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L' Histoire se passe en VENDÉE, à Froidfond à proximité de CHALLANS.
Durant l'été 1893, la chaleur est étouffante. Si le début de l'année a été glacial, le printemps pluvieux et Juin orageux, le mois d'août est de nouveau très sec et annonce des températures élevées.
Ce 17 août 1893, en passant à proximité de la Plumetière, on découvre dans les taillis, le corps d'une femme. Après l'avoir retournée, et soulevé son visage plaqué au sol, celle-ci paraît très jeune. Elle porte des traces de coups et dans sa bouche on retirera un mouchoir. Ses vêtements sont en désordre mais elle ne semble pas avoir subi de violences sexuelles. Auprès d'elle, on retrouve une corde et un couteau. Il s'agit là d'un crime datant de quelques jours.
Les autorités ont été alertées et déjà elles commencent leur enquête. Bientôt identifiée comme étant la domestique de la famille HAMON, on pourra donc mettre un nom sur ce corps : Marie Angèle BOURON.
Marie Angèle BOURON est née à Froidfond le 2 mai 1873 au fief Sorin.
Elle est domestique depuis plus d'un an chez les HAMON qui ont deux fils : Joseph Victor dit Victor, marié et Victor Léon dit Léon, célibataire. Ils travaillent tous les deux avec leurs parents.
Les chargés de l'enquête se rendent chez eux et interrogent la mère: Marie Rose BOURON, la cinquantaine qui un peu gênée, dira qu'elle a renvoyé sa domestique le 8 Août dernier car celle-ci se prétendait enceinte des oeuvres de son fils : Léon, bientôt 30 ans.
"Elle était là pour le travail pas pour devenir notre brue !" dira-t-elle pour expliquer sa décision.
Questionné au retour des champs, le père expliquera l'emploi du temps de sa journée et une partie de celle de l'un de ses fils. Quant à l'autre, il était seul dans un champ pas loin de la Plumetière. Mais le père conclura aussi : "il n'en voulait plus de cette fille, on se rendait bien compte qu'elle avait le mariage en tête."
Les voisins sont à leur tour interrogés et leurs témoignages sont quelque peu embarrassants pour le fils HAMON qui travaillait près de la Plumetière et qu'on a entendu se disputer avec sa jeune maîtresse.
Victor Léon Joseph HAMON est né en 1867, à FALLERON, le 31 décembre à 10 H du matin.
Notre CAPRICORNE n'a pas le sang aussi froid qu'on pourrait le croire. Bien au contraire, embarrassé par la situation de sa jeune maîtresse qui craignant le retour dans sa famille où le motif de son renvoi n'aurait pas été bien vu, avait déversé sa colère sur lui. Mais il assurait qu'ils étaient partis chacun de leur côté après cela.
Alors qui s'en était pris à la jeune Marie Angèle ? Le vol n'était pas le mobile, on avait retrouvé ses gages dans ses affaires. L'agression sexuelle non plus, ses jupons n'avaient été ni souillés, ni déchirés.
Les gendarmes reviennent donc à la charge. Sommé de s'expliquer l'amant de la domestique avoue enfin qu'il a cherché à la faire taire.
"elle me lâchait pas ! je lui ai dit de partir mais elle restait. Nous nous sommes querellés, je l'ai poussée, je lui ai donné un coup de poing au visage. Elle est tombée ; je me suis jeté sur elle pour la faire taire. J'ai enfoncé un mouchoir dans sa bouche. Mes mains étaient sur son visage. J'étais comme fou. Je ne voulais pas la tuer. "
Vous avez caché le corps dans les taillis !
Pourquoi la corde et le couteau ?
- Je ne voulais pas qu'on me suspecte ! Je voulais faire croire qu'elle s'était suicidée.
En s'étouffant elle-même avec le mouchoir ?
- OUI
Mais les coups à répétition sur le corps ? ....Qui pensait-il ainsi berner ?
Il s'avérera que la jeune fille n'était pas enceinte. Le Juge retiendra la préméditation avant d'envoyer le cultivateur devant la Cour d'Assises sous le chef d'accusation d'homicide volontaire avec la circonstance aggravante d'avoir avant l'action, formé le dessein d'attenter à la victime.
Le 20 avril 1894, le Jury suivra l'avis du Procureur et n'accordera aucune circonstance atténuante. Il sera condamné à 10 ans de Travaux Forcés.
Une complainte fut écrite par le Père Mathurin de Bois de Céné :
Sa peine effectuée dans un établissement pénitentiaire des DEUX SÈVRES, HAMON refera sa vie auprès de Rose BOUCHEREAU épousée en Mai 1908 à FALLERON. Et là, toute la famille présente semble bien voir la chose.
Bonne Lecture,
Évelyne LUCAS
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