIER est né à St Vincent Sterlanges, en VENDÉE, le 20 janvier 1849 à 2 h du matin ; il est né "Julles Pierre" de Julien, charpentier, 33 ans et de Marie Rose CHAILLOU, 31 ans.
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